Mon ami Ragu m’a proposé d’aller visiter son village natal, à environ vingt kilomètres d’Orchhâ, le 23 juillet dernier; Corey devait nous accompagner, mais, au moment du départ, elle ne se sentait pas bien. Elle a donc décliné l’invitation. Ragu et moi sommes partis quand même. On a d’abord été faire des courses, puis on a filé en moto vers le village. En chemin, Ragu m’a demandé:
– “Want to drive?
– I never drove a motorbike before.
– It will be OK.
– OK, then.”
Il m’a donc laissé conduire sa moto. Je comprends maintenant pourquoi certaines personnes se passionnent pour ce moyen de transport.
Premier contact
Au terme d’un agréable trajet dans une région bucolique, on a atteint le village. Un groupe d’hommes jouaient aux cartes à l’ombre d’un arbre. Ragu m’a présenté aux joueurs, parmi lesquels se trouvait son grand-père. Aucun d’entre eux ne parlait anglais couramment, mais je sentais une sympathie face à ma présence. J’ai l’impression que le village ne reçoit presque jamais de voyageuse ou voyageur.
Peu après mon arrivée, trois enfants, sans doute étonnés par ma présence (et par mes cheveux longs, peut-être), se sont timidement approchés de moi. L’un d’eux, plus extraverti, m’a alors abordé:
– “Hello!
– “Hello!”
Silence.
– “You would like to take a picture?” demandais-je, en leur montrant mon appareil photo. Ils ont accepté avec entrain.
J’ai ensuite rencontré un frère et une tante de Ragu. Ils ne parlaient pas anglais eux non plus, mais je sentais la même bienveillance que celle dégagée par les joueurs de carte.
Retour à l’école
Ragu, son frère et moi avons alors pris place sur une moto et nous avons roulé jusqu’à une école située dans un autre village. Le directeur de l’école m’a accueilli avec chaleur, puis il m’a fait visiter l’établissement. J’ai ainsi rencontré les élèves de chaque classe, de la première à la septième (ou huitième?) année. Peu importe l’âge des élèves, ils étaient enthousiastes et ils m’ont salué avec entrain. Salut que je leur ai rendu avec la même joie. J’ai par la suite discuté d’éducation, tant en Inde qu’au Canada, avec le directeur. Et vint le moment de retourner au village de Ragu.
Un dîner presque parfait
Au retour, le repas: une salade d’aubergine et des chapatis (pains traditionnels indiens, élaborés sans levain). On a préparé les légumes, puis la pâte pour les chapatis et finalement, les chapatis eux-mêmes. La tante de Ragu surveillait chaque étape: or mes premiers chapatis n’étaient pas conformes aux attentes, alors j’ai dû modifier ma technique de façonnage.
Quand tout fut prêt, on a mangé. C’était délicieux.
L’heure des “au revoir”
Après le repas, on a été se tremper les pieds dans une rivière qui coulait à proximité du village. Plusieurs personnes s’y baignaient déjà, à notre arrivée. Quelques minutes et quelques photos plus tard, on est retournés au village pour saluer tout le monde, avant de revenir à Orchhâ. En route, Ragu m’a encore laissé conduire sa moto. Un moment inoubliable: le son du moteur, les vibrations du véhicule, la beauté des paysages, la magie des instants vécus plus tôt… c’est avec des oreilles reliées par un sourire que je suis rentré à Orchhâ. Une journée comme celle-ci justifie ma passion pour les voyages.
Génial comme expérience!
Je pense que j’ai raté un article… (pourtant je les lis tous!) ou ma mémoire me fait défaut. Comment as-tu rencontré Ragu?
Oui, ce fut inoubliable, une de mes meilleures journées en Inde. Pour répondre à ta question (et aider ta mémoire… ha ha), Ragu est le propriétaire de l’auberge ou j’ai dormi à Orchhâ. Je parle de lui pour la première fois dans mon premier texte sur Orchhâ.
Ah, mais oui, je n’avais juste pas fait le lien! Oups ;)
voilà un exemple de rencontres qui embelli un séjour! Rencontrer des locaux, rien de tel pour découvrir réellement un pays
Oui, tout à fait. Et autant j’apprécie le contact avec d’autres voyageurs, autant j’aime rencontrer des locaux.
C’est une bien chouette expérience !!!
Oui, j’ai vraiment aimé ce que j’ai vécu ce jour-là, c’est toujours super de rencontrer les gens chez eux.