Bilan 2017: entre mojitos et pueblos mágicos

Cimetière de Tzintzuntzan (Mexique)

Déjà la fin de l’année. C’est donc l’heure d’un bilan. Ce genre d’exercice s’avère populaire auprès des lectrices et lecteurs – surtout si ledit bilan inclut de coquines anecdotes -, car il ouvre une fenêtre inédite sur l’intimité de son auteur. Alors, rincez-vous l’oeil, adorables pervers-es. En 2017, j’ai travaillé à temps plein. Les années passées, je prenais toujours mes vacances en un seul bloc, mais j’ai choisi cette fois de les séparer en deux. J’ai décidé d’aller à Cuba et au Mexique. Pourquoi? Lisez…

Viñales (Cuba)

Cuba (6 au 19 juin)

Une première pour moi: j’ai été à Cuba. Ma mère, mes frères et 8064 membres de ma famille m’y ont précédé. C’est que, depuis des années, Cuba est très populaire auprès des Québécoises et Québécois. Surtout l’hiver. Le désir de fuir le froid se comprend. Enfiler les journées à – 22 °C devient fastidieux. Sans parler de la neige et de tous les ajustements qu’elle impose aux humains, du manque de soleil et de l’infâme sloche, l’ennemi numéro un des vêtements propres. On en vient à rêver de chaleur. Cuba a bien saisi ce besoin. Des infrastructures ont été aménagées (dans les complexes touristiques, du moins) pour accueillir les exilé-es du froid. Le plus étrange, dans tout ça? L’été, quand il fait 30 °C, plus le facteur humidex, on se plaint de la canicule. Le paradoxe québécois.

Les joies de l’hiver à Montréal

Je voulais aller à Cuba avant que la présidence de Raúl Castro n’arrive à sa fin, le 19 avril 2018. Miguel Díaz-Canel, le premier vice-président du Conseil d’État, est pressenti pour lui succéder. J’ai l’impression que, par la suite, le pays sera appelé à changer. Dans quelle mesure? Difficile à dire. En outre, les relations avec les États-Unis auront sans doute une incidence sur ces éventuels changements.

La Havane (Cuba)

Les Cubain-es que j’ai rencontré-es réclamaient des réformes, ils désiraient une plus grande liberté, notamment en matière d’accès à l’Internet. Les gens se débrouillent comme ils le peuvent, dans le quotidien, mais j’ai constaté que la vie semblait parfois difficile pour une partie de la population. C’est un pays qui compte un bon pourcentage de jeunes, alors qui sait ce que cette jeunesse pourra accomplir dans un proche avenir. C’est à suivre.

Trinidad (Cuba)

Ceci dit, j’ai aimé Cuba. J’y ai effectué de belles rencontres, j’ai pu en apprendre un peu sur les réalités vécues par les habitant-es, j’ai sué ma vie, j’ai descendu des mojitos, j’ai fumé des cigares, j’ai mangé plus de langoustes en deux semaines que pendant toutes mes années sur Terre. Et j’ai vu l’un des plus beaux couchers de soleil de ma vie, sur le Malecón à La Havane. Je n’ai cependant pas végété sur des plages, même si le pays est réputé pour la beauté de ses étendues sablonnées. Au moins, j’ai pu me baigner dans la piscine de ma casa de Cienfuegos – et attraper un coup de soleil – et à la Punta Gorda, toujours à Cienfuegos.

Ze coucher de soleil sur le Malecón

Mon voyage à Cuba m’a par ailleurs permis de confirmer – encore une fois – que je me fous de plus en plus de tout voir, de tout faire dans les endroits explorés. Lors de mon tour du monde, en 2011-2012, j’avais pris conscience de ma mortalité; maintenant, je sens que j’arrive à la mi-temps de ma vie. Une urgence s’est installée en moi au cours des dernières années, mais j’ai compris avec le temps qu’elle était davantage liée à un désir de rencontrer des gens (autres touristes ou « locaux », sans discrimination) qu’à une envie de tout expérimenter. C’est pourquoi je n’ai plus vraiment de « bucket list ». Les gens sont le meilleur de la vie. J’ai vaincu le FOMO et je jouis ainsi davantage de mes voyages.

Punta Gorda, Cienfuegos (Cuba)

Est-ce que je retournerai à Cuba un jour? Sans doute. Mais pas tout de suite. Je reviendrai quand mes vieux os auront besoin de soleil et d’humidité.

Mexique (30 octobre au 3 novembre)

Mon deuxième séjour au Mexique a eu lieu cet automne. C’est mon pays préféré. Je le pensais déjà avant d’y retourner, mais aujourd’hui, j’en suis convaincu. À nouveau, j’ai été charmé. Le but de mon retour? Je voulais assister aux célébrations de Día de Muertos. Aux termes d’un sondage Facebook tout ce qu’il y a de moins scientifique, mes ami-es mexicain-es m’ont recommandé le Michoacán comme destination idéale pour vivre cette expérience. J’ai donc lancé mes recherches et j’ai élaboré mon itinéraire: Morelia, Pátzcuaro, Janitzio, Tzintzunztan. J’ai réglé la logistique et hop! je buvais une Indio en moins de temps qu’il n’en faut pour prononcer « Tzintzuntzan » huit fois sans se tromper.

Le côté sombre

Manifestation pour dénoncer les enlèvements d’Iguala, à Durango (Mexique; janvier 2015)

Évidemment, tout n’est pas parfait au Mexique. Au contraire. La violence y est réelle. Implacable. Destructrice. Le trafic de drogues est l’une de ses causes, mais la violence contre les femmes constitue elle aussi aussi un grave problème. C’est le côté sombre du pays. Je crois qu’il est essentiel d’en tenir compte pour mieux comprendre – ou à tout le moins, tenter de comprendre – la complexité des réalités locales. Oh, des villes sécuritaires, il en existe, comme Hermosillo, mais d’autres, comme Tijuana, peuvent devenir des sources d’ennuis en un claquement de doigt. Comme lorsque vous engueulez un barman à propos de la monnaie qu’il devait vous remettre. En tout cas, si je me fie au gouvernement canadien, je devrais carrément éviter le Mexique – ou presque. Eh ben, non.

Le bar La Bohemia, à Hermosillo (Mexique; décembre 2014), lieu de débauche sécuritaire

Malgré tout, je ne peux m’empêcher de me sentir chez moi, quand je vais au Mexique. J’aime ses cultures, ses arts, ses cuisines, ses villes, ses paysages, mais surtout, ses gens. Le fait de partager un même voisin, avec lequel les relations sont parfois conflictuelles, crée une connivence instantanée. Les Mexicain-es que j’ai rencontrés ont ce côté bon vivant qui me plaît beaucoup. Bien boire, bien manger, bien rire, bien danser – mais pas dans mon cas -, bref, bien profiter des plaisirs simples de la vie. Une attitude qui me parle.

Pátzcuaro (Mexique)

J’ai maintenant posé mes sacs dans 14 des 31 États mexicains. Je veux tous les visiter. À noter que la ville de Mexico et sa région métropolitaine ne sont pas considérées comme un État, mais comme une entité fédérale jouissant d’une certaine autonomie. Et, depuis le 29 janvier 2016, Mexico ne porte plus la dénomination officielle « Distrito Federal » (District Fédéral); elle est maintenant appelée « Ciudad de México » (Ville de Mexico). J’ai l’impression qu’il faudra néanmoins des années avant que les citoyen-nes là-bas ne cessent de l’appeler « DF ». De plus, en raison de la Constitution mexicaine, Mexico ne pourra jamais devenir un État, à moins que son statut de capitale ne soit transférée à une autre ville. Mais comme son autonomie est en voie d’être bonifiée, avec son nouveau statut, j’imagine qu’on peut prévoir, sans crainte de se tromper, qu’un tel transfert ne surviendra pas de sitôt…

Mexico (Mexique)

Je veux aussi découvrir tous les « pueblos mágicos »; 111, au total. Je n’en ai connus que 12, jusqu’à présent. J’ai encore de nombreux voyages à effectuer au Mexique avant d’atteindre mon objectif. Les pueblos mágicos sont le résultat d’un programme du Secretaría de Turismo, en collaboration avec diverses instances gouvernementales et gouvernements nationaux et municipaux. Le but? Mettre en valeur le patrimoine des villes mexicaines. Nombre d’entre elles sont magnifiques et elles affichent une grande variété, en termes de « personnalité »: les édifices rouges et blancs du centre de Pátzcuaro; le relief montagneux de San Cristóbal de Las Casas; les extraordinaires églises de Cholula; l’isolement de Creel, etc. Je suis impatient de d’explorer les merveilles des autres pueblos mágicos.

Templo de San Francisco Acatepec, Cholula (Mexique)

2018

À l’heure actuelle, je n’ai pas encore de plans précis pour 2018, côté voyages. J’ai toutefois quelques idées, je réfléchis. Je vous laisserai connaître mes plans dès qu’ils seront confirmés. Oh, je vous avais parlé de coquines anecdotes, plus tôt. Eh bien, voilà: j’ai embrassé une femme à La Havane et une autre à Pátzcuaro. Je sais, vous espériez plus, adorables pervers-es, mais c’est tout ce que vous aurez… cette fois. Je vous souhaite une excellente année 2018, remplie de voyages, de Segways, de singes et de poutines.

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