Songkran

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Songkran. La fête du Nouvel An, dans le Bouddhisme theravāda. Une occasion rêvée d’asperger tout être vivant à portée de fusil à eau, seau ou tuyau d’arrosage. Bon, pour les bouddhistes, Songkran représente bien sûr plus qu’une gigantesque bataille d’eau, mais cet aspect occupe tout de même une place importante dans les festivités. Quand j’ai entendu parler de cet évènement, j’ai senti que je devais y aller. Parce que je savais que le gamin en moi allait adorer. Et j’avais raison: ce fut génial.

Même Spiderman n'aurait pas manqué ça.

Songkran, façon Chiang Mai

Même si Songkran est célébré dans plusieurs autres villes de Thaïlande, de même qu’au Myanmar, au Cambodge, au Laos et chez les Dai du Yunnan, j’avais entendu dire que Chiang Mai était LA place pour vivre cette expérience au maximum. J’ai donc réglé assez tôt les détails logistiques en vue de cette épique fin de semaine. Cette année, Songkran avait officiellement lieu du 13 au 15 avril.

Les batailles d'eau, c'est du sérieux.

Trois jours mouillés

Vendredi 13 avril, premier jour de Songkran. Dans ma chambre d’auberge, je me suis préparé avec entrain. À 13 h 30, j’étais prêt. Je suis alors sorti de mon auberge, déterminé à arroser tout ce qui respire. À peine trente secondes plus tard, j’avais déjà aspergé quelques personnes, en plus d’avoir reçu quelques projectiles liquides. Le temps que je me rende à la porte Est de la Vieille ville, là où se concentrait une bonne partie de l’action, j’étais déjà trempé des pieds à la tête. Et j’avais brisé mon fusil. Eh oui. En prévision de Songkran, j’avais acheté un énorme fusil à eau. Vraiment énorme. Il m’a coûté une fortune. Eh bien, après seulement quelques minutes d’utilisation, je l’ai brisé. Mon pire investissement à vie. Ma meilleure pire décision. La barre est maintenant haute, pour les décisions médiocres.

Je suis prêt pour Songkran, malgré mon fusil minable.

Afin de compenser la perte de mon inutile fusil, j’ai acheté un banal seau en plastique à 20 bahts (environ 0,64 $ CAN). J’ai alors rapidement constaté que, en fait, le seau s’avérait plus efficace que le fusil. Le problème des fusils est qu’ils n’arrosent qu’une mince ligne sur le corps de la “victime”, tandis qu’un seau provoque beaucoup plus de “dommages”, en plus d’avoir souvent une bien plus grande portée, une bien plus grande puissance. Le tuyau d’arrosage vaut certes mieux qu’un fusil à eau, mais le seau les dépasse tous les deux, tant en matière d’efficacité que de mobilité que de portée.

Mon amie Isabelle m’a rejoint vers 15 h et on a alors profité de la folie qui régnait sur la ville pour se déchaîner sur tous les humains qui avaient le malheur de croiser notre route. Pendant ce temps, de la musique tonitruante enrobait Chiang Mai, des spectacles de groupes musicaux avaient lieu simultanément à plusieurs endroits; c’était une immense fête à ciel ouvert dans la majorité des rues du centre de la ville. De plus, afin de ne pas manquer d’eau, des gens avaient branché des tuyaux à des robinets pour remplir leurs bidons, bassins, chaudières, etc. D’autres avaient attaché une corde à leur seau et le lançait ensuite dans la rivière Ping pour le remplir. Peu importe leur méthode de réapprovisionnement préférée, les fêtard-es s’arrangeaient pour toujours posséder assez de munitions.

Il est temps de recharger...

On a donc arrosé et on a été arrosés. Copieusement. Généreusement. Amoureusement. Vers 16 h 30, on était totalement mouillés et on commençait à avoir froid. Ça peut paraître incroyable d’avoir froid quand il fait près de 40 degrés, mais c’était le cas. C’est que nombre de gens mettaient de gros cubes de glace dans leurs bidons pour rendre l’eau bien froide. De vrais sadiques. Le choc entre chaleur et froid a fini par prendre le dessus sur notre volonté d’inonder la ville. On a donc terminé la journée au Antique Pub, où on est restés longtemps. À un tel point que des jeunes Thaïlandais nous ont invités à partager un souper BBQ avec eux. Une formidable expérience.

Un excellent souper

Le deuxième jour, j’ai fait cavalier seul. Enfin, pas vraiment seul. Je me suis beaucoup promené dans la ville, me joignant à divers groupes pour arroser les “adversaires” qui avaient pris place dans les véhicules routiers. J’ai ainsi passé près de quatre heures à contribuer au gaspillage d’une quantité prodigieuse d’eau. À la fin, j’étais plutôt épuisé. J’ai donc opté pour une soirée plus tranquille, afin de récupérer.

Chacun sa façon de s'amuser...

Le troisième jour, Isabelle a replongé dans l’action. On a donc déambulé dans les rues de Chiang Mai, armés mais pas vraiment dangereux. On a eu la chance d’assister à un défilé composé de ce qu’on a cru être les habitants-es des villages voisins. On a suivi le défilé pendant un bon moment, arrosant des gens au passage (histoire de ne pas perdre la main, bien sûr). Puis, une fois revenus sur la rue Loi Khor, on s’est à nouveau retrouvés en plein pandémonium. La folie furieuse. L’eau jaillissait de toutes parts. Une conclusion appropriée à une fin de semaine complètement folle.

Une expérience à vivre

J’ai adoré Songkran. Une de mes meilleures expériences de voyage. L’ambiance bon enfant qui règne alors sur la ville est irrésistible. Je me suis senti comme si j’avais huit ans et que je pouvais faire tout ce que je voulais. Le plus fascinant, c’est de constater que la fête réunit autant les habitants de la ville que les touristes, autant les enfants que les personnes âgées. Tout le monde vibre à l’unisson, tout le monde sourit, tout le monde savoure la fête avec le même plaisir. Je ne peux donc que recommander aux voyageuses et voyageurs de participer à Songkran. Parce que ce fut génial.

Ne vous fiez pas aux apparences: elle était féroce, cette petite.

La trousse de survie de Songkran

Songkran en folie

Pour survivre aux trois jours de délire songkranien, vous aurez besoin des trucs suivants:

– seau, fusil à eau et/ou tuyau d’arrosage;
– pochette imperméable pour votre appareil photo et argent (en vente dans tout bon commerce de la ville);
– crème solaire;
– vêtements qui sèchent vite;
– sandales;
– sourire (si vous ne voulez pas être arrosé, ne sortez pas dans les rues. Point. Ne blâmez pas les gens de vous asperger. Vous seriez alors pathétique).

En option:

– bouteille d’eau et/ou bière (en théorie, il y a une interdiction de vente d’alcool entre 14 h et 17 h. Le premier jour, du moins. Mais bien des bars ne la respectent pas.)

Alors voilà. Bon Songkran! Bonne Année!

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