Día de Muertos dans le Michoacán: logistique et conseils

Le cimetière de Tzintzuntzan, décoré pour Día de Muertos

Avant de raconter en détails mon expérience de Día de Muertos, je vais en aborder les aspects plus pratico-pratiques. Parce que plusieurs d’entre eux ont complexifié l’organisation de mon voyage. Tout d’abord, la fête se déroule grosso modo du 31 octobre au 2 novembre. C’est le point de départ logistique. Comme je l’ai déjà écrit à quelques reprises – oui je radote parfois -, j’avais choisi d’aller dans l’État de Michoacán, aux termes d’un sondage Facebook non scientifique auprès de mes ami-es mexicain-es. J’ai par conséquent ciblé la ville de Pátzcuaro et ses alentours. Dès ma décision prise, j’ai amorcé les recherches sur les divers aspects de mon projet. Voici donc mes démarches, mes observations et mes conseils. Pour plus de détails sur les endroits que j’ai visités, je vous propose de lire ou relire mes billets précédents: Morelia (partie 1 et partie 2), Pátzcuaro, Janitzio et Tzintzuntzan.

On ne le dira jamais assez: tout le monde aime les tacos. Et pas seulement à Pátzcuaro.

Argent

Je recommande de ne traîner avec vous que de l’argent liquide (petites coupures, de préférence) et une seule carte (débit ou crédit, à votre choix). En cas de manque de fonds, vous trouverez un guichet automatique de la banque Santander sur la Plaza Vasco de Quiroga. À Morelia, les guichets sont nombreux (dans le centre historique, surtout). Quant à Janitzio… je ferais le plein avant d’y aller. Et, comme toujours, essayez de répartir votre argent sur vous-même, au cas où…

Si jamais l’envie de dépenser vous prend…

Décorum

Día de Muertos se caractérise par la tenue d’une large panoplie d’activités, aux divers degrés de « solennelité »; certaines plus décontractées, comme marcher sur la Plaza Vasco de Quiroga à Pátzcuaro, d’autres, plus sérieuses, comme la messe du 1er novembre à l’église Rectoría de San Francisco de Asís, toujours à Pátzcuaro. Alors, comment se comporter lors d’une fête aux ramifications aussi importantes? Avec ouverture, mais pas besoin d’en faire trop non plus, comme Justin Trudeau lors de sa visite en Inde, en février 2018. Se faire maquiller constitue une façon agréable de se plonger dans l’ambiance. Les plus jeunes adoptent cette pratique avec plaisir. Ça tombe bien, des maquilleuses publiques (oui, des femmes, surtout) se trouvent un peu partout sur la Plaza Vasco de Quiroga. Leurs tarifs varient, mais ils semblent partir de 50 pesos (environ 3,49 $ CAN) pour les enfants. De mon côté, j’ai payé 70 pesos (environ 4,88 $ CAN), plus 20 pesos de pourboire (environ 1,40 $ CAN), pour mon fabuleux maquillage d’Abbath, ce musicien de black métal norvégien célèbre pour sa photogénie.

Un des nombreux endroits où se faire maquiller, à Pátzcuaro

Pour le reste, tout est une question de goût: on peut soit se procurer une liste d’activités et en effectuer le nombre qui nous convient (en respectant leurs codes spécifiques, bien sûr), soit se laisser guider par notre intuition (ma méthode). Je suggère par ailleurs de prévoir un chandail ou un vêtement chaud pour les soirées fraîches typiques de cette période de l’année, sauf si vous bénéficiez d’une solide constitution ou, comme moi, d’une pilosité abondante.

Hébergement

J’ai commencé mes recherches d’hébergement en mai 2017. Pas de problème pour choisir une auberge à Morelia. Mais il ne restait déjà presque plus de chambre/lit disponibles à Pátzcuaro. Les quelques chambres encore disponibles coûtaient facilement au-dessus de 120 $ CAN la nuit. J’ai donc utilisé Airbnb pour la première fois de ma vie. J’ai ainsi payé 19 $ CAN pour une confortable chambre chez un sympathique couple franco-mexicain. Sa maison était située dans la colonia Ibarra, soit le secteur tout près du muelle general (le quai général), l’un des points de départ des bateaux vers Janitzio et les autres îles, sur le lac de Pátzcuaro. Le combi #3 passait devant la maison de mes hôtes, de sorte que je pouvais sans problème me rendre dans le centre historique pour 8 pesos (environ 0,56 $ CAN) seulement.

La colonia Ibarra

Sinon, peut-être que des plateformes comme Couchsurfing ou Warmshower pourraient donner des résultats, mais je n’ai pas voulu tenter ma chance. Rien ne me permettait de croire qu’un hôte aurait pu m’héberger lors des dates souhaitées. Cette option présentait donc plus de risques et c’est pourquoi je l’ai abandonnée. Question de personnalité.

Les rues de Pátzcuaro, la nuit…

Mon conseil: commencez vos recherches tôt, en matière d’hébergement. Dans le genre, au moins six mois avant les dates de l’événement. Avant, même, si possible. Ne sous-estimez pas la popularité de la fête, car les Mexicain-es voyagent beaucoup dans leur pays. Et le Michoacán possède une réputation enviable, pour Día de Muertos. La région de Oaxaca aussi, selon les rumeurs. En fait, j’avais réservé une auberge à Oaxaca, comme plan B. J’avais déjà visité la ville, je l’avais beaucoup aimée, alors j’aurais été heureux d’y retourner. Enfin, Mexico doit également être une destination intéressante. D’ailleurs, Spectre (2015), le plus récent film de la franchise James Bond, commence avec une délirante séquence inspirée de Día de Muertos, dans le centre historique de Mexico. Or, selon Wikipedia, « [l]a parade de la Fête des Morts que l’on voit au début du film n’existait pas dans la réalité au moment du film. Ce n’est qu’en octobre 2016 que le gouvernement mexicain décida, en hommage au film, de l’instituer réellement ». Eh ben. Une dernière observation: d’après mes lectures, je déduis que cette tradition est davantage célébrée dans le sud/centre du Mexique que dans le nord.

Nourriture

En plus des restaurants habituels, des restaurants temporaires ont été aménagés sur les diverses places du centre historique de Pátzcuaro, en particulier sur la Plaza Vasco de Quiroga. Donc, pas de crainte de ce côté, même en cas de fringale nocturne impromptue. Le choix est là et les plats ne sont pas dispendieux. Pour 50 pesos, je me suis gavé de tacos dorados à une heure où les gens normaux ronflent, pètent ou baisent dans leur lit. Et les restaurants ne manquent pas ailleurs, tant à Morelia qu’à Janitzio.

Quelqu’un a dit « tacos dorados »?

Sécurité

Ah LA question… est-ce que c’est dangereux? Tout d’abord, une réflexion: l’angélisme n’est jamais une attitude responsable, en voyage. Alors il faut écouter ce que l’on nous dit. Ainsi, des ami-es mexicain-es m’avaient averti que le Michoacán pouvait être dangereux dans certains secteurs, surtout ceux contrôlés par les cartels de la drogue (des secteurs plus ruraux, apparemment). En outre, le Michoacán est voisin de l’État de Guerrero, où ces mêmes cartels seraient de plus en plus actifs (à Acapulco, notamment). C’est aussi dans ce dernier État que s’est déroulée la terrible histoire de la disparition des 43 élèves de l’École Normale Rurale d’Ayotzinapa. Ceci dit, je n’ai jamais senti de danger, à aucun moment, ni à Morelia, ni à Pátzcuaro. Pour Janitzio, je n’y suis pas resté tard en soirée, alors je ne saurais dire. J’imagine que, considérant le nombre de recoins sombres sur l’île, la prudence devrait y être redoublée. Mais, en plein jour, tout allait bien, partout. Je souligne qu’une forte présence policière s’activait en soirée autour de la Plaza Vasco de Quiroga. La zone portuaire de Pátzcuaro, le muelle general en particulier, m’a paru moins surveillée, malgré une foule importante. L’ambiance y était festive, mais bon, ça ne garantit jamais la sécurité.

Le truc étincelant, c’est l’uniforme d’un policier, à Pátzcuaro.

Vous l’aurez compris, je ne veux pas minimiser les dangers, mais je ne souhaite pas non plus tomber dans la paranoïa. Chacun-e possède une tolérance au risque et c’est à chacun-e de déterminer jusqu’où aller dans cette échelle. Pour ma part, j’ai une tolérance assez élevée, je sais me défendre, je me sens donc plus confiant. Mais même mes années de kung fu ne pourraient me sauver, si l’on m’attaquait avec des armes à feu. Au final, le risque zéro n’existe pas. Les solutions miracle non plus. On peut cependant chercher des moyens pour bonifier sa sécurité, comme voyager en groupe ou se renseigner sur les zones à éviter. Et écouter son intuition, si irrationnelle soit-elle. Toujours l’écouter.

Transport

Terminus de bus de Morelia

Morelia possède un aéroport international (code IATA: MLM) et un terminus de bus interurbains. Ainsi, de Morelia, Pátzcuaro est facilement accessible en bus. Et, de Pátzcuaro, il est facile de se rendre à Janitzio en bateau. J’ai colligé ici les informations sur le transport contenues dans mes billets précédents:

– Vols Montréal-Mexico/Mexico-Morelia avec Aeromexico: 544,72 $ CAN pour l’aller-retour;
– Taxi aéroport de Morelia-centre historique: 365 ou 370 pesos (environ 25,45 $ CAN ou 25,79 $ CAN) dans une direction;
– Bus Morelia-Pátzcuaro: 88 pesos (environ 6,14 $ CAN) pour un aller-retour ouvert (départs fréquents);
– Bateau Pátzcuaro-Janitzio: 60 pesos (environ 4,18 $ CAN) pour un aller-retour ouvert (départs fréquents);
– Combi à Morelia ou Pátzcuaro: 8 pesos; 20 pesos pour Tzintzuntzan.

Le meilleur reste à venir

Maintenant que les questions logistiques ont été réglées, je pourrai enfin, enfin aborder le vif du sujet: les célébrations de Día de Muertos.

1 thought on “Día de Muertos dans le Michoacán: logistique et conseils

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