Bilan: 12 mois sur la route

      3 commentaires sur Bilan: 12 mois sur la route
L'appel de la route

L’appel de la route

Aujourd’hui, ça fait douze mois que je suis parti de Montréal. Un an jour pour jour. Une barrière psychologique pour tout-e voyageuse ou voyageur au long cours. Cette durée est souvent même un objectif visé par plusieurs. Or à mon départ je ne visais rien, je voulais juste voyager; c’est donc dans cet état d’esprit que j’ai atteint le cap d’un an sur la route. Je ne le réalise pas vraiment. C’est fou. Ce douzième mois se résume en un mot: Mendoza. Je suis arrivé dans cette ville du centre-ouest de l’Argentine le 3 novembre et je la quitte demain, soit 1 an et 1 jour après mon départ. Belle façon de souligner cet anniversaire, que de me taper un trajet de bus d’environ 7 h 30 jusqu’à Viña del Mar, au Chili. Je ne ferai pas un bilan de la dernière année, mais plutôt du dernier mois, comme pour les bilans précédents. Je ferai un bilan général de mon voyage quand je l’aurai terminé.

Les leçons

Plaza San Martin

Plaza San Martín, Mendoza

– J’ai passé tout le dernier mois à Mendoza. Je ne pensais pas y rester aussi longtemps (en fait, Mendoza constitue l’endroit où je suis resté le plus longtemps de ce voyage), mais je ne pouvais en partir avant d’avoir trouvé la paix. J’avais des blessures sentimentales à guérir et des doutes à surmonter… et je me sentais bien, ici. De plus, j’ai rencontré une femme d’ici. Luisa. Bref, je me suis laissé charmer par la ville et ses habitant-es, le temps de découvrir mes réponses. Je ne les ai pas encore toutes découvertes, mais je me sens en paix. Je sais que, malgré cela, j’aurai de la difficulté à quitter cette ville. Je la connais, maintenant. J’ai aujourd’hui tant de souvenirs accolés à plusieurs lieux. En outre, j’ai réalisé que, lors de mon arrivée ici, j’étais à un point où j’avais envie de me poser, de voyager moins. J’ai même pensé à revenir, à terminer mon voyage. Je me disais que je devrais me créer une vie qui saura encore mieux combiner mon amour du voyage et mon attachement à mes racines. À vrai dire, au moment d’écrire ces lignes, je ne sais trop ce que l’avenir me réserve, mais je sais que ça ira. Tout ira bien.

Parque central

Parque central, Mendoza

– Un an sur la route, c’est bien, c’est assez pour changer, mais, par rapport à de grands voyageurs comme Gunther Holtorf, Mike Spencer Bown, André Brugiroux et les Hervé, c’est peu. Et ça me va comme ça. Je ne cherche pas une gloire futile auprès des autres voyageuses et voyageurs, je ne tiens pas à battre de record, je m’en fous. Je veux juste vivre ma vie comme je l’entends. Et c’est ce que j’ai fait, depuis mon départ. Durant cette période, j’ai vécu tant de choses, rencontré tant de gens et appris tellement sur moi et sur la vie. C’était ce que je voulais, au fond. Et l’Argentine, dans tout ça? Un but, une direction à prendre. Je suis très heureux d’y avoir passé deux mois. Je pourrais vivre ici.

Ce bilan avait besoin d'une photo de singes.

Ce bilan avait besoin d’une photo de singes.

– Je n’ai pas acheté de bouteille d’eau au cours de cette année, grâce à mon fidèle SteriPEN et à l’eau potable en Argentine. Excellent investissement, que je recommande à tout le monde;

– Sur une note plus légère, quand je réécoute les chansons que j’écoutais au début de mon voyage (trois, en particulier), je revis le vertige de cette période. Le début d’un long voyage… ce magma de vie où tout est possible. Un moment un peu effrayant, mais surtout excitant. Une plongée dans un inconnu complet, avec tout ce que cela comporte. Je me sentais comme dans les Traboulidons (avec cette référence, je montre mon âge et ma culture). Aujourd’hui, j’ai trouvé le rythme de mon voyage. Mais il y a douze mois, il n’y avait aucun rythme, il n’y avait rien. C’était intense. Mais cette intensité ne peut durer et ne devrait pas durer. Il faut se créer un rythme qui nous convient, sans quoi on s’épuise, on se brûle. Et cet épuisement peut enlever le désir de voyager. Oh, et les trois chansons sont les suivantes:

Les Melvins sont des génies. Rien de moins. Un des groupes les plus éclectiques que je connaisse. Une discographie unique, expérimentale, fascinante. Et avec cette chanson toute simple, ils réussissent encore à se réinventer.

Duo pop mexicain, Jesse & Joy a lancé en 2011 un excellent troisième album en ¿Con quién se queda el perro?. Cette chanson commence l’album de belle façon. Elle m’a accroché dès la première écoute:

La Quinta Estación n’existe plus depuis 2010, mais sa musique reste. J’adore la voix de la chanteuse du groupe, Natalia Jiménez. Quelle femme. Cette chanson est celle que j’ai le plus écoutée depuis mon départ. Une perfection pop dont je ne me lasse pas. Tirée du deuxième album du groupe, Flores de Alquiler (2004):

Les premières fois

J’ai visité des vignobles pour le première fois, à Maipú;

Vignoble de Maipu

Vignoble de Maipu

Le premier James Bond que j’ai vu au cinéma fut Tomorrow Never Dies (1997). D’habitude, je vais voir chaque nouvel épisode au cinéma avec mes frères. Or, pour la première fois depuis cet époque, j’ai vu un nouveau James Bond au cinéma sans mes frères, à l’étranger; pour la première fois, j’ai expérimenté le zonda, un vent chaud typique de l’Argentine du centre-ouest; j’ai goûté à une milanesa à la napolitana et j’ai beaucoup aimé; à la demande d’une amie mendozienne qui étudie en cinéma, j’ai fait de la narration pour un film, un court-métrage; j’ai vu pour la première fois des « murgas », ces danseuses aux costumes traditionnels argentines (elles se retrouvent dans d’autres pays, aussi), lors d’une manifestation pour dénoncer la violence contre les femmes; j’ai acheté mon premier maté et j’ai hâte de pouvoir boire du maté avec celui-ci.

Des « murgas »

Des « murgas »

Les meilleurs moments

– Ma visite de vignobles à Maipú; ma rencontre avec une Couchsurfeuse de Mendoza et son cercle d’ami-es; mon visionnement de Spectre au cinéma, avec des fans finies de James Bond. Bond-gasme total; le visionnement d’une partie de football entre l’Argentine et le Brésil chez mes amies, avec empanadas et vin; ma promenade à Potrerillos et son joli lac;

Potrerillos

Potrerillos

Les poutines cuisinées à Mendoza;

Poutine argentine. Que serait un bilan d'un an sans photo de poutine?

Poutine argentine. Que serait un bilan d’un an sans photo de poutine?

La manifestation contre la violence faite aux femmes à Mendoza; ma visite au Cerro de la Gloria; mes soirées dans les bars de Mendoza avec mes amies; les asados dans mes auberges; la soirée drinks et graffitis avec mes amies; ma visite à Cacheuta; l’achat de mon premier maté. Bref, mon séjour à Mendoza en entier.

Les pires moments

– Mon départ de Córdoba. Déchirant.

La Cañada, à Córdoba.

La Cañada, à Córdoba.

– Mes au revoir à mes amies de Mendoza.

En conclusion

– Douze mois. Un an. Mon plus long voyage à vie. Et le dernier mois fut magique, grâce à Mendoza et à Luisa. C’est peut-être le dernier mois de mon voyage, je vais peut-être le terminer au Chili. Je le saurai une fois là-bas. Départ demain.

3 thoughts on “Bilan: 12 mois sur la route

  1. Voyage Nord du Perou

    Déjà terminé l’Argentine, c’est incroyable comme le temps passe. J’ai l’impression que c’était hier que tu es allé ! Je suis contente en tout cas que tu as bien aimé. Maintenant donc le Chili. Tu sauras si tu veux continuer à voyager ou te poser. Il y a toujours quelque chose qui vient après.
    Chaleureusement,
    Martina

    Reply

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire le pourriel. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.