Une fois c’est bien, mais deux fois, ce n’est pas nécessairement mieux…

De nombreuses personnes adorent retourner aux mêmes endroits. Elles y reviendront encore et encore, car elles y ont déniché une combinaison d’éléments qui correspondent à leurs critères d’un voyage réussi. Elles ne souhaitent pas modifier une formule gagnante. Grand bien leur fasse. Je n’appartiens toutefois pas à cette catégorie de voyageurs. D’ordinaire, je n’aime pas retourner là où j’ai déjà été, surtout si j’y ai vécu des expériences très intenses. J’ai trop envie de connaître un maximum de gens, de choses, dans un maximum de lieux, car je considère que le temps est trop limité pour le dilapider dans du déjà-vu. Bien sûr, il existe des exceptions. Par exemple, je n’avais séjourné que trois jours à Paris en 2009, je n’ai pu l’explorer autant que je l’aurais voulu et j’aimerais donc y remettre les pieds.

Paris

Varier ses activités

Certes, on peut retourner dans un endroit et y faire un voyage totalement différent du précédent. On peut ainsi passer quelques jours à arpenter les rues d’une ville, à apprécier ses attractions, puis y revenir l’année suivante pour effectuer des randonnées dans les montagnes environnantes. J’admets que c’est sans doute la meilleure manière d’éviter d’éroder le souvenir. Car vouloir revivre un périple passé peut mener à une amère déception.

Le risque de tout gâcher

On ne peut en effet reproduire un épisode marquant, même en tentant l’impossible pour en recréer le contexte. Et à trop vouloir essayer de reconstituer ces instants précieux, on court le risque d’en ternir la magie. Il ne faut pas oublier qu’un facteur majeur colore toute expérience: le point où l’on se situe dans notre cheminement de vie. Ce point influence toutes nos perceptions. Lorsqu’on a vécu un évènement mémorable, on se trouvait à un certain point de notre cheminement. Or, avec les années, on se découvre de nouveaux intérêts envers de nouveaux sujets, on acquiert une maturité qui nous fait prendre conscience de leçons qu’on ne comprenait pas auparavant, on développe une perspective autre sur la vie et sur la valeur de celle-ci. Alors même si on remettait le pied en terrain connu pour y revivre un souvenir important, on ne pourrait y parvenir, parce que le temps aura nécessairement modifié plusieurs des variables constituant ledit souvenir. Et lorsque l’on comparera ces deux séjours, on s’exposera à l’éventualité très réelle d’une cruelle désillusion.

Idéalement, si j’avais à fouler le sol d’un endroit déjà exploré, je le ferais à condition que plusieurs années se soient écoulées depuis mon dernier passage. J’aurais ainsi l’impression que le lieu a changé, que de nouvelles possibilités me seraient offertes et que la sagesse acquise depuis ma dernière visite me conférerait un nouvel éclairage sur lui.

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