Scène du métro de Medellín

Medellín. Ce nom est lié au trafiquant de drogue Pablo Escobar et à la guerre entre les cartels de Medellín et de Cali. Si ces chapitres ne peuvent être dissociés de l’histoire de la ville, il n’en demeure pas moins que, depuis une vingtaine d’années, elle connaît une transformation remarquable. En 2013, elle avait même été nommée la ville la plus innovatrice au monde par le Urban Land Institute. Deuxième plus grande ville de Colombie, Medellín compte environ 3 600 000 millions d’habitant-es dans sa région métropolitaine. Elle dégage une énergie qui la rend attrayante. J’y suis resté du 3 au 11 septembre 2015. Par contre, je me suis foulé la cheville le lendemain de mon arrivée, alors je n’ai pu faire autant d’activités que je l’aurais souhaité. Mes notes refléteront donc cette situation.

Général

– Medellín se trouve dans la vallée de l’Aburra, à environ 1475 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il peut donc y faire frais le soir. Une tite laine s’impose alors;

Medellín, ville en relief

– Le quartier El Poblado constitue le district le plus riche de la ville et sa principale zone touristique;

Transport

– J’ai pris un vol entre Panama City et Medellín avec la compagnie aérienne à bas prix VivaColombia; détails dans ce billet.

– Puis, une fois à Medellín, j’ai pris une navette jusqu’à mon auberge; j’ai payé 23 $ US (environ 30,26 $ CAN) pour un trajet d’une quarantaine de minutes depuis l’Aeropuerto Internacional José María Córdova, situé à 35 kilomètres à l’est de la ville. Il serait possible de se rendre en ville en bus, apparemment, mais je n’avais pas envie d’essayer;

Activités

– La Plaza Botero compte 23 magnifiques sculptures de l’artiste colombien Fernando Botero. Son style est très particulier, reconnaissable aux formes généreuses qu’il donne à ses oeuvres, tant celles qui représentent des humains que celles qui évoquent des animaux. Par ailleurs, de nombreux vendeurs ambulants circulent dans le parc. Ils semblent aimer s’appuyer sur les sculptures, ce qui peut contrecarrer les ambitions photographiques des visiteuses et visiteurs. Métro Parque Berrio;

« Mujer Con Fruta » de Botero

– Si la Plaza Botero constitue une attraction essentielle de la ville, le Museo Antioquia mérite lui aussi une visite. Il contient des oeuvres de Botero, bien sûr, mais aussi d’autres artistes colombiens et internationaux. On peut facilement passer des heures dans le musée. L’entrée coûte 10 000 pesos (environ 4,48 $ CAN);

– La Calle 10 est l’une des rues importantes du quartier El Poblado; on y trouve quantités de commerces en tous genres, dont des pharmacies pour les voyageurs qui se foulent une cheville dans les escaliers de leur auberge;

– Inauguré en 2004, le téléphérique (Metrocable) compte trois lignes (K, J, L) et deux autres sont en construction. Il est relié au réseau de métro de la ville, à la station Acevedo, et il dessert des quartiers pauvres, difficiles d’accès pour le transport en commun. Entre outre, sa construction a mené à une diminution de la criminalité dans les quartiers concernés. Il n’en coûte que 2000 pesos colombiens (environ 0,90 $ CAN) pour se rendre jusqu’à la station Santo Domingo (la 3e du téléphérique). Pour aller au parc Arvi, tout au bout du téléphérique, il faut payer 4600 pesos supplémentaires (environ 2,06 $ CAN). Même prix pour le retour. Ces prix sont pour les personnes qui ne possèdent pas de passe de transport en commun. Honnêtement, je n’ai pas trouvé la visite du parc très intéressante. Cependant, le tour de téléphérique jusqu’à la station Santo Domingo devrait combler tout amateur de hauteur, tant les vues sur Medellín sont impressionnantes;

Téléphérique de Medellín

– Le Parque Lleras se veut le noyau festif du quartier El Poblado, avec ses nombreux bars. Il est même possible de boire de la bière dans la rue, sans crainte d’être arrêté-e ou de recevoir une amende. Essaie ça à Montréal, juste pour voir;

– Pour les rages de cuisine indienne, le restaurant Naan (El Poblado, Carrera 35 #7-75) peut venir à la rescousse. Bon, il ne faut toutefois pas s’attendre à quelque chose de génial: les plats sont décents, mais pas assez épicés à mon goût. Pour moi, la cuisine indienne doit enflammer les papilles ou, à tout le moins, les exciter. Recommandé quand même, ne serait-ce que pour faire changement des menús ejecutivos;

– Le Jardin botanique est plutôt petit et sa visite n’est certes pas un incontournable, mais celles et ceux qui cherchent un peu de calme peuvent quand même apprécier l’endroit. Entrée gratuite. Métro Universidad;

Jardin botanique de Medellín

– Le Parque de los Deseos, situé à côté du Jardin botanique, offre la possibilité de s’asseoir et d’observer l’action. Le parc est fréquenté par des vendeurs de bouffe de rue, alors profitez-en pour boire une bière et essayer le « arepa burger »;

Parque de los Deseos

– Le centre commercial près de la station de métro El Poblado compte un disquaire; j’y ai acheté une compilation du groupe métal/rock colombien Ekhymosis. Le groupe de Medellín est surtout connu pour avoir compté dans ses rangs Juanes, qui allait devenir une méga, mégastar du pop/rock latinoaméricain (grâce à son album Un Día Normal, paru en 2002). À ses débuts, le groupe ressemblait à Metallica, mais a fini par prendre une tournure plus pop/rock, ce qui a dû rendre furieux les puristes (mais bon, un rien suffit pour choquer les puristes);

https://www.youtube.com/watch?v=L-WZcQSV9zo

– Ledit centre commercial contient à peu près tout ce que dont vous pouvez avoir besoin, en matière de nourriture. À vos chaudrons;

Hébergement

– Happy Buddha Boutique Hostel: j’ai payé 30 000 pesos (environ 13,43 $ CAN) la nuit pour un lit en dortoir de 7 lits, déjeuner inclus. Un « party hostel » de calibre olympique. Horrible ambiance de « meat market » qui semble toutefois ravir les jeunes vingtenaires en camisole de marque de bière. Ouf. Mon premier soir là-bas, des gens de mon dortoir ont décidé de terminer le party… dans le dortoir. Vers 5 h, je les ai engueulés. Ils ont alors mis une trentaine de minutes pour cesser de déranger tout le monde et se coucher. Pourtant, les règlements stipulent que les partys sont interdits dans les dortoirs. Mais ils ne sont pas appliqués. Aussi, je me suis foulé une cheville le lendemain de mon arrivée; comme j’avais de la difficulté à marcher, j’ai demandé au personnel de me transférer dans le lit du bas (je dormais dans celui du haut). Il a refusé. J’ai donc eu de la difficulté à grimper jusqu’à mon lit au cours des nuits suivantes. Bref, j’ai détesté cette auberge au point que je l’ai quittée même s’il restait une nuit à ma réservation. Parfois, j’aime mieux perdre de l’argent que de me faire chier dans un endroit médiocre. À éviter, à moins que la perspective de côtoyer de la raclure de Spring Break vous enchante;

Le genre d’ambiance qui me plaît (Purple Monkey Hostel)

– Purple Monkey Hostel: ah voilà qui est mieux, beaucoup mieux. J’ai payé 28 000 pesos (environ 12,53 $ CAN) la nuit pour un lit dans un dortoir de 6 lits, déjeuner inclus. Excellente auberge. Tout le contraire du Happy Buddha. J’ai adoré mon séjour au Purple Monkey, grâce à son cool bar sur la terrasse, ses nombreuses prises pour recharger ses appareils électroniques, sa grande cuisine, ses spacieux casiers sous les lits, ses efficaces douches avec eau chaude vraiment chaude, ses moelleux coussins pour s’évacher et bien plus. Ambiance sociale, mais pas trop festive, j’y ai rencontré des gens très sympathiques. Quand j’y ai été, l’auberge n’était ouverte que depuis un mois, mais elle risque de devenir courue; Mark, le proprio, est un ancien routard qui connaît bien les besoins des voyageuses et voyageurs. Il implante donc dans son auberge ce qu’il a appris au cours de ses années sur la route. Cette auberge est l’un des coups de coeur de mon voyage. Recommandée au plus haut point.