Suriname: un guide incomplet des préparatifs

Ahhhh c’est gentil!

Dès mon retour du Mexique, l’automne dernier, je songeais à une nouvelle destination pour un prochain voyage. Je n’avais alors pas d’idée précise, je me suis donc laissé du temps pour réfléchir, pour regarder une carte du monde, l’esprit ouvert. Ma copine n’avait jamais été en Amérique du Sud et elle souhaitait connaître cette région. Or j’y étais déjà allé trois fois et j’avais plutôt envie d’explorer un nouveau pays. Partant de nos critères, j’ai potassé la question. J’ai ainsi peu à peu développé un intérêt pour une destination: le Suriname. Pourquoi? Patience, je donne les raisons un peu plus bas. Dans ce premier billet, je vais surtout parler des préparatifs de ce voyage. Un billet plus terre-à-terre, mais qui, je l’espère, vous sera utile pour planifier votre propre voyage dans ce pays méconnu.

Pourquoi le Suriname?

Oui, pourquoi le Suriname? D’abord, parce que je ne savais pratiquement rien à son sujet. Certes, je connaissais son existence, sa situation géographique, mais c’est à peu près tout. J’étais donc curieux de découvrir par moi-même ce qu’il avait à offrir. J’ai proposé cette destination à ma copine et elle a accepté ma suggestion. Puis, j’ai lu un peu sur le pays. On trouve des renseignements pertinents, oui, mais pas autant que pour, disons, la Colombie. En fait, j’ai glané ça et là des informations générales, mais la récolte de détails logistiques précis fut mince. Ça me plaisait. Ce serait un travail de défrichage inspirant pour le blogueur que je suis.

Le Suriname, un invitant brouillard…

Ensuite, j’avais envie d’un bain de nature. C’est d’ailleurs le principal point d’intérêt du Suriname. Avec seulement 560 000 habitant-es réparti-es sur 165 000 km2 (soit environ 2,9/km2), le Suriname me semblait tout indiqué pour une virée dans la jungle. Le pays compte de nombreux parcs nationaux – en fait, 16 % de son territoire est constitué de parcs nationaux et de lacs -; j’étais convaincu que je pourrais y combler mon envie de forêt tropicale. Et de singes.

Oh que je veux te rencontrer, toi…

Enfin, j’étais curieux de découvrir un pays d’Amérique du Sud qui n’a pas été colonisé par les Espagnols ou les Portugais. Je me disais que les influences coloniales d’autres peuples – surtout néerlandaises et anglaises, dans ce cas – devaient conférer une touche fascinante à ce pays. Sans parler des cultures apportées par les esclaves africains ou les travailleurs asiatiques, au fil des siècles.

Mise au point

Pour moi, ce voyage constituait une expérience que je n’avais pas vécue depuis le lancement de mon blogue, en 2007; j’allais voyager en couple. Avec une femme aux origines haïtiennes. Je mentionne ce détail, car il a été souligné à quelques reprises par des personnes rencontrées au Suriname. Cette série de billets abordera par conséquent notre voyage sous un angle plus délicat. Je tâcherai d’écrire sur le sujet avec toute la sensibilité nécessaire.

Et maintenant, les préparatifs.

Argent

La devise du Suriname est le dollar surinamien (SRD, mais je vais plutôt écrire $ SR). Au moment de publier ce billet, un dollars surinamien vaut environ 0,17 $ CAN. Après avoir posé la question des devises aux proprios de notre B & B (voir plus bas), on a convenu d’apporter avec nous des Euros et des dollars US, afin de les changer là-bas. Les deux devises y sont largement acceptées. Mais, après de nombreux calculs, on a constaté que, en tant que Canadien-nes, les dollars US étaient plus avantageux pour nous, dans plusieurs situations. Aussi, on a décidé d’apporter trois cartes: une VISA, une MasterCard et une carte de débit Desjardins. Pas de chèque de voyage… comme toujours.

L’Euro, devise acceptée

Assurances

On a pris une assurance voyage avec une couverture quasi complète (annulation/interruption, accident, perte de bagages) avec la Croix-Bleue, pour 172,60 $ CAN. Pour les frais médicaux, on était couverts par une assurance collective avec notre employeur.

Communications

Mes lectures m’ont permis d’apprendre que les langues les plus couramment parlées au Suriname sont le néerlandais (la langue officielle du pays), l’anglais et des langues locales comme le sranan tongo et le saramaca (deux créoles à base d’anglais). L’hindi (appelé ici « sarnami hindustani »), le javanais, le créole guyanais, le créole haïtien, le ndjuka (ou aucan) et le chinois hakka jouissent aussi d’une certaine popularité. Même s’il est enseigné à l’école, l’espagnol y est marginal, au mieux, et inexistant, au pire. Même chose pour le portugais. Enfin, le papiamento, créole à base de portugais des Antilles néerlandaises, est présent au Suriname. Intéressant portrait, quand on tient compte des réalités linguistiques de l’Amérique du Sud. Les influences plus « traditionnelles » (espagnoles et portugaises) n’ont ainsi pas atteint le Suriname au même point que dans les autres pays de cette région du monde. Et le français? Oubliez ça…

Le quotidien en néerlandais…

Côté téléphone, j’avais choisi d’apporter le mien, mais je n’avais pas l’intention de l’utiliser pour autre chose que prendre des photos. Je voulais décrocher d’Internet. Une brève séance de déconnexion. Ça fait du bien, une fois de temps en temps, de ne pas entendre parler des dernières frasques de Kanye West. Donc, je n’avais pas envie d’acheter de carte SIM en sol surinamien. Le Wi-Fi allait suffire.

Formalités

Les citoyen-nes canadien-nes n’ont pas besoin de visa de touriste pour entrer au Suriname; par contre, ils doivent obtenir une carte de touriste valide pour une entrée unique à l’aéroport de Paramaribo, au coût de 40 $ US (environ 51,30 $ CAN) ou 35 Euros (environ 53,29 $ CAN), payables en argent comptant (devise au choix du voyageur). Ce sont les tarifs les plus récents: ils ont été augmentés de 5 $ US (environ 6,41 $ CAN) ou 5 Euros (environ 7,61 $ CAN) le 15 mars 2018. La durée de séjour autorisée par la carte est de 30 jours, avec la possibilité de l’augmenter jusqu’à 90 jours pour les citoyens non-Surinamiens. Pour plus de détails, notamment sur les pays admissibles à la carte de touriste, visitez la page du consulat du Suriname aux Pays-Bas. En toute franchise, avec du recul, je ne sais pas si ça vaut la peine de rester plus de 30 jours au Suriname pour un simple voyage non professionnel ou non scolaire. Enfin, pour l’obtention de la carte de touriste par voie non aérienne (par exemple, depuis la Guyane française), je ne saurais dire, mais j’ai l’impression que la procédure doit être semblable. [MISE À JOUR 17 mai 2018: Saël Ramos, un commentateur dans un groupe de voyageurs Facebook, m’a confirmé que c’était la même procédure. Son commentaire: « Je confirme, les démarches sont les mêmes quand on arrive par voie terrestre. En Guyane, la carte touristique s’achète à Cayenne ou à St Laurent. » Merci Saël!]

La carte de touriste du Suriname

Hébergement

On a d’abord réservé une chambre au B & B Famiri, à Paramaribo, pour 31 Euros la nuit (environ 47,20 $ CAN) pour 2 personnes (25 Euros pour la chambre plus 6 Euros pour la deuxième personne). Comme on projetait de se déplacer dans le pays, on a écrit aux proprios pour les avertir qu’on ne pouvait spécifier d’avance le nombre de nuits désirées. Ils ont été flexibles et on a convenu de régler ce détail une fois sur place.

B & B Famiri

Puisque l’horaire de nos vols de retour nous forçait à rester une nuit à Toronto avant de revenir à Montréal (voir plus bas), j’ai réservé une nuit à The Only Backpackers Inn, une auberge où j’avais dormi au début de mon voyage vers l’Amérique latine, en 2014. J’avais apprécié l’endroit, alors on a pris deux lits dans un dortoir mixte de quatre lits, pour 36 $ CAN par personne. C’était l’option la plus économique. De toute façon, on devait se lever tôt le lendemain pour aller prendre un bus; dormir était dans ce cas plus une nécessité qu’un plaisir.

L’entrée du Only Backpackers Inn, à Toronto

Santé

Les fameux vaccins. On a été à la Clinique du Voyageur du Grand Montréal, le 23 février. La consultation coûtait 55 $ CAN, mais on a eu droit à un rabais, puisqu’on était deux et que notre rendez-vous avait été reporté une fois. Au final, on a payé 44 $ CAN chacun. L’infirmière nous a avoué que c’était seulement la deuxième fois en cinq ans à la clinique qu’elle rencontrait des voyageurs qui partaient pour le Suriname. Eh ben. Ayant effectué des voyages au long cours durant les dernières années, j’avais déjà reçu la plupart des vaccins requis. J’étais toutefois mûr pour un rappel contre la typhoïde et le tétanos. J’ai reçu ma dose pour le tétanos lors du rendez-vous et elle a coûté 54 $ CAN; pour la typhoïde, j’ai obtenu une prescription de Vivotif en comprimés, au coût de 60 $ CAN. Le Vivotif vient avec une série d’instructions, alors il importe de les suivre pour bien assimiler le vaccin. Prévoir une semaine pour compléter le processus. Je n’ai pas ressenti d’effet secondaire pour aucun des deux vaccins reçus.

De l’importance de bien se préparer, côté santé

L’infirmière nous a aussi suggéré du Cipro. Quand elle nous en a donné la prescription, j’ai exprimé une joie toute puérile, parce que oui, je réagis encore avec immaturité quand j’entends des trucs liés au caca. Je ne sais pourquoi, d’ailleurs. Sans doute un truc non réglé de mon enfance. Enfin. On a aussi reçu une prescription de Malarone, à titre préventif. La malaria serait présente dans certains secteurs du pays, même si les risques de l’attraper seraient minimes. Mais risques quand même. Autres infections possibles: Zika, chikungunya, fièvre jaune, dengue. Les suspects habituels, quoi. Important: le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire pour entrer au Suriname. Et n’oubliez pas votre carnet de vaccination.

Un serpent a laissé sa trace… il faut faire gaffe.

On a bien sûr acheté quelques médicaments/produits pharmaceutiques de base, comme du Gravol et du Polysporin. Et de la crème solaire, car le soleil équatorial ne pardonne pas. D’autant plus que je possède un talent indéniable pour attraper des coups de soleil. Allais-je – encore une fois – subir les assauts impitoyables du soleil? À suivre…

Température

Le Suriname flirte avec la ligne d’équateur, alors le temps chaud et humide domine à longueur d’année. On a donc prévu des vêtements adaptés à une sudation excessive (surtout dans mon cas). Mais je peux l’affirmer tout de suite: j’ai sué ma vie.

Transports

Il n’y a pas de vol direct entre le Canada et le Suriname, d’après mes recherches. J’ai alors vérifié différentes combinaisons de villes de départ et de compagnies aériennes. En outre, on ne souhaitait pas passer par les États-Unis; mes récentes expériences frontalières là-bas m’ont permis de réaliser que, de manière générale, la façon dont le personnel douanier traite les voyageurs, même pour un simple transit, ne me plaisait pas. J’ai ainsi déterminé que le meilleur rapport flexibilité/durée/prix consistait à partir de Toronto (YYZ) avec Caribbean Airlines et effectuer une escale d’environ 13 h (!) à Port-of-Spain (POS), à Trinité-et-Tobago, avant d’atterrir à Paramaribo (PBM) avec Surinam Airways. L’inverse pour le retour, mais avec une escale moins longue (environ 7 h, cette fois) à Port-of-Spain. Voici les prix des différents billets:

– YYZ-POS/POS-YYZ (Caribbean Airlines): 1285,28 $ CAN, soit 642,14 $ CAN par voyageur;
– POS-PBM (Surinam Airways): 417,60 $ US (environ 535,77 $ CAN), soit environ 267,88 $ CAN par voyageur;
– PBM-POS (Caribbean Airlines) 330,72 $ US (environ 424,28 $ CAN), soit environ 212,14 $ CAN par voyageur.

Toujours d’après mes recherches, les autres compagnies qui se rendent au Suriname depuis le Canada sont Air Canada, West Jet et United Airlines. Pour les départs depuis l’Europe, je regarderais du côté de KLM.

On s’envoie en l’air…

Pour aller à Toronto, on a acheté des billets de bus avec Megabus. Le billet Montréal-Toronto a coûté 23 $ CAN par voyageur et le billet Toronto-Montréal, 10 $ CAN par voyageur. Le tout (66 $ CAN) plus taxes et frais de service, pour un grand total de 77,79 $ CAN. J’avais déjà utilisé les services de la compagnie lors de mon susmentionné voyage vers Amérique latine, alors je savais à quoi m’attendre. Pas le meilleur service du monde, mais la compagnie accomplit sans problème sa tâche de mener du point A au point B. À noter que plus on réserve ses billets tôt, moins ils coûtent cher. On peut aussi réserver des sièges précis, si on le souhaite, en payant des frais supplémentaires.

Dans le bus Megabus, on voit de jolis noms de villages…

Des horaires changeants

Puisque les modifications aux horaires de vol sont monnaie courante, je n’ai pas été surpris, le 24 février, quand j’ai reçu un courriel de Surinam Airways qui annonçait une tel chambardement:

– Horaire original: départ POS – 16 h 45; arrivée PBM – 19 h 15;
– Changement: départ POS – 22 h 30; arrivée PBM – 1 h;

Je n’étais pas satisfait de ce bouleversement, car il repoussait notre arrivée à Paramaribo à une heure tardive. Certes, on pouvait toujours demander une navette depuis l’aéroport au B & B où l’on avait réservé (ce qu’on aurait fait, de toute façon), mais les proprios nous avaient mentionné que leur établissement se situait à environ 1 h 30 de route de l’aéroport. On serait ainsi arrivés à notre gîte à au moins 2 h 30 du matin… ce qui ne nous tentait pas. Surtout après une escale d’environ 13 h à Port-of-Spain (d’ailleurs, j’écris Port-of-Spain, car ça reste cohérent avec le code d’aéroport; mais en français, on écrit bien sûr Port-d’Espagne).

Puis, le 15 mars, j’ai reçu un courriel pour m’annoncer une deuxième modification:

– Changement: départ POS – 17 h 30; arrivée PBM – 20 h.

Voilà qui était beaucoup mieux. Ce fut le dernier changement. J’ai tout de même vérifié, en temps opportun, les horaires de vol sur les sites des compagnies aériennes, afin de m’assurer du respect desdits horaires.

À noter que le Suriname se trouve dans le fuseau horaire UTC -3.

En route

Les préparatifs d’un voyage au Suriname n’ont maintenant plus de secret pour vous. Prochain billet: départ pour le Suriname et escale à Port-of-Spain.

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