« Volcano boarding » au Cerro Negro

Presque arrivés...

Le Cerro Negro, un jeune volcan actif…

La région de León est célèbre pour une activité à peu près unique dans le monde (elle ne serait aussi pratiquée qu’au mont Yasur, sur l’île de Vanuatu): le « volcano boarding », ou la descente de volcan sur une luge. Dans ce cas-ci, le volcan en question est le Cerro Negro (Colline noire), fier représentant de la cordillère des Maribios. Sur papier, cette idée est folle et en pratique, elle l’est. Et elle est très populaire.

La folie du « volcano boarding »

Cette activité aurait été inventée en 2002 par l’aventurier et journaliste Zoltan Istvan, au mont Yasur. Cependant, Éric Barone, un adepte de sports extrêmes français, l’aurait implantée au Nicaragua: il détient par ailleurs le record de vitesse de descente du Cerro Negro à vélo, soit 172,661 km/h; il détient aussi le record du monde de vitesse de descente de montagne à vélo, soit 222,22 km/h. Lors d’un essai pour battre ce dernier record, il a vu son vélo se scinder en deux en pleine descente. Résultat: trois mois aux soins intensifs. Freak.

Le volcan Cerro Negro

Au pied de la bête

Beaucoup d’agences proposent cette activité; pour ma part, je l’ai essayée le 8 juillet 2015 avec l’agence Tierra Tour, qui a un partenariat avec mon auberge (Latina Hostal). J’ai payé 30 $ US (ou 817 córdobas ou environ 39,28 $ CAN) pour la demi-journée. Le prix inclut le transport, la combinaison, la luge, les lunettes de protection, les gants, les frais d’entrée sur le site et quelques fruits à grignoter.

À l’abordage…

Le départ a eu lieu à 14 h. Une navette est venue me chercher à mon auberge, puis on a été au bureau de Tierra Tour pour les formalités. On était sept hommes dans mon groupe. Notre guide s’appelait Denis et il parlait très bien anglais. Une fois que le tout fut réglé, on est passés au marché pour acheter boissons, fruits et bandanas (pour ceux qui le souhaitaient; 20 córdobas l’unité, soit environ 0,96 $ CAN). Et on est ensuite partis vers le volcan. Le Cerro Negro mesure 728 mètres de haut; il est actif, comme en témoignent les fumerolles qui s’en dégagent (et qui créent cette odeur d’oeufs). Sa dernière éruption date de 1999. En fait, il est le plus actif des volcans du Nicaragua (23 éruptions depuis sa naissance) et le plus jeune volcan d’Amérique centrale (1850). Il se situe à environ une heure de route de León.

Et c'est parti, sous la pluie...

Et c’est parti, sous la pluie…

On a d’abord été s’enregistrer à l’entrée du parc, on nous a remis l’équipement nécessaire et on a attendu, en raison de la forte pluie. Puis, après quelques minutes d’attente, on a malgré tout décidé d’y aller. On s’est rendus au pied du volcan en camionnette, on a pris notre équipement et, pour la plupart, on a enlevé nos t-shirts, on les a rangés dans nos pochettes afin de garder au sec au moins une pièce de vêtement. Et sous la pluie on a amorcé l’ascension.

On approche du sommet...

Quelle idée que de descendre ce volcan…

Il nous aura fallu environ une heure pour se rendre au sommet, sous les gouttes cinglantes et les puissants vents. Un des membres de notre groupe a même perdu sa casquette. Une tragédie, à en juger par sa réaction démesurée. On a par ailleurs effectué des arrêts réguliers, histoire de s’hydrater, de se reposer et de prendre des photos (dont la classique « On a l’air nus derrière nos planches ». Je n’y ai toutefois pas participé. Je me fous à poil pour vrai, je ne fais pas semblant). Malgré le mauvais temps, les paysages ont su nous éblouir.

Joli paysage

Joli paysage

Une fois au sommet, on a enfilé l’équipement, on a écouté les consignes du guide, puis on a pris place sur l’aire de descente. On peut descendre soit en position assise, sur une luge, soit en position debout, sur un genre de planche de snowboard. La descente dure environ 1 minute en position assise et une vingtaine de minutes en position debout. Seul un membre de notre groupe a adopté la position debout; il avait de l’expérience en snowboard et il a cru que ce serait intéressant. Il a plutôt eu l’air de s’emmerder, car il s’arrêtait à tous les 6,49 mètres.

On se prépare...

On se prépare…

L’heure de vérité

Ce fut mon tour. J’étais un peu nerveux, car, de ma position de spectateur, la luge semblait filer à une vitesse folle. Je me suis installé sur l’aire de départ, j’ai pris une bonne respiration, puis je me suis élancé. J’ai aussitôt appliqué les freins, ou plutôt, les pieds; les talons servent à contrôler la vitesse. Aussi, si vous vous penchez vers l’arrière en levant les pieds, la luge accélérera. J’ai rapidement réalisé que j’avais le contrôle, alors je me suis laissé aller. J’ai pris de la vitesse. Le vent me fouettait le visage et j’étais très heureux d’avoir des lunettes de protection et un bandana sur la bouche. Toutefois, je recevais du sable volcanique dans les cheveux. Je suis arrivé en bas du volcan sans incident, l’adrénaline dans le tapis. Ce fut trop rapide.

J’ai alors attendu le reste du groupe, j’ai retiré mon équipement, j’ai commencé à enlever le sable de mes cheveux (en sachant que ça me prendrait au moins un shampoing pour tout nettoyer), j’ai photographié et filmé les autres. L’un d’eux a fait une chute et présentait de vilaines éraflures sur le mollet et sur l’avant-bras. Sa combinaison était tachée de sang. Mais il jubilait quand même. Quand tout le monde fut prêt, on est retournés à la navette, on a mangé des fruits et on est repartis vers León. On est revenus dans la ville à 17 h 45.

Quelques observations

– Le bandana pour se couvrir la bouche est un must;

– De bons souliers de marche sont aussi essentiels, car ils vous serviront de freins. Donc pas de sandales, à moins que la perspective de vous écorcher les pieds dans les scories ne vous émoustille;

L'importance d'être préparé...

L’importance d’être préparé…

– N’apportez pas de casquette ou de chapeau, à moins que votre couvre-chef ne puisse s’attacher à votre tête d’une quelconque façon, car sinon les vents s’en occuperont à leur manière;

– La taille des groupes peut varier; j’ai rencontré des gens qui avaient pratiqué l’activité avec le Bigfoot Hostel et ils étaient environ une vingtaine dans leur groupe. Je ne suis pas convaincu que tant de participant-es soit une bonne chose, car cela doit ralentir de façon considérable le déroulement de l’activité;

– Le coût de 30 $ US peut paraître cher, mais l’expérience en vaut la peine, d’autant plus que le Nicaragua est plus accessible que le Vanuatu (pour bon nombre de gens, du moins). Une telle occasion reste rarissime, alors je recommande de la saisir. Sensations fortes garanties.

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