J’avais le choix entre le bus et le train pour effectuer le trajet entre Kansas City et Albuquerque. J’ai finalement opté pour le train, avec la compagnie Amtrak. Le prix du billet de train était légèrement plus élevé (113 $ US; environ 131 $ CAN) que celui du bus, mais la durée était à peu près la même, soit près de 18 heures. Et j’aime le train. Le choix fut donc facile.

Comme du beurre sur un croissant chaud

Le processus d’embarquement fut velouté, tout s’est déroulé sans problème. Le départ a eu lieu vers 22 h 45, tel que prévu. Le siège offrait de l’espace pour les jambes, ce qui était un avantage sur le bus, mais comme je ne dors presque jamais dans un moyen de transport, je n’ai pu me reposer. J’ai plutôt somnolé à la Grand-père Simpson (dentier en moins). La nuit a passé vite, malgré tout.

Puisqu’une bonne partie du trajet avait lieu la nuit, je n’ai pu voir les différents paysages de cette région. Ainsi, le Kansas baignait dans les ténèbres quand le train l’a traversé, mais je ne pense pas avoir manqué quoi que ce soit. Par contre, le Colorado et le Nouveau-Mexique proposent de jolis paysages montagneux, désertiques; certains étaient recouverts d’une fine couche de neige, créant du coup un intéressant contraste.

Outre les paysages, j’ai apprécié les rencontres que j’ai effectuées dans le train. On dirait qu’il avait provoqué un effet apaisant chez les passagers, tout le monde était de bonne humeur. Même les enfants qui jouaient dans l’allée dégageaient une joie de vivre que d’ordinaire je ne perçois pas chez les enfants que je croise dans les bus. De plus, le personnel était attentionné, chaleureux, disponible. Enfin, le wagon-restaurant offrait un menu limité, un peu dispendieux, mais je ne m’attendais à rien de transcendant.

Le wagon-restaurant

À la fin du trajet, j’avais parlé avec presque tous mes voisins de siège. On a échangé sur nos plans de voyage, sur nos projets: mon voisin de siège, âgé de 19 ans, allait en Californie pour travailler et vivre en colocation avec des amis. Il quittait définitivement le Missouri, car il considérait qu’il n’y avait pas d’avenir. Il doutait encore de son choix, mais il savait qu’il devait agir. Il avait raison.

Une expérience concluante

Je suis arrivé à Albuquerque à l’heure prévue, vers 16 h. Je me suis ensuite rendu à mon auberge, à pied. Comme la gare est située au centre-ville, elle est très facile d’accès et, à partir de là, il est aisé de se rendre dans d’autres parties de la ville (comme Nob Hill et la Vieille ville). À noter que le terminus de bus est situé sur le même terrain que la gare.