13 questions sérieuses à Nad et Will

Chères lectrices et chers lecteurs, j’ai décidé de créer une nouvelle section sur La page à Pageau: « Entrevue ». Je pense qu’une bonne entrevue constitue une excellente source d’informations, car elles sont puisées à même l’expérience des personnes interviewées. Et quand on parle voyage, l’expérience est une formidable ressource.

Par ailleurs, autant je crois qu’une entrevue « sérieuse » peut offrir une masse d’informations utiles, autant je pense qu’une entrevue plus légère peut aussi apporter son lot de renseignements pertinents. J’ai donc décidé de réaliser des entrevues en deux parties: une sérieuse et une légère. La partie sérieuse sera publiée avant la partie légère (quoique dans certains cas, il y aura peu de différences entre le ton des deux…). Pour le moment, je prévois publier une entrevue à chaque fin de mois/début de mois. La fréquence de publication pourrait toutefois changer, si je me retrouve avec beaucoup de matériel.

Nad et Will, durant le Circuit de l'Annapurna (photo fournie par Will - http://williamverge.wordpress.com/)

Pour inaugurer cette nouvelle section, j’ai demandé à Nad et Will, du blogue Chronique le Monde, de bien vouloir répondre à mes questions. Ils ont gentiment accepté et vous pourrez lire leurs réponses ci-dessous. Je les ai choisis parce qu’ils ont effectué un tour du monde entre 2008 et 2010 et j’ai aimé leur blogue. Je trouvais aussi intéressant de présenter le point de vue de deux personnes qui ont réalisé le projet que je suis en train de préparer. J’espère que la sagesse tirée de leur aventure saura vous inspirer.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.

– Veuillez vous présenter brièvement aux lectrices et lecteurs.

Nad : J’ai 26 ans, originaire de Québec et je travaille comme infirmière.

Will : Je suis moins vieux et j’œuvre en environnement en tant qu’ingénieur junior.

– Pourquoi un tour du monde?

N : Pourquoi pas? C’est aussi simple que ça. Il n’y a pas de grande explication. On s’est simplement regardés et dit, pourquoi pas faire un tour du monde? On en avait juste envie!

W : Et personnellement, cette envie me titillait depuis un certain temps. Ça devait se faire un jour ou l’autre. En 2008, c’était ce qu’on appelle « un bon timing ».

– Quelles sont les étapes incontournables de la préparation d’un tour du monde?

N : L’étape cruciale est de décider de partir.

W : Effectivement. Après, tout s’enchaîne.

– Quels ont été vos trucs pour amasser des fonds?

N & W : Dans notre cas, l’option « mettre un peu d’argent de côté à chaque paie » n’était pas assez efficace. On a donc suivi deux principes clés : augmenter les revenus et réduire les dépenses. C’est-à-dire de gagner le plus d’argent possible en travaillant le plus possible pour avoir le moins de temps possible pour dépenser le moins possible l’argent gagné. Logique!

Quelques exemples de réductions des dépenses :  ramasser les restes de shampoing et de savon dans un centre sportif, manger moins de viande et plus de légumineuses, éviter les restaurants, se débarrasser de la voiture, faire l’épicerie selon les spéciaux, faire des sorties gratuites comme les dégustations du Costco, etc.

– Quelles craintes aviez-vous avant de partir?

N : J’avais plusieurs craintes comme de ne pas savoir où j’allais dormir le soir, si j’allais tomber malade, si on allait bien s’entendre tous les deux à passer autant de temps collés l’un sur l’autre. Bref, la peur de l’inconnu. Je ne savais pas toujours exactement de quoi j’aurais peur, mais simplement peur de ne pas savoir. Autant ne pas savoir était excitant, autant ça générait des inquiétudes.

W : J’avais peur que Nad ait peur.

– Comment s’est déroulé le passage du rêve à la réalité?

N : En mettant le pied à terre au Mexique, je me suis dit ça y est, c’est parti.

W : À peu près ça, oui.

– Vos craintes d’avant départ étaient-elles fondées?

N : J’ai effectivement été malade et côtoyé des insectes de trop près (spécialement au Laos). Pour ce qui est de trouver un endroit où dormir, on en a toujours trouvé un, avec parfois des mauvaises surprises, mais, ça fait des histoires à raconter!

– Quelles ont été les principales difficultés de votre tour du monde?

N & W : Toujours dire adieu, obtenir le visa iranien, s’adapter au monde arabe (Nad), garder du linge propre, se déplacer constamment et surtout, planifier.

– Quelles ont été les principales joies de votre tour du monde?

N :  De m’émerveiller à chaque nouvelle frontière (par là je ne parle pas de la frontière en tant que telle, car les villes frontalières ne font pas partie des merveilles de ce monde. Il faut continuer juste un peu plus loin!). Découvrir des nouvelles cultures, des gens, des paysages. J’ai été aussi aux anges quand j’ai atteint le sommet de l’Annapurna circuit, enfin! Manger de la nourriture asiatique après 10 mois en Amérique latine m’a aussi apporté du bonheur ainsi que la curiosité des jeunes filles du monde musulman qui s’approchaient de moi et me posaient tant bien que mal mille questions.

W : J’ajouterais : être fréquemment déstabilisé et se réveiller sans cadran !

– Quels sont les défis propres au fait de voyager aussi longtemps en couple?

N : Je pense que ce n’est pas tant le fait d’être en couple mais, d’être avec la même personne tout le temps. Chacun a sa façon de voir et d’interpréter les choses et parfois, ça demande de la patience et de la compréhension, beaucoup de patience et de compréhension!

W : Le voyage soumet le couple à bon nombre de situations inusitées qui n’arriveraient jamais dans une vie métro-boulot-dodo. Il faut également travailler pour que la proximité ne devienne pas promiscuité !

– Qu’est-ce que ce voyage vous a apporté, tant au plan personnel que professionnel?

N : Du guts! J’étais plus du genre timide qui se laissait marcher sur les pieds, mais maintenant, j’ai appris à tenir mon bout et à aller vers les gens. Ça m’a démontré que mes limites étaient plus élevées que ce que je croyais et que j’étais capable de plus. Ça m’a aussi ouvert l’esprit à d’autres façons de concevoir une même chose.

W : Je crois que le plus profitable d’un tel voyage se trouve au niveau des relations interpersonnelles. En fait, être l’étranger implique de toujours être confronté à de nouvelles personnes et de nouvelles situations. Que ce soit la proximité humaine qu’offrent les trains indiens, la récurrence des échanges dans les marchés, le nombre de rencontres dans les lieux publics, les dortoirs et cuisines communautaires ou les différences culturelles entre tous et chacun, c’est l’ensemble du quotidien du voyageur qui développe une capacité à s’adapter à n’importe qui, n’importe où.

– Que diriez-vous aux gens qui envisagent de faire un tour du monde, mais qui, pour toutes sortes de raisons, hésitent à se lancer?

N : Du guts! Il ne faut juste pas trop y penser.

W : Moi je leur dirais de continuer à hésiter! Pensez au trou dans votre C.V.!

– Quels sont vos projets de voyage?

N : Plusieurs pas très bien définis. Pour ma part, les îles Galapagos m’attirent, tout comme l’Islande et le Tibet.

W : Afrique de l’Est, Asie centrale, Pacifique, Philippines, Sri Lanka, Islande, Russie/Mongolie, Madagascar, Inde/Népal prise 2, Scandinavie, et ainsi de suite. Avec des déplacements à vélo à travers tout ça.

La suite de cette entrevue sera publiée ce jeudi.

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