Bilan: 9 mois sur la route

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Réserve Cloudbridge, San Gerardo de Rivas

Réserve Cloudbridge, San Gerardo de Rivas

Le 3 septembre 2015 j’ai complété mon neuvième mois sur la route. Ça fait par conséquent dix mois que je suis parti. Et toujours le 3, je me suis envolé pour la Colombie, à Medellín. Ce départ pour la Colombie le « jour-anniversaire » de mon voyage est une coïncidence, mais elle tombe bien. Nouvelle région, nouveau départ. Ceci dit, ce neuvième mois fut plus tranquille, à bien des égards, mais tout de même intéressant, marqué par de vifs contrastes entre nature et urbanité.

Les leçons

– J’ai enfin trouvé les mots pour expliquer pourquoi j’aime tant prendre le bus (en voyage, du moins); ce sont les seuls moments où je suis vraiment seul. Dans les auberges, je croise sans arrêt des gens. Or j’ai besoin de moments pour moi, pour réfléchir, pour faire le point. C’est ce que je fais quand je prends le bus. Trop souvent on – moi inclus – repousse les moments où l’on aurait besoin de réfléchir, sous différents prétextes. L’oisiveté imposée par le bus constitue donc l’occasion idéale pour explorer mes pensées et tirer les leçons de ce que j’ai vécu;

– J’ai ressenti un épuisement, à mon arrivée au Costa Rica. Pour la 1ere fois de mon voyage. Le Nicaragua m’a épuisé, mais pour de belles raisons. J’ai eu besoin de prendre quelques jours de vrai repos, sans rien faire de trop intense, sans rien planifier. Et c’est ce que j’ai fait à San José. J’ai marché dans la ville. J’ai écrit. J’ai cuisiné. J’ai rencontré des gens intéressants. Et ça m’a fait un bien fou;

San José

San José

– Je n’ai toujours pas acheté une seule bouteille d’eau depuis le début de ce voyage. Merci SteriPEN;

– Je ne comprends pas les gens qui prennent des photos d’eux-mêmes les bras en croix, dos au photographe, ou en train de sauter ou de whatever. Je trouve ces photos d’une telle banalité. On dirait que tout le monde en prend. Je vois bien qu’elles sont censées représenter la liberté, le dépassement de soi ou autre concept « émancipatif », mais ces mises en scène sont devenues tellement éculées qu’elles ne m’émeuvent plus. En fait, c’est leur aspect préfabriqué qui me rebute. Savourer un moment intime où l’on se sent libre, c’est merveilleux. Mettre ce moment en scène, c’est prétentieux. D’aucuns diraient: quelle différence avec un selfie? Pour moi, le selfie sert plusieurs buts: avoir des souvenirs de soi dans un lieu (pour un voyageur solo, c’est agréable); il peut aussi créer des rapprochements (si vous voyez ce que je veux dire); il requiert une certaine dose d’habileté; il peut véhiculer le sens de l’humour de son auteur, etc. Mais les mises en scène susmentionnées? Du concentré de m’as-tu-vu;

– Je commence à avoir l’impression que j’ai plus de voyage derrière moi que devant moi;

Les premières fois

J’ai loué et conduit un scooter à Moyogalpa, sur l’île d’Ometepe, au Nicaragua. Après toutes mes années de voyage, c’était la première fois que je tentais cette expérience pourtant si populaire. J’ai beaucoup aimé;

Ce qu'un tour de scooter à Ometepe peut offrir...

Ce qu’un tour de scooter à Ometepe peut offrir…

J’ai goûté à un sundae au fruit de la passion de McDonald’s, à San José; j’ai vu des crocodiles végétant sur les rives d’un cours d’eau, en chemin vers Manuel Antonio, au Costa Rica; j’ai eu mes premières rencontres avec des paresseux, des singes-écureuils et des capucins, dans le parc national Manuel Antonio; j’ai joué avec des blocs Lego pour la première fois depuis une vingtaine d’années, à mon auberge de San Gerardo de Rivas, au Costa Rica; j’ai pêché dans un élevage piscicole, à San Gerardo de Rivas, j’y ai attrapé mon premier poisson depuis que je suis un adulte. En fait depuis l’âge de… 6 ans. Mais ce dernier était plus glorieux, car je l’avais attrapé dans un ruisseau;

Mon « hoverbus » en Lego

Mon « hoverbus » en Lego

le propriétaire de mon auberge à Uvita, au Costa Rica, m’a demandé de l’aider dans ses tâches avec un système de walkie-talkie. Je n’avais pas touché à un tel bidule depuis mon enfance; j’ai goûté à un margarita au fruit de la passion, à Panama City;

Les meilleurs moments

Ma demi-journée en scooter sur l’île d’Ometepe, durant laquelle j’ai pu visiter Playa Santo Domingo et Ojo de Agua; ma demi-journée en tuk-tuk, toujours sur l’île d’Ometepe, durant laquelle j’ai visité Charco Verde et son parc; mes soirées festives au Indio Viejo, à Moyogalpa; le soir où une accordéoniste a donné, à mon amie et moi, un mini-spectacle impromptu de trois chansons, à Moyogalpa; mes derniers jours au Nicaragua, à San Juan del Sur; mes jours de repos à San José et les gens que j’y ai rencontrés; ma visite à l’excellent disquaire métal Legacy Music, à San José; mes rencontres à l’auberge Vista Serena de Manuel Antonio; mon excursion au parc national Manuel Antonio;

Paresseux au parc national Manuel Antonio

Paresseux au parc national Manuel Antonio

Ma randonnée dans la réserve Cloudbridge, à San Gerardo de Rivas; mes retrouvailles avec mon amie Simone, toujours à San Gerardo; mon bain de 14 h dans une piscine naturelle et des chutes près de mon auberge d’Uvita; ma rencontre avec une fan des Maple Leafs à ces mêmes chutes et les blagues de hockey échangées; mes poutines cuisinées au Costa Rica et au Panama; mon séjour à Panama City, surtout pour la pièce de théâtre à laquelle j’ai assistée au Teatro Aba et ma marche dans le superbe quartier Casco Viejo;

Panama City

Panama City

Les pires moments

– Mon passage à la frontière entre le Costa Rica et le Panama; 3 h 30 de gossage. Mon plus long passage frontalier EVER;

– Le report de la date de départ de mon bateau pour la Colombie a fait dérailler mes plans. Sur le coup, j’étais déçu, voire angoissé et j’ai dû trouver un plan B en vitesse. Avec du recul, je suis satisfait du dénouement, mais ces quelques heures d’anxiété furent épuisantes;

– Mon nouveau sac à dos est déjà déchiré. J’ai aussi abîmé mon appareil photo… encore. Le viseur est maintenant parsemé de taches noires, ce qui le rend peu pratique. Ma malchance avec les objets continue;

En conclusion

Ce fut un mois intéressant, entre l’île d’Ometepe, la plage de San Juan del Sur, la jungle du Costa Rica et les gratte-ciels de Panama City. J’ai quitté l’Amérique centrale le jour même qui marquait le début du dixième mois depuis mon départ. Je suis maintenant en Colombie. Une grosse étape, l’Amérique centrale, s’est ainsi terminée et une autre vient de commencer: l’Amérique du Sud. Et je peux l’annoncer ici: je pars pour l’Argentine le 7 octobre. À suivre…

2 thoughts on “Bilan: 9 mois sur la route

    1. Stéphane Pageau Post author

      Oui, que d’aventures… et ce n’est pas terminé. L’Argentine cette semaine. J’ai très hâte. Merci pour les bons mots!

      Stéphane

      Reply

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