13 questions sérieuses à Laurent

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Pour la seconde, je suis sur l'île de Sulawesi en Indonésie et plus précisément à Londa, en pays Tojara dans une grotte qui sert de tombe. Les Torajas ont une approche de la mort très différente de la nôtre. La photo a été prise par ma guide, Manda.

Laurent sur l’île de Sulawesi, en Indonésie, et plus précisément à Londa, en pays Tojara, dans une grotte qui sert de tombe. Cette grotte n’est pas du tout considérée comme un lieu sinistre, les Torajas ont une approche de la mort très différente de la nôtre. (Photo prise par Manda, la guide de Laurent)

Choisir une destination pour un voyage repose sur des tas de critères. Plusieurs de ces critères (climat agréable, infrastructures développées, sécurité, etc.) ont la cote et contribuent par le fait même à rendre certaines destinations plus populaires. Par conséquent, des pays, des régions en viennent à faire partie de “circuits” (par exemple, l’Asie du Sud-Est). Or bien des voyageuses et voyageurs préfèrent visiter des pays et régions qui n’appartiennent pas à ces circuits. Laurent Claudel, du blogue One Chaï, privilégie ces destinations moins courues. Homme d’opinion, il parle de ses expériences dans cette première partie d’entrevue.

En 2000, tu as effectué le trajet entre Paris et le Laos par voie terrestre. Pourquoi avoir décidé d’entreprendre un tel voyage?

Je venais de découvrir l’Inde par le plus grand des hasards (un voyage professionnel) trois années plus tôt. Ça avait été une révélation. Je me suis découvert un goût pour ces ailleurs tellement différents et que je ne soupçonnais ça. J’avais été piqué par le « travel bug » quoi! Mais j’ai alors très vite compris que si je voulais assouvir cette nouvelle passion pour le voyage, mes jours de congé n’allaient pas suffire. J’habitais alors en Irlande, à Dublin, et comptais parmi mes collègues deux personnes qui avaient pris un congé sabbatique de six mois pour l’un et d’un an pour l’autre pour partir voyager. Je me suis dit, pourquoi pas moi?

Qu’est-ce que tu as le plus aimé de ce voyage?

Sans doute le fait de ne pas avoir pris l’avion, si ce n’est pour rentrer (c’est un regret d’ailleurs, quand j’y repense, j’aurais dû rentrer en bateau). Enfin si, j’ai pris l’avion pour entrer et sortir de Birmanie, mais je n’avais pas le choix, les frontières terrestres birmanes sont interdites aux étrangers. D’une part, ne pas prendre l’avion permet de prendre réellement la mesure des distances. L’avion, c’est une sorte de téléportation, je n’aime pas trop. C’est un peu comme quand tu voyages dans une ville en métro, tu ne situes pas les lieux les uns par rapport aux autres. Voyager par voie terrestre, quand on glisse ainsi de l’Occident vers l’Orient, permet en plus de mieux appréhender les différences culturelles d’un pays à un autre. Ce parcours n’est malheureusement plus trop réalisable de nos jours avec la situation sécuritaire au Pakistan.

Qu’est-ce que tu en as le moins aimé?

Devoir rentrer! Non, ça n’est même pas vrai, j’étais content de rentrer pour revoir ma famille et mes amis après une année. J’ai du mal à trouver quelque chose que je n’aurais pas aimé en fait donc je vais plutôt dire ce que je n’ai pas aimé chez moi. C’est qu’une fois qu’approche la fin du voyage, je me surprenais à faire un peu le malin, à fanfaronner face aux backpackers qui commençaient juste leur voyage au long cours. Je n’étais plus un bizut, mais eux, si. Je ne m’aime pas quand je suis comme ça.

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris, au cours de ton périple?

J’ai découvert qu’un tel voyage était en fait quelque chose d’assez banal. J’entends par banal un voyage qui est effectué par beaucoup de monde. Parce que d’un point de vue personnel, ce fut tout sauf banal! Avant de partir, quand je contemplais une mappemonde, j’avais tout de même, il faut bien le reconnaître, une certaine propension à m’enorgueillir de mon futur périple. Mais une fois sur la route, on n’a de cesse de croiser d’autres voyageurs qui font peu ou prou le même voyage, dans ce sens, ou en sens inverse. Tout de suite, ça remet les choses en place et ce n’est pas plus mal.

Quelles en ont été les plus grandes difficultés?

Difficulté n’est pas vraiment le mot qui me vient à l’esprit quand je repense à ce voyage. Évidemment, c’est parfois compliqué de trouver des transports quand on se retrouve dans des régions assez reculées et quand on en trouve, ils peuvent être quelquefois assez fatigants et des plus inconfortables. Mais ça n’est pas vraiment une difficulté, ou bien alors il ne faut plus voyager !

Au cours des années, tu as visité plusieurs pays qui ne sont pas forcément sur les circuits touristiques habituels, comme le Burkina Faso, Madagascar, l’Ouzbékistan, le Kirghizistan et l’Éthiopie. Résume brièvement ton expérience dans chacun des pays mentionnés.

Le Burkina Faso était mon premier voyage en Afrique de l’Ouest et certainement pas le dernier. Ce fut un voyage un peu au ralenti, en toute simplicité. Je n’y ai pas forcément vu des merveilles, c’est plus une histoire d’ambiance en fait. J’ai du mal à poser ça avec des mots. Il faut y aller pour le ressentir. L’Afrique est le continent oublié des backpackers, ils ont bien tort !

Concernant Madagascar, cette grande île rouge est une perle. Les paysages y sont incroyables et les Malgaches ne sont pas les derniers pour être souriants et accueillants. Évidemment, les infrastructures ne sont pas celles de la Thaïlande, mais qu’importe, il faut y aller. Je compte d’ailleurs y retourner un jour.

L’Ouzbékistan m’a laissé une impression mitigée. Les mosquées et medersas de Boukhara et Samarcande sont splendides, les Ouzbeks sont des bons vivants très chaleureux, mais j’ai été assez surpris d’y croiser autant de groupes en voyage organisé. Le centre de la vieille ville de Boukhara est à 90 % dédié au tourisme et à Samarcande, on a construit des murs autour des sites touristiques pour cacher la vieille ville. C’est assez étrange. Disons que ça a davantage ressemblé pour moi à un voyage « visite de monuments », mais je n’y suis resté qu’une grosse semaine, c’est bien peu.

Le Kirghizistan fut une belle surprise. C’est le pays des cyclo-voyageurs, à tel point qu’y voyager sans vélo pourrait presque vous faire passer pour un original. C’est un pays très montagneux (altitude moyenne, 2750 mètres, c’est pas rien) ou le cheval est roi. Je garde un souvenir extra d’une randonnée à cheval de deux jours jusqu’au lac Song-Köl. Je n’avais jamais fait de cheval de ma vie, donc tu penses bien, chevaucher un cheval au galop dans ces étendues sauvages, ça procure une sensation de liberté incroyable.

L’Éthiopie, c’est avant tout un souvenir incroyable des églises troglodytes de Lalibela. Un lieu chargé de spiritualité où je suis resté des heures assis à admirer le spectacle. L’Éthiopie, c’est aussi le souvenir d’un voyage assez éprouvant. L’inconfort m’indiffère le plus souvent, mais j’avoue que les voyages de deux jours en bus dans un espace bien trop réduit pour mes grandes jambes sur des routes non goudronnées et très poussiéreuses n’étaient pas toujours des plus plaisants. Les paysages sont grandioses, ça compense. Les routes sont peut-être en meilleur état maintenant, ce voyage remonte à 2003.

Qu’est-ce qui t’attire dans ces pays?

Qu’ils ne soient envahis par des hordes de touristes ou de backpackers. C’est un peu le paradoxe du voyageur cette histoire. On veut aller dans des endroits pas trop touristiques alors qu’on est… un touriste nous aussi. Mais il est plus facile d’y faire des rencontres sincères. Évidemment, des gens généreux et chaleureux, il en existe partout. Mais dans un pays très touristique, il est quelquefois bien difficile de les trouver. Les premiers qui te tombent dessus ne sont souvent pas les plus honnêtes. Quoique, comme partout, il ne faut pas généraliser. J’ai fait de très belles rencontres au Maroc, un pays pourtant très touristique. De plus, ne pas être toujours entouré de nos congénères voyageurs augmente les opportunités de rencontres avec les locaux.

Selon toi, quels sont les plus grands mythes à propos de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie centrale?

Mythes, tu veux dire des légendes urbaines? L’Afrique est vue par beaucoup comme le lieu des famines et des guerres. Le Moyen-Orient, comme chacun le sait n’est peuplé que de terroristes et l’Asie centrale … personne ne sait où c’est si ce n’est que ça doit être… au centre de l’Asie! Si tu dis que ce sont les ex-républiques soviétiques en « stan » alors les histoires de goulag ne doivent pas être loin !

Évidemment, je simplifie de manière un peu outrancière, mais ce sont tout de même des réponses qui fusent assez rapidement, sous forme de boutades, mais il n’empêche. Raison de plus pour aller voir soi-même ce qu’il en est vraiment.

Ton blogue, One Chaï, met un fort accent sur la photographie. Qu’est-ce que les images disent de plus que les mots? Et qu’est-ce que les mots disent de plus que les images?

À notre époque où nous sommes submergés d’infos en permanence, il est plus facile d’attirer l’attention avec une photo, si tant est qu’elle soit de qualité et qu’elle sache faire passer une émotion. Mais ça reste une émotion fugace, on tourne vite la page. À contrario, un texte de qualité marquera les esprits plus durablement. Une image parle pour ainsi dire uniquement à notre affect. Les mots, c’est plus fort que ça, ça atteint les couches profondes de notre épiderme pour ensuite rester gravé en nous. Évidemment, ça marche mieux avec l’Usage du Monde qu’avec Voici! J’espère ainsi avec mes photos donner envie au lecteur… de lire le texte qui accompagne!

La Syrie est maintenant déchirée par une guerre civile. Tu as visité le pays avant le début de ce conflit et tu as récemment écrit un article sur ton séjour là-bas, « La Syrie avant le bruit des bombes ». Est-ce que visiter un pays, même pour une courte période, crée nécessairement une forme d’attachement durable envers lui? Est-ce qu’on se sent lié à celui-ci pour toujours, après l’avoir visité? Justifie ta réponse.

Tout dépend comment on le visite. Je ne suis pas certain qu’une semaine passée sur les plages de Djerba crée un sentiment d’attachement à la Tunisie (à noter que je ne critique pas ici les séjours balnéaires, ce n’est pas le propos). Mais quand on rencontre des gens sur place, des gens chaleureux et généreux de leur personne, ça change tout. Un lien émotionnel s’est créé avec ce pays à travers eux. Et je remarque que les pays avec lesquels j’ai le plus gardé ce lien sont des pays musulmans. Ils ont un sens de l’accueil assez inégalé. Dans les commentaires sur ce billet, Mario a dit une phrase que j’aime beaucoup: « Voyager a pour conséquence de nous rapprocher des autres, au plan affectif et émotionnel. La cour du voisin nous apparaît soudainement comme étant un peu la nôtre ». Là où l’attachement devient très fort, c’est si on a été invité dans une famille. Car forcément, on s’inquiète ensuite pour eux. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’ils sont devenus une partie de notre famille, pour ça, il faudrait rester plus longtemps. Mais c’est tout de même quelque chose qu’on n’oublie pas comme ça, enfin, normalement.

Ton article « Le jour ou j’ai cru mourir au Pakistan » critique les préjugés que les gens ont parfois envers des pays perçus comme dangereux, tels que le Pakistan ou la Syrie. Qu’est-ce qui t’irrite le plus dans ces préjugés?

Que les gens aient des préjugés n’est pas tant le problème, on en a tous. On se fait une opinion sur un pays à travers ce qu’on entend à son sujet. Même avant la guerre, tu as souvent entendu des trucs positifs sur le Pakistan ou la Syrie aux infos? Moi pas :-(

Ce qui m’irrite, c’est que ces médias tellement assoiffés de nouvelles anxiogènes ont valeur de référence aux yeux de la majorité. Ça me rappelle les autocollants sur certains produits, « vu à la télé ». Si la télé dit ça, alors la télé a raison. Si la télé dit que le Pakistan est un pays où ne vivent que des terroristes, elle a raison. Que tu y sois allé et que tu y aies vécu une réalité très différente et bien plus complexe n’y fait rien. Soit c’est toi qui es un doux rêveur inconscient du danger, c’est la version « classique », soit tu es soudainement devenu un grand aventurier qui n’a peur de rien. La première version peut être un peu vexante mais la seconde est en fait celle qui m’exaspère le plus. Non non et non, je ne suis pas une tête brûlée et je fuis les voyageurs qui se présentent comme tel. Comment réussir à détrôner l’aura des média « officiels » quand ils ne savent que présenter qu’un aspect de cette réalité. Car elle existe évidemment. Même en 2000 (l’année de mon voyage au Pakistan), aller dans la vallée de Swat n’était pas vraiment une bonne idée. Les étrangers n’y étaient pas forcément les bienvenus. Mais à côté, il y avait la vallée de Hunza, une pure merveille.

Et vis-à-vis des habitants de ces pays, c’est insultant. L’accueil réservé en Iran ou au Pakistan, il faut vraiment le vivre pour y croire. Les premiers jours, on se dit qu’il y a forcément une arnaque. On n’invite pas comme ça chez soi un étranger croisé dans la rue. Mais en fait non, il n’y pas d’arnaque. Et ça, quand tu rentres à la maison, tu veux le faire passer ce vécu. Mais souvent, tu n’y arrives pas, parce que ton témoignage n’a pas l’autocollant, « vu à la télé » . C’est bien triste.

Tu prends un ton parfois mordant dans tes textes. Ainsi, ton billet « La fin du mythe du voyageur » dénonce un certain narcissisme dans la blogosphère de voyage. Comment vois-tu la blogosphère de voyage francophone, à l’heure actuelle?

C’était le tout premier article de mon blog d’ailleurs! Je voulais parler des voyageurs en général, de ceux que j’ai rencontrés sur les routes, pas que des blogueurs. Mais il est vrai que les blogueurs peuvent tomber encore plus facilement dans ce travers. On veut raconter une belle histoire, et, pris par notre enthousiasme, on s’emporte dans une réalité plus tout à fait réelle, on affabule.

Mais pour en revenir à la question, il y a de tout, du très bon comme du très mauvais. Mais je dois dire que je suis tout de même surpris par la qualité de certains pour lesquels leurs auteurs y consacrent sans doute un temps fou. Il y a de la passion derrière ça. À les lire, on en devient réellement addict! Il y a un certain nombre de blogs pour lesquels je me dis en voyants mes flux RSS, ah génial, y a un nouvel article sur le blog de machin (ou machine, il y a même bien plus de blogueuses j’ai l’impression). À tel point en fait que régulièrement, je manque cruellement de temps pour écrire, à trop vouloir lire ceux des autres! Donc, amis blogueurs voyageurs, soyez sympas, levez un peu le pied ;-)

Le truc qui m’agace un peu, ce sont les blogs qui publient régulièrement des articles avec 7 ou 8 photos d’endroits rêvés de par le monde et c’est tout. La plupart du temps, ces photos ne sont pas d’eux, ils les ont trouvées sur la toile et ils les publient sans aucune mention de l’auteur. Ils ne se sont d’ailleurs sans doute même pas préoccupés de savoir si la photo était ou non libre de droits. Mes photos sont libres de droits et j’accepte avec plaisir qu’on les réutilise à la condition qu’il y ait un lien en retour vers mon blog.

Si je peux glisser un avis personnel au passage, je trouve que sur certains blogs, il y a trop de photos dans les articles dont certaines sont très semblables. Au lieu d’attirer l’attention du lecteur, on le lasse. Il va tout faire défiler à vitesse grand V. Il faut être impitoyable dans le tri, ne garder que ce qu’on juge être au top du top. Et s’il y a beaucoup de photos, privilégier les galeries photo avec miniatures et diaporama. C’est fatigant de devoir faire défiler la roulette de la souris sur des dizaines d’images, du coup on zappe alors qu’il y avait peut-être un chef-d’oeuvre au milieu.

Quels sont tes projets?

Pour mon prochain voyage, ça sera en Inde pour un mois en février. Ce pays, plus que d’autres, me fascine. C’est celui où j’ai le plus voyagé, mais ça fait 10 ans que je n’y suis pas allé. Et le suivant est également dans les tuyaux, ça devrait être le Tadjikistan l’été prochain. Je devais y aller en août 2012, mais une intervention militaire de l’armée tadjike dans le Pamir a contrecarré mes plans. J’étais allé au Kirghizistan voisin à la place.

La suite de cette entrevue sera publiée ce jeudi.

11 thoughts on “13 questions sérieuses à Laurent

    1. Stéphane Pageau Post author

      Merci Thibault! Je pensais avoir inclus les liens, mais ce n’était que dans ma tête, de toute évidence. Je corrige la situation sur-le-champ.

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  1. Blog voyage Découverte monde

    Bonjour à vous deux,

    D’abord merci Stéphane de nous faire découvrir davantage qui se cache derrière One chaï :) Je dois dire que le blog de Laurent est assez unique par son choix de destinations. Le fait qu’il ose aller dans des endroits qui sont plus éloignés des circuits touristiques habituels et du mien du même coup, permet de découvrir de nouveaux endroits et nous amène à découvrir des cultures nouvelles. J’imagine qu’il faut acquérir une certaine expérience dans des endroits plus accessibles et aux installations plus pratiques afin de s’aventurer davantage vers ces endroits moins classiques. Avec la confiance en soi que l’on développe au fil des voyages on fini par s’intéresser à ces ailleurs. Tu m’as donné le gout pour le kirghizistan :) Effectivement même en tant que voyageurs, on fini par se lasser de la horde de touristes autour. On cherche l’expérience unique qui est difficile tout de même à trouver de nos jours. Au plaisir. :) Rachel

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    1. Stéphane Pageau Post author

      Bonjour Rachel,

      Merci à toi pour ton commentaire bien personnel. Moi aussi j’aime le fait que Laurent visite des destinations moins populaires, certaines m’intéressent particulièrement (ex. l’Ouzbékistan). Avec le temps, j’en suis venu à croire que, quand vient le moment de visiter des endroits inhabituels, deux types de voyageurs s’y adaptent mieux que les autres: ceux qui ont beaucoup d’expérience et ceux qui n’en ont pas. Ceux qui ont beaucoup d’expérience savent mieux gérer le choc culturel, ils savent que leurs filtres pré-existants ne doivent pas tout teinter; ceux qui n’ont pas d’expérience sont comme une page blanche, ils n’ont pas de points de comparaison, alors ils absorbent tout sans passer par des filtres pré-existants. Ceci dit, je pense aussi que, avec l’expérience, on finit par chercher des endroits qui sortent des sentiers battus, histoire de vivre des moments plus spéciaux, plus uniques. Comme le Kirghizistan. Bonne chance dans tous tes projets, au plaisir.

      Stéphane

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    2. Laurent

      Bonjour Rachel,
      Je ne suis pas certain qu’il faille nécessairement beaucoup plus d’expérience pour voyager dans des pays un peu moins touristiques. Par exemple, voyager au Kirghizstan est assez simple. J’avais appris un peu le Russe avec une méthode avant d’y aller. Ça m’a servi, mais on peut faire sans aussi. Il faut juste pouvoir lire l’alphabet cyrillique phonétiquement, sinon on ne peut lire aucun panneau. Mais même si c’est moins couru, on trouve dans les lieux touristiques des auberges où les tenanciers parlent anglais. D’ailleurs, ces auberges ne logent quasiment que des backpackers donc ça ne change pas tant que ça d’autres pays de ce point de vue. Simplement, il y en a beaucoup moins. C’est un peu plus compliqué pour les transports, mais il n’y a pas besoin de tant de vocabulaire que ça pour s’en sortir.
      Le Kirghizstan est maintenant connu de ceux qui veulent aller en Asie par la route depuis l’Europe. L’option que j’avais prise à travers le Pakistan n’étant plus trop possible, les voyageurs passent par l’Iran puis le Turkménistan … etc. Je recommande chaudement ce pays en tout cas. Ça a un côté très “rafraîchissant” je trouve ce genre de pays.

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  2. Romain@La Thailande Et L'Asie

    C’est tout ce que j’aime aussi sur son blog, des destinations meconnues, beaucoup de photos (belles tant qu’a faire !) et ca, ca me parle ! Je cherche encore ma voie, je tatonne encore dans le monde du voyage mais je suis pas pres de lacher prise !

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    1. Stéphane Pageau Post author

      En effet, ce n’est pas toujours facile de trouver sa voie dans le monde du voyage, mais avoir la passion des voyages et de l’écriture nous aide à y parvenir. Je t’encourage à ne pas lâcher prise, c’est une belle aventure.

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  3. Tony

    Et bah voilà ! J’en connais un petit peu plus sur notre cher Laurent. Bon, je t’imaginais bien ainsi, pas de mauvaise surprise pour moi.
    J’adhère à ta façon de voir l’avion. Bonne comparaison avec le métro d’ailleurs. Il est tellement plus intéressant de visualiser ce qui se trouve entre son point d’origine et son point d’arrivée. Je le vois ainsi avec la voiture également : quand tu prends une autoroute entre A et B tu ne vois rien ! Voilà encore une bonne raison d’adorer le vélo.

    Ta photo de Sulawesi fait très pub anti-tabac. Et en plus t’es beau gosse avec ton teint halé ! Manda a dû tomber sous le charme non ? Coquin ! ;)

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    1. Stéphane Pageau Post author

      Merci pour ton commentaire, Tony! Je suis moi aussi d’accord avec l’idée que voyager par un autre moyen de transport que l’avion est beaucoup plus agréable: bus, bateau, train, vélo… tout ce qui permet de prendre le temps d’absorber ce que l’on voit rehausse le plaisir de découvrir un lieu. “Ta photo de Sulawesi fait très pub anti-tabac.”… ha ha! Intéressante interprétation.

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    2. Laurent

      Salut Tony,
      Malheureusement, quand on part en voyage un peu loin pour un mois, on ne peut pas trop couper à l’avion. Mais une fois sur place, je me refuse à prendre des vols intérieurs. En plus, c’est tout de même un désastre en terme de rejets de CO2 ce truc volant :-(
      T’as raison, je vais vendre ma photo à Marlboro ;-) Ces cigarettes sont des offrandes faites aux morts. D’ailleurs si tu vas à des funérailles en pays Toraja, il est de bon ton de venir avec pour offrande une cartouche de cigarettes.
      C’était assez drôle avec Manda, car elle était plutôt du genre réservée au début. Et puis quand je lui ai dit un truc du genre “j’avais choisi la bonne guide”, elle s’est transformée en vrai moulin à parole. J’avais fait appel à ses services pour aller à des funérailles. Je ne prends pas souvent de guide, mais je ne me voyais pas débarquer comme ça tout seul à des funérailles et de risquer de faire de grosses boulettes !

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