9 ans déjà pour La page à Pageau

La poutine, un des amours de ma vie.

La poutine, un des piliers de ce blogue.

Le 7 octobre dernier, mon blogue célébrait son 9e anniversaire. J’ai oublié de le souligner, car j’étais alors plongé dans les préparatifs de mon voyage en Ouzbékistan. Mais, en effet, la 1ere mouture mon blogue a été lancée le 7 octobre 2007, jour de mon départ pour le Venezuela. J’y allais pour effectuer un stage de 4 mois et si, au final, je n’ai pas vraiment travaillé là-bas, j’ai toutefois découvert un pays fascinant, magnifique, peuplé de gens sympathiques. Certes, la question de la sécurité y était majeure, mais, malgré quelques incidents, je n’y ai pas vécu de graves problèmes. En outre, ce qui se passe là-bas en ce moment continue de m’intéresser, car j’y ai encore des ami-es.

J'aime les singes.

J’aime les singes.

Le style d’écriture de mon blogue a bien changé, avec le temps. Je me plais à croire qu’il s’est raffiné. La blogosphère de voyage a elle aussi beaucoup changé depuis cette époque, tant du côté francophone qu’anglophone. J’ai d’ailleurs une confession à faire: je me désintéresse de plus en plus de l’univers des blogues de voyage. J’ai atteint un point de saturation. Il y a aujourd’hui beaucoup trop de blogues qui parlent des mêmes sujets (« préparer un tour du monde », « conseils pour voyager solo », « le choc du retour », « j’ai tout quitté pour voyager », etc.), qui présentent des partenariats peu excitants, qui manquent de personnalité, qui montrent des photos de gens les bras en croix devant un paysage grandiose, dans une mise en scène d’une fausse zénitude si calculée qu’elle suscite en moi une envie de vomir digne de celle qu’André le Géant devait éprouver après une de ses légendaires cuites.

Le métal. La trame sonore de ma vie.

Le métal, trame sonore de ma vie.

De plus, d’innombrables clichés ont envahi les articles et les titres: quand je vois « complet » ou « ultime » dans un titre, je n’ai même plus envie de lire l’article, car je me doute déjà qu’il ne remplira pas sa promesse. Et que dire de l’emploi abusif de mots comme « authentique » ou du recours à des citations pseudo-spirituelles qui ne font que ressasser des lapalissades? Tout ça m’indigère, comme une soirée poutine où l’enthousiasme l’aurait emporté sur l’appétit. Je ne lis donc presque plus de blogues de voyage, à quelques glorieuses exceptions près. Je dois cependant admette que j’ai ma part de responsabilité dans cette situation: par exemple, j’ai moi-même abordé plusieurs des sujets susmentionnés.

La lutte professionnelle, une passion.

Mon intérêt pour la lutte professionnelle, héritage de feu mon grand-père.

Je me relis et je constate que mes propos dégagent une aigreur inhabituelle pour ce blogue. L’usure du temps, sans doute. Elle a fini par éroder ma tolérance à divers aspects de la blogosphère de voyage que j’aime – malgré tout – d’un amour profond. Je ne pourrais vivre sans écrire. C’est ma vie. Personnellement et professionnellement. Je sais que d’autres partagent cette passion. J’en ai rencontrés. De belles rencontres. J’ai même eu le plaisir de voir quantité de blogues plus « jeunes » que le mien devenir populaires, au fil des ans. Ils ont en quelque sorte « grandi » sous mes yeux. Aujourd’hui, leurs audiences dépassent largement la mienne. Certains sont devenus la principale source de revenus de leurs auteurs. C’est génial! Je suis heureux pour eux. C’est ce qu’ils ont voulu. Car oui, c’est une question de choix. De mon côté, j’ai refusé d’adopter nombre de stratégies qui auraient pu m’apporter un plus grand lectorat. J’assume. Je suis férocement indépendant et je tiens à conserver cette indépendance. Et, à mes yeux, quelques-unes de ces stratégies vont à l’encontre de cet objectif. C’est mon choix. Pas LA vérité. À chacun-e de trouver SA vérité.

Je ne comprends pas d'où vient mon intérêt pour les Segways.

Je ne comprends pas d’où vient ma fascination pour les Segways.

C’est dans cet état d’esprit paradoxal que j’entends amorcer un virage de mon blogue vers un style plus « littéraire » (d’aucuns diraient « verbeux »). Oui, je parlerai encore d’infos pratico-pratiques, car elles auront toujours leur place, elles seront toujours utiles (ex. le visa à l’arrivée ouzbek pour les citoyen-nes canadien-nes coûte 60 $ US, payable en argent comptant). Mais je veux injecter plus de bruits, de couleurs, de goûts, d’odeurs, de sensations dans cet univers. Je veux davantage de gamelan dans les conduits auditifs, d’explosions de verts dans les plantations de thé, de piments forts qui brûlent les racines des sourcils, de pets sulfureux, d’orgasmes nucléaires. Je veux du style, je veux de la vie. J’espère que ce virage vous plaira. En fait, je l’ai déjà commencé avec mes premiers billets sur l’Ouzbékistan. Je prévois d’ailleurs écrire moins souvent, mais écrire mieux. Merci pour votre fidélité tout au long de ces années et au plaisir de pouvoir compter sur votre soutien pendant encore longtemps.

Stéphane

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