Bilan: deux mois sur la route

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Le train Ferrocarril Chihuahua al Pacífico

Le train Ferrocarril Chihuahua al Pacífico

Après un premier bilan sans véritable structure, je reviens à la formule des bilans de mon tour du monde, car elle me plaît. Ça fait deux mois que je suis parti et plus d’un mois que je suis au Mexique. J’ai bien sûr vécu de nombreuses expériences et j’en ai tiré des leçons. Voici le bilan de ces deux premiers mois de voyage:

Les leçons

– J’ai commencé à travailler sur la route. Ma façon de voyager est donc maintenant bien différente de celle que j’adoptais avant, comme lors de mon tour du monde. Je tiens aujourd’hui beaucoup plus compte des accès Internet, qui me permettent de travailler, et mon horaire est par conséquent sculpté par mes tâches. J’en suis heureux. C’est dorénavant un mode de vie et j’en prends conscience de plus en plus. Je ne sais pas combien de temps je le conserverai, mais pour l’instant, il me convient;

Dure journée au bureau...

Dure journée au bureau…

– J’ai réalisé à quel point j’aimais avoir un accent, quand je parle anglais ou espagnol. Je ne fais plus vraiment d’efforts pour l’atténuer, sauf si vraiment quelqu’un ne comprend pas un mot ou une expression que j’utilise. En outre, à part les francophones, les gens devinent rarement d’où je viens; quand ils m’écoutent parler, ils pensent souvent que je viens des Pays-Bas. Pourquoi? Je ne sais pas. J’ai aimé le peu que j’ai vu de ce pays et je m’entends toujours bien avec ses citoyens, quand j’en croise. Je le prends donc comme un compliment. Ceci dit, je ne comprends pas les gens, dont certain-es Québécois-es, qui cherchent à « ne pas avoir d’accent », quand ils ou elles parlent anglais; ils devraient plutôt dire « je voudrais parler correctement anglais » et faire les efforts nécessaires pour atteindre des niveaux décents aux plans grammatical, syntaxique, phonétique, etc. Après tout, l’accent est une signature, en quelque sorte, il constitue une caractéristique de la personne. Je ne saisis donc pas pourquoi il devrait être perçu comme une source de honte.

La beauté des particularismes

La beauté des régionalismes

Enfin, j’adore entendre des accents, en particulier ceux des Italiennes et des femmes hispanophones, une préférence personnelle inexplicable mais ô combien agréable. J’ai eu cette discussion sur les accents avec plusieurs personnes depuis mon départ et j’en suis arrivé à cette conclusion: les accents sont les épices des langues. Alors pourquoi vouloir les éliminer? Ils ajoutent tant de saveurs aux conversations;

– C’est toujours difficile de dire au revoir à ses compagnons de route. Même après seulement quelques jours passés avec quelqu’un, je ressens toujours une certaine tristesse quand vient le moment de se dire au revoir. Les années n’atténuent pas cette impression, en ce qui me concerne;

– Je n’ai presque pas fait d’excursions depuis le début de mon voyage, tant pour des questions de budget que d’horaire. En revanche, je passe plus de temps à jaser avec des gens. Ce n’est pas un problème, certes, mais je n’ai pas vu de nombreuses attractions connues, je n’ai pas fait de nombreuses activités populaires. Par exemple, j’ai été à Sayulita, ville réputée pour le surf, et je n’ai pas embarqué sur une seule planche. Mais j’y ai fait de la poutine avec une nouvelle amie de Mexico, toutefois;

Poutine de Sayulita

Poutine de Sayulita

Des premières

Pas beaucoup de premières, cette fois… à part que j’ai commencé à travailler sur la route. Mais c’est toute une première. Aussi, durant le trajet en bus de Sayulita à Guadalajara, j’ai joué à Angry Birds ET Candy Crush Saga pour la première fois. Enfin, j’ai visité pour la première fois une distillerie de tequila, à Tequila, expérience que je décrirai dans un futur billet;

Les meilleurs moments

Plusieurs moments ont été marquants, en particulier le trajet dans le train Ferrocarril Chihuahua al Pacífico. J’ai vu des paysages à couper le souffle; mon trajet à vélo dans la région de Creel a été formidable, malgré ma forme physique moins que glorieuse; ma visite à Durango a été l’une de mes plus belles surprises, je ne m’attendais pas à aimer autant cette ville. Et le spectacle métal que j’y ai vu était très divertissant; la ville de Chihuahua fut aussi une charmante surprise;

Catedral basílica menor de Durango

Catedral basílica menor de Durango

J’ai apprécié mon séjour de plus de deux semaines à la plage: j’en ai profité pour prendre une bonne dose de soleil à Mazatlán, Puerto Vallarta et Sayulita, toutes trois sur la côte Pacifique. J’ai rarement eu un tel bronzage. En outre, j’ai adoré l’auberge Funky Monkey Hostel de Mazatlán, maintenant dans mon top 3, surtout pour son incroyable ambiance. Je m’y sentais chez moi, j’aurais pu y rester des semaines, comme le font plusieurs personnes rencontrées là-bas; j’ai mangé une quantité prodigieuse de nourriture de rue au Mexique et je ne m’en lasse pas. Quelle délicieuse cuisine. Et pas chère, en plus; ma visite à la distillerie de tequila Casa Sauza à Tequila fut des plus captivantes; j’ai cuisiné plusieurs poutines, et chaque fois, mes efforts culinaires ont été appréciés. J’en ai même préparé une pour environ dix personnes à Mazatlán, mon record; mais surtout, par-dessus tout, j’ai aimé mes diverses rencontres, tant avec d’autres voyageuses et voyageurs qu’avec des Mexicain-es. Et mon espagnol s’améliore de jour en jour, grâce à ces rencontres;

Les pires moments

Rien de trop grave, juste quelques trucs chiants:

– Mon deuxième appareil photo, celui qui a remplacé le citron que j’avais acheté avant de partir, est en train de rendre l’âme à son tour. Il a pourtant réussi à survivre une bonne partie de mon tour du monde. Et là, au début de ce nouveau voyage, il flanche. Je devrai sans doute m’en acheter un nouveau. C’est frustrant, cette malchance qui s’acharne sur mes appareils photos;

– Dès mon arrivée au Mexique, j’ai perdu ma tuque adorée, celle qui a survécu à plusieurs hivers québécois rigoureux. Pas que j’en avais tant besoin au Mexique, mais bon… en fait, je perds régulièrement des trucs, mais, étrangement, jamais quand je fais la fête. Une autre particularité inexplicable qui me suit de voyage en voyage;

Bon, pas besoin de tuque ici, mais quand même... (Guaymas)

Bon, pas besoin de tuque ici, mais quand même… (Guaymas)

– J’ai perdu un billet de 500 pesos (environ 42,18 $ CAN) à Sayulita; je ne perds jamais d’argent à Montréal, alors que ça ne me poserait pas problème. Et là, en plein jour, à jeun, je perds l’équivalent du prix d’un billet de bus entre deux grandes villes mexicaines. D’oh!;

– En préparant la poutine pour les gens de mon auberge à Mazatlán, je me suis brûlé à l’index et au pouce de la main droite: alors que je sortais une des plaques à biscuits du four, j’ai senti qu’elle était sur le point de m’échapper. Je devais réagir rapidement. N’ayant pas deux mitaines de four (aussi appelées « maniques »… il paraît), j’ai réalisé que ma seule option était d’utiliser mes doigts nus pour attraper la plaque. Je n’oublierai jamais la sensation de brûlure sur ma pauvre chair sans défense. Heureusement, les bouteilles de bière froide achetées par la suite m’ont aidé à l’atténuer.

En conclusion

Cette portion de mon voyage se résume en deux points: 1) le début de mon travail sur la route a constitué un gros changement pour moi. Mon voyage s’articule maintenant autour de ma nouvelle réalité. 2) Je découvre de plus en plus le Mexique et j’aime de plus en plus le pays. La suite de mes aventures sur ce blogue. Prochain bilan dans un mois.

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