Bilan: huit mois plus tard

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La date du 10 juillet marquait mon huitième mois sur la route. Les deux tiers d’une année. Ça semble à la fois si court et si long, selon la perspective: court, à l’échelle d’une vie, mais long, à l’échelle d’un voyage. C’est donc encore une fois le moment de dresser un bilan de mon tour du monde.

Les leçons

Avec toute la saga entourant l’obtention de mon visa indien, je ne peux que croire encore plus à cette leçon que j’avais déjà apprise il y a bien des années: le bus finit toujours par arriver. Autrement dit, tout finit toujours par s’arranger. Bien sûr, dans certaines situations, la mise en place de la solution prend plus de temps, plus d’argent, plus de logistique, plus de débrouillardise, plus de sacrifices que dans d’autres circonstances. En outre, dans beaucoup de cas, on ne possède pas toutes les informations essentielles pour évaluer avec justesse le problème. On est donc obligés de prendre une décision à l’aveuglette, de prendre le risque de commettre une erreur, de poser un mauvais jugement. C’est vrai. Mais bien souvent, on n’a pas le temps de recueillir toutes les informations, de réfléchir autant qu’on l’aimerait. Il faut alors se décider quand même, mais surtout, il faut agir quand même. Et souvent plus vite qu’on ne le souhaiterait.

Mais peu importe la complexité de la situation, une même stratégie permet d’y trouver une ou des solutions: il faut simplement y aller étape par étape. Il faut d’abord décortiquer ladite situation en éléments objectifs: causes, résultats, circonstances actuelles, conséquences possibles. Puis, il faut déterminer les possibilités de solutions et les implications de chacune d’elle. Ensuite, il faut réfléchir à une solution globale, qui tient compte des différentes variables et des solutions possibles. Petit truc personnel: dessiner un schéma représentant l’ensemble des scénarios envisageables peut aider, car, parfois, “voir” concrètement le problème permet de mieux le comprendre.

Que de choix…

Or quand trop de solutions se trouvent à notre disposition et qu’on se sent paralysés devant tant d’options, il reste une façon efficace de trancher: vérifier ce que notre intuition dit là-dessus. C’est le test ultime. L’esprit raisonne: l’intuition ressent. Ainsi, en consultant ces deux voix, on peut élargir l’éventail des solutions. Ceci dit, une fois toutes ces étapes franchies, il ne nous reste qu’à choisir la solution la plus appropriée, qu’elle soit raisonnée, instinctive ou une combinaison de ces deux approches. Enfin, le plus important, dans toute tentative de résolution d’un problème, c’est de croire en ses capacités de pouvoir le régler, peu importe sa nature.

Aussi, le vol de mon appareil photo à Bangkok m’a rappelé que, même si on a de l’expérience, en matière de voyage, il faut toujours, toujours rester vigilant.

Des premières

Je me suis fait voler par une pickpocket, à Bangkok (voir mon billet là-dessus, pour plus de détails); j’ai vu des varans en liberté, au parc Lumphini de Bangkok (de bien grosses bêtes); j’ai pris un train de nuit entre Bangkok et Butterworth et j’ai dormi sur une couchette (pas ma meilleure nuit, mais ce fut mieux que dormir dans un avion); j’ai traversé une frontière en train (Thaïlande – Malaisie); j’ai passé plus de 20 h dans un même moyen de transport (toujours le même train); j’ai dû donner mes empreintes digitales à un poste frontière, en Malaisie; j’ai rencontré un membre de ma famille en Asie (mon frère René); j’ai fêté ma 1ere Saint-Jean en sol asiatique (toujours avec René); j’ai fait un tour de trishaw, à George Town, en Malaisie (pas super excitant, mais plutôt amusant); j’ai goûté à du chocolat au durian, à Malacca, et c’était meilleur que ce à quoi je m’attendais; j’ai visité un temple dédié à Brahma, à Pushkar, en Inde (le seul en son genre dans le pays); je me suis fait organiser un circuit personnalisé pour mon séjour en Inde, dans une agence de voyage de New Delhi; j’ai loué les services d’un chauffeur de taxi et de son véhicule pour effectuer un circuit de plusieurs jours, au Rajasthan et en Uttar Pradesh; j’ai expérimenté les effets de la mousson à Jaipur, lors de ma visite du musée Maharaja Sawai Man Singh II; j’ai visité des palais de maharadjas, dans plusieurs villes indiennes; j’ai mangé du blé d’Inde en Inde, et ce fut délicieusement absurde.

Moi et mon frère René, lors de nos retrouvailles à Kuala Lumpur.

Les meilleurs moments

Encore d’excellents moments ce mois-ci: mes retrouvailles avec mon frère René, à Kuala Lumpur, après environ huit mois sans le voir; l’obtention de mon visa pour l’Inde, après plusieurs changements de plans; mon dernier séjour à Bangkok et les rencontres inoubliables que j’y ai faites (notamment lors de ma soirée sur Khao San Road et de mes virées sur Soi Cowboy); la “chilitine” que j’ai mangée à Bangkok; mes retrouvailles avec mon ami Jonathan, à Bangkok, et nos discussions sur nos tours du monde respectifs (c’est agréable de parler avec quelqu’un qui comprend vraiment… d’ailleurs, n’hésitez pas à visiter son blogue Mon tour du globe); la Saint-Jean fêtée avec mon frère, à Kuala Lumpur; les rencontres effectuées à mon auberge de Kuala Lumpur, le Step Inn Guesthouse. J’aime tellement cet endroit que j’invite les voyageuses et voyageurs à y aller, car le personnel, la clientèle et l’ambiance y sont fantastiques; mes jours passés à George Town, jours ponctués d’un sympathique tour de trishaw et de délicieux plats (Assam laksa… wow), entre autres; ma soirée passée dans le Chinatwon de Malacca avec des voyageuses et voyageurs de plusieurs pays; ma visite de plusieurs temples de Chennai; les deux soirées passées avec René sur la terrasse du toit du Sam’s Cafe à New Delhi, où l’on pouvait observer la frénétique activité dans les rues, en contrebas; la bière bue avec René dans un taxi, à 10h 30, alors que nous étions en route vers Pushkar (merci Nissar); ma visite du temple de Brahma, à Pushkar; mes promenades dans les ruelles de plusieurs villes indiennes, qui m’ont permis d’entrevoir le quotidien d’une partie de la population indienne (et d’avoir l’air d’un extra-terrestre fraîchement débarqué de Melmac); mes visites d’attractions indiennes célèbres comme la Tombe d’Humayun, le Temple du Lotus, le Hawa Mahal, le palais d’Amber, le Taj Mahal, le fort d’Agra et bien d’autres.

Les pires moments

Je me suis fait voler un appareil photo et une carte de crédit par une pickpocket de Bangkok. Le vol fut heureusement moins agressif que le premier dont j’ai été victime, au Venezuela. N’empêche, un vol, si subtil soit-il, ne constitue jamais une expérience agréable.

Bonne Saint-Jean!

J’ai eu une réaction allergique aux pieds, lors de mon séjour dans une auberge de Bangkok; je présume que c’est le résultat d’une attaque de puces traînées par un joli chat couleur caramel que j’ai longuement flatté, un soir. Moi et mon affection pour les animaux poilus…

En conclusion

Je sens que la plus grande partie de mon voyage est maintenant derrière moi, mais je compte bien profiter du temps qu’il me reste pour vivre d’autres expériences extraordinaires.