Saut à Toronto et escale à Port-d’Espagne

Les « Twin Towers » de Port-d’Espagne

Le 23 avril au matin, ma copine et moi partions pour le Suriname. On avait préparé nos bagages la veille, de sorte que, le matin venu, on n’a pas perdu de temps. On a été prendre notre bus Megabus pour Toronto au centre-ville de Montréal, par une superbe journée ensoleillée. On a choisi des places dans les sièges réservés… sans les avoir réservés. On est rebelles comme ça. Le bus est parti à 10 h 30, tel que prévu. Un trajet drabe, marqué par un changement de sièges à Kingston et les noms de ville/village amusants croisés sur l’autoroute. Baie-d’Urfé… je ne m’en lasserai jamais. D’ailleurs, la monotonie de la route se prête à merveille aux réflexions sur le sens de la vie, la fin du film The Usual Suspects (1995) ou la raison pour laquelle la WWE continue d’imposer Roman Reigns avec autant d’obstination, malgré le rejet des fans.

Quelque part dans Montréal…

Retour à Toronto

Arrivée à Toronto vers 17 h, en dépit de l’heure de pointe ancrée dans le bitume de l’autoroute. Ma copine et moi avons mangé un morceau (bon, OK, J’AI MANGÉ UN MORCEAU), puis on a marché jusqu’à la gare Union pour y prendre le UP Express, un train qui se rend à l’aéroport (YYZ) en 25 minutes. J’ai aimé déambuler dans ces rues que j’avais explorées à loisir, au début et à la fin de mon voyage d’un an en Amérique latine. Je commence à avoir une banque de souvenirs liés à cette ville. Sauf que là, il faisait plus chaud, le soleil était au rendez-vous et j’allais au freakin’ Suriname. La vie était belle. Malgré le concert de klaxons. J’imagine qu’écouter du death métal depuis 25 ans crée une forme d’endurance envers les divers types d’agressions sonores.

Toronto

Une fois à la gare, on a suivi les indications pour la porte d’embarquement du UP Express. Le billet coûte 12,35 $ CAN pour un trajet (par adulte; rabais pour les jeunes de 12 ans ou moins et les personnes âgées de 65 ans et plus), une somme payable à un guichet (avec carte de crédit, de débit ou argent comptant). Simple et efficace (encore plus si vous l’achetez sur le site web). Cependant, le train arrête au terminal 1, alors vérifiez avec soin où vous devez aller prendre votre vol. Dans notre cas, on devait se rendre dans le terminal 3; on a donc sauté dans le train aéroportuaire qui effectuait la navette entre les deux terminaux.

La gare Union

Après avoir mangé – je sais, je suis un puits sans fond -, on a franchi l’enregistrement en, oh, 39 secondes. Aucune attente au guichet de Caribbean Airlines, puisqu’il n’y avait pas de file. Si c’était toujours comme ça. À vrai dire, on avait voulu s’enregistrer sur Internet, la veille, mais on avait oublié de remplir cette tâche. Et les bornes d’enregistrement libre-service n’offraient pas Caribbean Airlines parmi leurs choix. Pourquoi? Je n’en sais rien. Puis, le passage de la sécurité fut rapide comme une chanson de grindcore des années 1990. Durée totale pour ces deux étapes? Environ douze minutes. Génial. On s’est donc retrouvés de l’autre côté, à attendre notre vol en regardant le 6e match de la série entre les Maple Leafs et les Bruins. Toujours un plaisir d’haïr les Bruins… même si c’était étrange d’encourager les Leafs.

En route vers Port-d’Espagne

L’arrivée à l’aéroport international de Piarco

L’embarquement a eu lieu vers 22 h et sept poussières. À 23 h 18, l’avion décollait. Vol sans histoire. J’ai regardé Coco (2017) pour la troisième fois. J’adore toujours autant ce film émouvant et son irrésistible trame sonore. On a atterri à l’aéroport international de Piarco (POS) de Port-d’Espagne vers 4 h 16, dans un état d’hébétude avancé. Vu l’heure, on a franchi l’immigration et la sécurité en moins de temps qu’il n’en faut pour descendre une grosse Colt 45 tablette.

À l’extérieur de l’aéroport international de Piarco

Une longue escale

Notre arrêt à Port-d’Espagne, la capitale de Trinité-et-Tobago, durait environ 13 heures. L’aéroport international de Piarco (POS) se trouve à environ 32 kilomètres au sud-est de la ville, mais ô miracle, un bus relie ces deux points. On a par conséquent décidé de visiter la ville. Le bus traverse le terrain de l’aéroport, il s’arrête devant la section des arrivées internationales et il porte l’inscription « Piarco ». Un billet coûte 4 $ DT (dollars de Trinité-et-Tobago, soit environ 0,77 $ CAN); les billets sont en vente au kiosque à journaux près de l’aire de repos centrale. Le trajet a duré environ 40 minutes (et non 25, comme on nous l’avait affirmé) et le bus climatisé termine sa course à l’endroit appelé « City Gate ».

À l’intérieur du « City Gate » de Port-d’Espagne

Hélas, l’aéroport n’a pas de consigne de bagages; on devait donc traîner nos sacs et valises avec nous. Au moins, on voyageait léger, on n’avait que des bagages de cabine. Malgré tout, on aurait préféré se délester de tout poids superflu. Ce fut désagréable de marcher ainsi chargés.

Maisons « typiques »

Port-d’Espagne pour les touristes

Avec une carte de la ville en poche (obtenue au bureau d’information touristique de l’aéroport), on a commencé par trotter sur Independence Square, place publique qui attire son lot de flâneurs. On sent que l’endroit constitue le coeur du quartier.

Independence Square

La Cathedral Basilica of the Immaculate Conception trône à l’une des extrémités de la place.

Cathedral Basilica of the Immaculate Conception

Tout autour du square, on aperçoit différents commerces, comme des restaurants (et même des concurrents voisins, tels le Church’s Chicken et le Royal Castle Chicken) et des clubs, mais aussi des organisations comme le Trinidad and Tobago Stock Exchange (TTSE) et des édifices gouvernementaux, comme le Ministry Of Finance Treasury Division. Hétéroclite panorama.

Un vrai combat de coqs…

Si on s’éloigne un peu de Independence Square, on croise des lieux de culte comme la Holy Trinity Cathedral, des parcs comme le Woodford Square et le Victoria Square et des édifices à l’architecture inidentifiable, comme la bibliothèque nationale NALIS. On aurait aimé visiter la cathédrale, mais une cérémonie funéraire se déroulait lors de notre passage. On a estimé que notre présence aurait été inappropriée, alors on a renoncé à notre projet. J’ai vraiment un don pour tomber sur de telles situations, et ce, du Venezuela à l’Ouzbékistan.

NALIS, la bibliothèque nationale

La plus étonnante attraction? Une statue de Gandhi, perdue dans un triangle de rues peu achalandées (Phillip, Kew et Longden). Quand même moins étonnante que la statue de Frank Zappa à Vilnius.

La statue de Gandhi…

Sans surprise, le temps était chaud et humide. On s’arrêtait régulièrement pour souffler un peu. Je suais. Une pause au Dairy Queen nous a apporté une bouffée de fraîcheur méritée. Je dois en outre avouer que j’ai parfois eu de la difficulté à comprendre l’accent de certaines personnes rencontrées ici; les gens parlent anglais, oui, mais avec une lenteur et une manière de prononcer les mots auxquelles je ne suis pas habitué.

Édifice à l’architecture intéressante

De retour à la City Gate, j’ai été à la pêche aux renseignements. On m’a affirmé que pour retourner à l’aéroport, il fallait prendre le bus au quai nᵒ 1. Or cette information était diffusée sur un écran, avec les autres destinations et leurs horaires. Encore une fois, le trajet a duré une quarantaine de minutes. J’en ai profité pour prendre mes dernières photos de la ville. J’ai présumé que je ne reviendrais pas souvent à Port-d’Espagne. Et que, même si j’y revenais, je doute que je me livrerai à une visite touristique comme celle que je venais de me taper.

Retour vers l’aéroport…

Réputation peu enviable

Port-d’Espagne (et par extension, Trinité-et-Tobago) possède une réputation peu enviable, au plan de la sécurité. Son nom revient à l’occasion dans les articles sur les villes avec un haut taux de criminalité. Bien qu’il soit toujours nécessaire de remettre les chiffres en contexte, reste qu’il règne ici une atmosphère particulière, une impression que, le soir, les gens croisés dehors ne doivent pas nécessairement chercher à fraterniser. J’ai senti cette même atmosphère dans des villes comme Caracas et Guatemala City, deux autres villes reconnues pour leur haut taux de criminalité. C’est un sujet délicat, j’en conviens, qui mériterait un billet entier, nuancé, mais je ne tiens pas à m’éterniser là-dessus dans ce texte. Une autre fois, peut-être.

Dans les rues de Port-d’Espagne

Ceci dit, alors qu’on se dirigeait vers la statue de Gandhi, ma copine a ressenti un malaise, en arrivant à l’intersection des rues Abercromby et Park; elle se sentait oppressée par l’ambiance, sans être capable d’expliquer précisément pourquoi. On a donc été voir la statue, puis on est retournés vers le City Gate. On pensait d’abord aller jusqu’au Queen’s Park Savannah, plus au nord, mais on a changé d’idée. Je ne sais pas en réalité comment ça se passe dans ce secteur, mais on a écouté notre intuition. Je préfère aujourd’hui toujours me fier à mon intuition, quitte à manquer quelque chose, que de la négliger et me retrouver dans une situation merdique, voire dangereuse, comme lors de la première fois que je me suis fait voler, à Barinas, au Venezuela. Car oui, ce genre de mésaventure peut très bien se produire en plein jour. Sans parler de ce qui peut arriver le soir, dans les bars miteux, les clubs, etc.

Un club. Je déteste les clubs, sauf s’ils sont en sandwich.

En toute franchise, je ne pense pas que ce soit nécessaire de séjourner plus de 22 heures et 47 minutes à Port-d’Espagne. Certes, la ville compte quelques parcs, sans doute plusieurs musées, mais à mes yeux, elle semble assez limitée, côté attractions. Maintenant, un Carnaval s’y déroule chaque année les lundi et mardi avant le mercredi des Cendres, en février ou en mars, selon l’année. Ce doit être le meilleur moment pour visiter. De plus, en s’éloignant un peu de l’aire urbaine, on peut rencontrer des plages et des tout-inclus, mais comme ce genre de voyage n’est pas mon truc, je n’ai pas poussé les recherches plus loin. Enfin, je conçois qu’un voyageur puisse éprouver un coup de foudre pour Port-d’Espagne; tout est possible, car tout est une question de personnalité.

La seule oeuvre de « street art » aperçue durant notre promenade

Cette fois c’est vrai

De retour à l’aéroport, on a mangé un morceau au Royal Castle Chicken, une variante locale de PFK. On m’a proposé, comme condiment, du « pepper ». Je croyais, en me fiant à son apparence, que c’était un type de moutarde, mais oh là là, c’était plutôt une sauce piquante puisée à même la lave du Kilauea. Papilles sensibles s’abstenir. On s’est ensuite enregistrés en ligne sur le site de Surinam Airways. Par contre, on ne pouvait obtenir nos cartes d’embarquement aux bornes d’enregistrement libre-service, car Surinam Airways ne faisait pas partie des options. On a donc été récupérer lesdites cartes au comptoir de la compagnie, avant de franchir la sécurité.

Aéroport de Piarco

Pour une rare fois, on a fouillé mes bagages de fond en comble. La douanière m’a cependant félicité pour la façon ordonnée dont j’avais rangé mes trucs. J’ai toutefois dû boire un litre d’eau, comme ça, en quelques secondes, parce que j’avais oublié de vider ma bouteille. On a attendu notre vol dans un resto/bar sportif où, d’un ton bourru, un quidam ivre posait des questions déplacées aux autres voyageurs à propos de leurs origines. Désagréable individu. Pourquoi se saouler dans un aéroport? Une manière merdique de lutter contre l’angoisse de voler, j’imagine. Enfin, on a pris place dans l’avion et, à 17 h 41, on décollait. Le Suriname nous attendait.

Quelques infos pratiques sur Trinité-et-Tobago

Port-d’Espagne et ses gratte-ciels

– La langue officielle est l’anglais;
– Le fuseau horaire est UTC -4;
– La devise est le dollar de Trinité-et-Tobago (TTD; j’écrirai $ TT); 1 $ TT vaut environ 0,19 $ CAN;
– Le climat est tropical.

Prochaine destination: Paramaribo.

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