Préparer un tour du monde demande un minimum d’organisation dans un minimum d’aspects. Le premier billet de cette série abordait ainsi les questions budgétaires; le deuxième, celles des objets et services. Le troisième et dernier billet touchera la logistique, un aspect fondamental de tout voyage. En effet, la réalisation du rêve ne se produit que grâce à la mise en oeuvre de nombreuses décisions concernant la structure de notre projet. Je reviens donc ici sur les choix que j’ai effectués au plan de la logistique, en vue de mon tour du monde:

Les bons choix

– j’avais prévu une adresse postale à laquelle je pouvais recevoir du courrier ou envoyer des paquets. J’y ai finalement envoyé cinq paquets, afin de libérer de l’espace dans mes sacs. Un détail important: si vous désirez utiliser l’adresse d’un proche, assurez-vous que cette personne ne vit pas seule ou en situation de monoparentalité, car elle perdrait ainsi son montant pour personne vivant seule sur sa prochaine déclaration de revenus du Québec. Après tout, vous ne souhaitez pas causer des problèmes aux gens qui comptent pour vous (j’ose l’espérer, du moins);

– j’ai discuté de mon projet avec mon employeur, notamment en ce qui a trait aux possibilités de congés sans solde, aux assurances, etc. Ces conversations m’ont aidé à prendre plusieurs décisions. Si vous tenez à reprendre votre emploi, à votre retour, vous devez régler cette question avant de partir. Et comme les employeurs peuvent offrir diverses options, à ce sujet, vous pourriez sans doute conclure un arrangement avantageux avec le vôtre;

– j’ai contacté la Régie de l’assurance maladie du Québec, car je voulais connaître la démarche pour rester couvert par le régime public d’assurance maladie durant mon voyage. J’ai donc suivi la procédure en place et j’ai ainsi conservé mon admissibilité au régime. Les Québécois-es peuvent quitter la province pour plus de 183 jours au cours de la même année civile et rester couvert-e, mais seulement une fois tous les sept ans;

– je me suis fait vacciner. J’ai reçu presque tous mes vaccins à Montréal, sauf celui contre l’encéphalite japonaise. Il coûte environ huit fois moins cher en Thaïlande qu’au Québec, alors vérifiez avec votre clinique de vaccination pour déterminer les économies possibles. Une chose qui ne changera pas: un vaccin, c’est désagréable, peu importe le pays dans lequel on le reçoit;

– j’ai effectué un test de Méfloquine, ce qui m’a permis d’évaluer mes réactions face à ce médicament contre la malaria. Comme je n’ai pas ressenti d’effets secondaires fâcheux, j’ai décidé de m’en procurer assez pour mon voyage;

– j’ai profité de la force du dollar canadien pour faire changer un montant X en dollars américains. Le dollar américain est une devise acceptée partout, tout comme l’Euro. Je pense qu’il est très sage de toujours traîner sur soi un minimum d’argent comptant en devises “internationales” pour affronter toutes sortes de situations (du pot-de-vin à la taxe de sortie au pourboire impromptu). Privilégiez les petites coupures, beaucoup plus pratiques;

– j’ai réservé mes premières nuits d’auberge pour Sydney et Bangkok; plusieurs voyageuses et voyageurs n’aiment pas réserver de chambre avant d’arriver quelque part, ils préfèrent en trouver une une fois sur place. Je comprends ce point de vue. Mais, personnellement, quand je mets le pied dans un nouveau pays, surtout après quelques heures de vol, j’aime savoir qu’un lit m’attend, je n’ai pas envie de commencer à en chercher un, surtout en cas d’arrivée tardive. Mes sites de réservation favoris: Hostelbookers et Hostelworld;

Le Easy Go Hostel, de Vang Vieng (Laos)

– j’ai contacté mes ami-es vivant dans des pays que je comptais visiter, dans l’espoir de les rencontrer. Plusieurs d’entre eux n’étaient hélas pas disponibles au moment où je passais dans leur coin, mais j’ai quand même réussi à revoir des personnes que je n’avais pas vues depuis longtemps. Par exemple, j’ai enfin pu connaître les deux adorables fillettes d’un couple d’amis;

– j’ai écrit à des membres du site CouchSurfing et j’ai pu rencontrer des personnes intéressantes, aux vies bien différentes de la mienne;

– j’ai établi des contacts avec des blogueuses et blogueurs de voyage et j’ai eu le plaisir de partager une “tite frette” ou un “bucket” avec quelques-uns d’entre eux;

– j’ai acheté à l’avance mon visa pour la Thaïlande, de sorte que je n’ai pas eu à entreprendre ces démarches sur la route. Pas que ce soit toujours compliqué d’obtenir un visa en voyage, mais je ne voyais pas l’intérêt de reporter une action que je pouvais poser avant de partir;

– j’ai effectué mes changements d’adresse avant mon départ, car même si l’on se promène à l’autre bout du monde, la vie “normale” continue chez nous. Des proches, des institutions en tous genres et des compagnies de cartes de crédit (avec des offres in-cro-ya-bles) chercheront à nous joindre, alors aussi bien leur faciliter la tâche;

– j’ai numérisé mes documents importants (passeports, visas, etc.) et je me les ai envoyés par courriel. Je les ai aussi expédiés à quelques proches. Ainsi, en cas de problème, j’avais accès à mes documents partout où j’avais accès à une connexion Internet. Une mesure de sécurité à ne pas négliger;

Les moins bons choix

Bien sûr, je n’ai pas pris que des bonnes décisions. Certaines actions n’ont pas donné les résultats escomptés. Même si on essaie de prévoir toutes les situations et réfléchir à tout ce qui pourrait survenir, on sera pris au dépourvu à un moment ou à un autre. Or, en acceptant cette réalité, on peut mieux gérer les imprévus.

– je me suis créé un réseau de contacts sur Facebook que je n’ai pas utilisé. Je pensais recourir à ce réseau pour l’hébergement ou pour m’inscrire à des activités, mais j’ai rapidement réalisé à quel point trouver de l’hébergement ou des agences prêtes à offrir toutes sortes d’activités s’avère facile (surtout en Asie du Sud-Est);

Agence de voyages de Nha Trang (Vietnam)

– j’ai passé beaucoup de temps à lire sur des destinations que je n’ai finalement pas visitées;

– j’ai acheté trop de noms de domaines pour des projets que je n’ai jamais lancés. J’ai vite constaté que juste entretenir mon blogue me prenait plus de temps que je ne l’avais d’abord imaginé. J’ai aussi compris que j’avais une plus grande envie de liberté que ce j’avais cru;

– j’ai pris mon permis de conduite international, mais il ne m’a pas servi. Bien franchement, je pense que la conduite dans plusieurs villes, surtout dans les grandes villes d’Asie du Sud-Est ou d’Inde, requiert une grande témérité (de l’imprudence, d’aucuns diraient). Les gens y conduisent d’une manière particulière (erratique, d’aucuns diraient), ils y sont habitués, alors l’arrivée d’un novice dans l’infernale circulation de ces villes ne peut qu’augmenter les risques d’accident.

La prochaine fois

À vrai dire, à la lueur de mes constats, je ne changerais que peu de choses à mes préparatifs en vue d’un long voyage. Par contre, je crois que j’aurais aisément pu tout organiser en deux fois moins de temps que ce que j’ai pris pour ce voyage-ci. Si certaines actions doivent être posées à des moments précis (par exemple, la vaccination), la répartition des tâches n’a pas à être inutilement étirée. Ceci dit, il n’existe pas de recette infaillible pour la préparation d’un long voyage. Cette préparation dépend tellement de facteurs très personnels, comme le type de voyage privilégié, le budget, les goûts et intérêts, etc., que le plus important, c’est de se connaître, de connaître ses besoins, ses objectifs et de se préparer en conséquence. J’espère que cette série de billets a pu vous aider.