13 questions sérieuses à Sylvie

Sylvie

Paul, Léo-Paul, Sylvie et Agathe, sur la Grande muraille de Chine (photographe inconnu)

D’aucuns imaginent qu’un tour du monde n’est qu’une fantaisie de jeune adulte irresponsable, trop lâche pour plonger dans le monde professionnel. Un truc d’éternel adolescent qui préfère se vautrer dans la luxure à Vang Vieng plutôt que d’épargner pour sa retraite. Qu’ils se détrompent. Un tour du monde est un projet à la portée de toutes et tous. Même les familles. Ainsi, Sylvie Clergerie, du blogue Le coin des voyageurs, a accompli un tour du monde en compagnie de son mari et de leurs deux enfants. Comme plusieurs d’entre vous m’ont posé des questions sur un tel projet, je lui ai demandé de me parler de cette expérience. Et voici ses réponses.

Pourquoi faire un tour du monde en famille?

Pour faire un break dans notre vie quotidienne, pour rêver en famille, pour découvrir le monde en même temps que nos enfants.

Comment les gens autour de vous réagissaient quand vous leur parliez de votre projet?

Certains nous prenaient pour des fous, d’autres nous enviaient.

À quel point les enfants ont participé à l’élaboration de votre voyage?

Nos enfants, Léo-Paul et Agathe, avaient 12 et 16 ans lors de notre départ. Ils ont donné leurs avis sur les destinations. Nous avons élaboré un trajet qui convenait à toute la famille et à notre budget en tenant compte de leurs avis.

Pourquoi avez-vous décidé de tenir un blogue sur votre aventure?

J’ai créé un blog destiné à nos proches pendant le voyage, puis au retour j’ai eu envie de continuer à partager notre expérience avec d’autres voyageurs et j’ai créé Le coin des voyageurs.

Quel accueil receviez-vous quand vous arriviez dans des hôtels, restaurants, etc.?

Un très bon accueil. Nos enfants étaient déjà grands, donc ne demandaient pas d’adaptation particulière aux restaurateurs, hôteliers.

Comment avez-vous géré le volet scolarisation de vos enfants, durant votre périple?

Léo-Paul était inscrit au Cned (Centre national d’enseignement à distance) et suivait sa scolarité classique par correspondance et Agathe travaillait seule avec quelques indications et e-mails de ses professeurs. C’était lourd à gérer car nous étions itinérants.

Dans un long voyage, il y a toujours des moments plus difficiles, comme des chocs culturels, et ce, même quand on voyage seul. Alors, voyager en famille peut générer son lot de situations complexes. Comment gériez-vous les moments plus difficiles?

On voyageait en famille, ce qui rend à la fois les choses plus difficiles et tellement plus faciles pour amortir les chocs culturels et les aléas du voyage. Dans le groupe, il y en a toujours un qui ne s’énerve pas et a une idée pour résoudre les problèmes du jour. Voyager en famille avec des enfants ou des adolescents ouvre les portes et facilite les contacts avec la population locale.

Quels sont les plus grands défis d’un tel voyage?

Le défi, c’est surtout de prendre la décision de partir et d’organiser ce départ. Ensuite, sur la route tout s’enchaîne naturellement et on s’adapte au jour le jour.

Quels sont les plus grandes joies d’un tel voyage?

C’est vraiment de découvrir des pays, des cultures, des sites exceptionnels en même temps que nos enfants et de partager ensemble toutes ces émotions, ces joies.

Comment avez-vous vécu le retour?

Difficilement. On a vécu une parenthèse enchantée et on est très (trop !) vite happée par le quotidien. C’est une aventure qu’on ne peut pas vraiment partager avec ceux qui sont restés. On se sent différents et rien n’a changé depuis notre départ. De plus, après de nombreux mois d’été, nous sommes rentrés en plein hiver, alors le choc climatique a été rude ! Par contre, les enfants ont repris le chemin de l’école et leur vie d’adolescent sans aucune difficulté.

Maintenant que vous avez pu prendre un peu de recul par rapport à votre expérience, quels impacts ce voyage a-t-il eus sur votre vie familiale?

L’appétit vient en mangeant, et l’envie de voyager en voyageant. On a donc tous encore plus d’envies de voyage qu’avant notre départ ! Nous sommes très proches les uns les autres, mais on l’était déjà avant. Nous avons des souvenirs forts en commun que nous ne sommes pas prêts d’oublier !

Que diriez-vous aux familles qui songent à entreprendre une telle aventure mais qui, pour toutes sortes de raisons, n’osent pas se lancer?

Évidemment, je leur dit : « lancez-vous ! ». C’est une expérience de vie extraordinaire. La vie est courte et pas toujours facile. Cette période hors du temps et toutes les rencontres, les découvertes, les émerveillements du voyage resteront gravés dans la mémoire de toute la famille. Vos enfants pourront se construire avec une vision du monde positive et riche.

Quels sont vos projets?

Quand on a eu la chance de voyager sur une longue période, il est presque impensable de partir loin pour une période courte. Nous aimerions traverser l’Amérique du Sud du nord au sud sur plusieurs mois, mais ce n’est pas envisageable à court terme. En attendant, nous avons décidé de partir très régulièrement en escapade dans les capitales européennes. Nous revenons tout juste de Rome. Notre fils aîné est actuellement en Australie pour l’année, puis devrait aller continuer ses études au Québec l’année prochaine, alors nous pensons lui rendre visite.

La suite de cette entrevue sera publiée ce jeudi.

10 thoughts on “13 questions sérieuses à Sylvie

    1. Stéphane Pageau Post author

      Tout commence par la volonté, en effet. Bien des familles autour de moi semblent voir un tel projet comme quelque chose d’impossible, alors qu’il suffit de s’organiser.

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    1. Stéphane Pageau Post author

      Content de voir que tu as apprécié cette entrevue. Et ne sous-estime pas ta capacité à entreprendre des rêves un peu fous, qui sait ce qui peut arriver, quand on provoque les choses?

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    1. Stéphane Pageau Post author

      Content de voir que tu as apprécié cette première partie d’entrevue. La deuxième partie sera publiée demain. Et merci pour le lien.

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  1. Tiphanya

    Je ne sais comment, j’avais loupé cet interview.
    Un détail que personne ne dit jamais : les familles qui font ce genre de voyage en parlent pendant des années trèèèèèès régulièrement. Il n’y a pas un repas de famille chez mon namoureux (alors que leur voyage a eu lieu il y a 15 ans sur un an autour de la Méditerranée) sans des souvenirs partagés du Voyage (on entend la majuscule quand ils en parlent).
    Mais ça donne envie, même si on serait plus voyage au long cours, sans date de retour, itinéraire ou quoique ce soit de contraignant.

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    1. Stéphane Pageau Post author

      Ha ha… je pense que ce n’est pas une attitude exclusive aux familles, elle est aussi commune chez les personnes qui ont fait un long voyage. J’en suis conscient et j’essaie de ne pas trop emmerder mes proches avec mes histoires, mais je ne sais pas à quel point je parviens à atteindre ce but. Peut-être mes proches sont trop gentils pour me dire que je suis insupportable… ha ha.

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