Questions budgétaires en voyage (1ère partie)

Quelque part, entre Santiago et Toronto

Quelque part, entre Santiago et Toronto

Avertissement: cet article répond à une demande.

Il y a quelques semaines, j’ai eu une excellente conversation Twitter sur le budget en voyage (un rendez-vous hebdomadaire, d’ailleurs: suivez le mot-clic #TUvoyages, les mardis de 15 h à 16 h, heure de l’Est) et c’était intéressant de constater les différences entre les budgets de chacun-e. Elle m’a fait réaliser que je n’avais jamais écrit un billet sur le sujet. C’est pourtant un passage obligé pour tout blogueur voyage (comme les sujets suivants: le « débat » touriste/voyageur, le contenu du sac à dos avant un voyage au long cours, le retour d’un voyage au long cours, le côté initiatique du voyage, etc.). Par le passé j’ai abordé la question du budget à travers de nombreux articles (par exemple, mes préparatifs de voyage ou mes notes sur une ville donnée), mais ces infos étaient éparpillées un peu partout sur mon blogue. Là, elles seront réunies en un seul billet de deux parties.

Les dépenses incontournables

Maintenant que j’ai effectué quelques voyages au long cours de durées variables, dans plusieurs régions du monde, je commence à avoir une meilleure idée des éléments budgétaires qui me sont importants. Je connais mieux mes propres manières de dépenser, mes budgets moyens. J’ai aussi constaté que certains champs de dépenses sont incontournables, comme la nourriture, l’hébergement, les transports et les activités. Cette infographie illustre ces principaux champs (et quelques autres):

Les coûts que je mentionnerai dans ce billet ne seront donc représentatifs que de ma façon de voyager, ils ne seront en rien absolus. Ils ne serviront qu’à donner un exemple de budget, pas à établir l’ultime budget du grand voyageur épique. En effet, les coûts varient énormément d’un voyageur à l’autre, en raison de divers facteurs, comme les activités, la durée du voyage et les destinations. Certains voyageurs se déplacent avec un budget minimal, coupant tout ce qui n’est pas nécessaire, ils font du stop et du camping, alors que d’autres dépensent presque autant que le sultan du Brunei. Autre chose très importante (et très évidente): le budget se prépare avant le départ. Par conséquent…

Avant de partir

Avant de partir, je coupe tout ce qui est superflu: restaurants, arrêts quotidiens dans les cafés, abonnements auprès de nombreux fournisseurs de services, etc. Même pour les courses, j’essaie de réduire mes dépenses au maximum. Je mange bien, mais j’achète ce qui est en solde, j’achète en gros, je cuisine beaucoup.

Parfois, je m'amuse à cuisiner une poutine inversée.

Parfois, je m’amuse même à cuisiner une poutine inversée.

Se donner un objectif d’épargne peut aider, aussi: par exemple, avant de partir en Amérique latine, je mettais de côté 800 $ CAN par mois. Je l’ai fait pendant environ 2 ans. J’ai même roulé des pièces de monnaie, ce qui peut générer des économies non négligeables, avec le temps. J’ai toutefois payé plusieurs trucs majeurs avant mon départ: assurance voyage, premiers billets de bus/trains, quelques bidules utiles (dont l’indispensable SteriPEN, des médicaments et un appareil photo), etc. J’ai également remboursé des dettes que je traînais depuis trop longtemps. Mon but était de réduire mes dépenses et d’augmenter mes revenus. Je ne refusais donc jamais les heures supplémentaires ou les remplacements au travail. J’acceptais des contrats de pige ça et là. La seule limite en matière d’épargne/augmentation de revenus est la créativité. Ainsi, j’ai déjà organisé une soirée dada dans un bar de Sherbrooke pour financer mon Chantier jeunesse en Allemagne, en 1998. Délirante soirée, qui m’avait rapporté quelques centaines de dollars.

Mon classique « hoverbus » en Lego, réalisé à temps perdu à San Gerardo de Rivas (Costa Rica)

Mon classique « hoverbus » en Lego, réalisé à temps perdu à San Gerardo de Rivas (Costa Rica). Bel exemple de créativité, même s’il n’a pas de lien avec ce billet.

Mais surtout, quand vient le temps d’épargner, la discipline est la qualité la plus importante. Il y aura des sacrifices, mais la certitude de réaliser un rêve donne la force et la patience nécessaires à l’atteinte des buts.

Enfin… de vrais chiffres

C’est merveilleux d’avoir des économies en poche, mais encore faut-il les utiliser à bon escient. Pour cette prochaine section, je m’en vais m’en tenir aux principaux champs de dépenses mentionnées ci-haut. Je ne vois pas la pertinence de parler de certaines dépenses liées à mes intérêts, comme l’achat de disques compacts, car, en plus d’être personnelles, elles sont superflues, elles ne répondent pas à un besoin essentiel. J’estime donc plus pertinent de m’en tenir à des champs de dépenses qui concernent tous les voyageurs, et pas juste ceux qui n’hésitent pas à investir trop d’argent dans l’achat d’albums plus souvent qu’ils ne le devraient.

Bon, j'aime les disques, mais pas au point d'acheter du nu metal.

Bon, j’aime les disques, mais pas au point d’acheter du nu metal.

Pour ma part, j’essaie de fixer mon budget quotidien à 30 $ CAN: 10 $ pour la nourriture, 10 $ pour l’hébergement et 10 $ pour les activités. Bien sûr, comme je le disais plus tôt, ces moyennes vont varier en fonction de plusieurs éléments: le coût de la vie selon la destination (par exemple, la Lettonie coûte plus cher que le Cambodge), la durée de mon séjour (c’est plus facile d’économiser quand je reste au même endroit plus longtemps, car je peux faire des courses, répartir les dépenses sur plusieurs jours), le mode d’hébergement (le Couchsurfing coûte moins cher que les hôtels), le choix des activités, etc. En outre, certains jours je vais dépenser beaucoup plus et d’autres, beaucoup moins. Ce qui fait que mon budget finit par s’équilibrer. Bref, les champs de dépenses ne sont pas étanches, l’argent peut se promener de l’un à l’autre, selon mes besoins, selon mes plans. Maintenant, voyons chaque champ en détails.

La nourriture

Contrairement à une idée reçue, cuisiner n’est pas nécessairement l’option la plus économique pour une personne qui voyage seule. Parfois oui, parfois non. Par exemple, pour me cuisiner un repas décent, j’ai souvent dû acheter une grande quantité de trucs dont je n’avais que peu besoin, comme une boîte/sac de pâtes alimentaires. Ces dépenses finissent par s’accumuler. En les additionnant toutes, le total pour un repas maison peut dépasser le prix d’un repas au restaurant. Cette situation survient autant dans des pays au coût de la vie élevé, comme Singapour, que dans ceux où il l’est moins, comme le Nicaragua. Et en plus, je peux me retrouver avec des restants, après une intense séance de cuisine. Une situation frustrante, quand je dois quitter le lendemain. Bien sûr, je peux les offrir à d’autres voyageurs, et je le fais, mais il m’est arrivé d’envoyer de la nourriture aux poubelles. Déplorable geste. À deux personnes ou plus, c’est plus facile de partager et les dépenses et les restants. Je fais toutefois une exception pour la poutine: j’en cuisine dans chaque pays visité (dans la mesure du possible), car j’en ai besoin pour ma sérénité. Tant pis les dépenses.

Splendide repas dans un restaurant de Buenos Aires

Splendide repas dans un restaurant de Buenos Aires

Certes, de nombreux repas, comme un plat de pâtes, ne reviennent pas trop cher, au final; mais la variété a aussi son importance, côté alimentation. Pas juste pour aller chercher tout ce dont le corps a besoin (après tout, il n’y a pas que le glutamate monosodique dans la vie), mais aussi pour le goût. Oui, j’aime les pâtes à la sauce tomate et au thon, mais quand je visite un pays, je veux goûter aux plats locaux, aux spécialités de l’endroit. Et je suis prêt à payer pour les découvrir. Ils font partie de la culture, ils constituent des expériences à part entière. Ce serait dommage de se priver d’un aspect si fondamental d’une culture juste pour sauver quelques sous.

Cuisine de rue à Patong (Thaïlande)

Cuisine de rue à Patong (Thaïlande)

Par ailleurs, dans certains pays, comme la Thaïlande, la cuisine de rue est si abordable qu’elle devient une option plus économique (et plus savoureuse) que cuisiner soi-même. De plus, les marchés comptent souvent des restaurants à petits prix. Les « food courts », comme ceux de Singapour, permettent aussi de manger à moindre coût. Bref, des options existent un peu partout pour manger sans casser sa tirelire. La principale leçon à retenir, côté nourriture: il importe de se faire une idée du coût de la vie dans chaque pays et de décider ensuite ce qui est le plus avantageux entre cuisiner et manger à l’extérieur.

La suite de cet article sera publiée sous peu.

2 thoughts on “Questions budgétaires en voyage (1ère partie)

  1. tania

    coucou

    la grande question du budget!! c est à san francisco que j ai dépensé le plus en hébergement 7 nuits à san diego m ont coûté moins cher que 4 à san francisco. San francisco c est la ruine pr ca , heureusement qu elle en vaut la peine!! comparé à la thailande y a pas photo

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    1. Stéphane Pageau Post author

      En effet, ça varie beaucoup d’un pays à l’autre, d’une ville à l’autre. C’est important d’en tenir compte quand on évalue son budget. Merci Tania!

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