Campeche: un guide incomplet

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Centre historique de Campeche

Je n’avais effectué qu’un bref arrêt à Campeche, en avril 2015, lorsque je suis parti de San Cristóbal de Las Casas pour me rendre à Mérida en bus de nuit. Je suis arrivé à Campeche en pleine nuit, alors je n’ai pu voir la ville. On m’avait par la suite raconté à quel point son centre historique était magnifique et, comme je suis un fan fini des centres historiques magnifiques, j’ai tenu à ajouter Campeche à notre itinéraire. Mon frère, ma copine et moi y avons donc séjourné les 27 et 28 octobre 2018.

Observations générales

Campeche (nom officiel: San Francisco de Campeche; capitale de l’État du même nom) compte une population d’environ 221 000 habitant-es (2010). Sa situation géographique sur le golfe du Mexique en fit un port majeur pour l’exportation de marchandises, comme le bois et le sel. Or cet emplacement la rendait vulnérable aux attaques de pirates: les Henry Morgan et autres flibustiers ne se gênaient pas pour piller les richesses de la région (d’ailleurs, l’équipe de baseball locale s’appelle… les Piratas). Ces attaques répétées ont poussé les autorités à ériger, entre 1686 et 1704, des fortifications d’une longueur de 2,5 kilomètres, d’une profondeur de 2,6 mètres à la base et d’une hauteur moyenne de 8,6 mètres. La vicinité du golfe explique aussi pourquoi l’exploitation du pétrole et la pêche aux crevettes sont aujourd’hui deux industries importantes de la région. 

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Puerta de la Tierra

Le site est occupé par les Mayas depuis le Xe siècle, mais la ville a été officiellement fondée le 4 octobre 1540. Son centre historique est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est d’ailleurs l’un des plus beaux centres historiques que j’ai visités en Amérique latine, tous pays confondus. Et le reste de la ville? Un regroupement d’édifices et d’infrastructures aux fonctions plus pratiques qu’esthétiques. 

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Centre historique de Campeche

Par contre, la chaleur et l’humidité écrasantes imposent à la ville un arrêt presque complet en après-midi. Le manque d’ombre – dans le centre historique, du moins – devrait en outre finir de convaincre les récalcitrants de chercher refuge. Ce n’est pas une mauvaise chose, à mon avis, ce ralentissement « humanise » la ville.

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Campeche, hors du centre historique

J’ai tendance à me plaindre du trafic et des chauffeurs cinglés, dans les pays que je visite, mais là, je dois faire amende honorable: j’ai été agréablement surpris par le fait que les conducteurs campechanos respectaient les traverses piétonnières. 

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Centre historique de Campeche

À mes yeux, Campeche est l’une des villes les plus sous-estimées du Mexique. On y trouve un peu de tout, elle dégage un charme indéniable et elle m’a semblé sécuritaire. Je la recommanderais aux travailleurs autonomes/nomades numériques qui auraient envie d’une jolie ville tranquille pour besogner quelques jours. Pour les autres, deux journées bien tassées devraient suffire pour explorer la ville et la région (le site maya d’Edzná, par exemple).

Transports

On est partis d’Izamal le 27, vers 9 h. On devait effectuer un arrêt à Mérida, car il n’y avait pas de liaison directe entre les deux villes. On en a profité pour casser la croûte près du terminus de bus Terminal Noreste (sur la Calle 67), et ce, même si un Mexicain a pris la peine de nous avertir, dans un anglais parfait, que les restos du coin n’étaient pas les plus propres… ha ha! On est néanmoins tombés sur un établissement tout à fait correct, Las Delicias de la 50, sur la Calle 50. De savoureux plats aux prix abordables. 

Une partie du menu du restaurant Las Delicias de la 50

On a payé 31 pesos (environ 2,06 $ CAN) pour le billet de bus Izamal – Mérida (trajet d’environ une heure et trois-quatre poussières) et 252 pesos (environ 16,75 $ CAN) pour le billet de bus Mérida – Campeche, avec la compagnie ADO. Le trajet a duré environ 3 h 30, soit le temps d’écouter cinq albums de punk rock. Je suggère donc cinq albums consécutifs de Social Distortion, soit de Prison Bound (1988) à Sex, Love and Rock ‘n’ Roll (2004). Vous me remercierez.

Activités et attractions

– Tout d’abord, si, comme nous, vous avez besoin de faire nettoyer vos vêtements, je vous conseille la Lavanderia Plus, au coin de la Calle 57 et de la Calle 16. Un service express est offert, à 30 pesos (environ 1,99 $ CAN) le kilo. On a laissé nos vêtements vers 16 h et on les a récupérés vers 21 h. Sinon, le service normal revient à 15 pesos (environ 1 $ CAN) le kilo. Le commerce est fermé le dimanche.

– La Puerta de la Tierra constitue l’un des bastions (baluartes) des fortifications. On peut y admirer un canon en bronze. Étonnamment, quand on est passés, personne ne l’enjambait.

Gros canon

– La Puerta del Mar est un autre bastion des fortifications. Cette porte est très fréquentée, car elle permet d’accéder à la promenade longeant le golfe du Mexique. Moins fréquenté est le baluarte (bastion) de San Carlos, à la jonction de la calle 67 et de l’Avenida 16 de Septiembre. À noter que les fortifications n’ont pas été construites directement sur la rive, dans le but de forcer les pirates à s’approcher de la ville, sur la terre ferme. Par le fait même, ils s’exposaient aux attaques des gardiens. Bien joué, Campeche.

Puerta del Mar, de l’extérieur

– Sans surprise, Campeche possède son logo. On le rencontre sur la promenade qui lèche le golfe. On s’y rend en traversant la Puerta del Mar et en marchant jusqu’à la promenade. Vous ne pouvez le manquer, car un flot ininterrompu de touristes y convergent, même en soirée.

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Des lettres avec du style…

– La Catedral de Nuestra Señora de la Purísima Concepción domine le Parque principal. L’intérieur plutôt sobre et le colombarium ouvert au public dégagent une grande sérénité. Je m’attendais à une cathédrale plus remarquable, en toute franchise, car le Mexique est vraiment un chef de file du monde catholique, à ce chapitre.

Catedral de Nuestra Señora de la Purísima Concepción

– Le Parque principal mérite son nom: lieu de vie, lieu de culture, lieu pour flâner avec les bros. Le Parque remplit son rôle social avec la classe et l’intensité que l’on peut espérer d’un tel endroit. Même les oiseaux apprécient le parc.

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Parque Principal

– Une exposition d’artisanat de différents États (Campeche, Guanajuato, Oaxaca, etc.) était présentée dans l’ex-Templo de San José, sur la Calle 63. Je ne crois pas qu’elle était permanente, mais si jamais vous cherchez un endroit pour vous procurer des souvenirs originaux, allez faire un tour là-bas, juste au cas.

– Le Mercado principal est un marché comme je les adore: vivant, bruyant, puant (dans la section des poissons, en tout cas). Les sens y sont sollicités sans relâche. Pas besoin d’y acheter quelque chose pour profiter de l’expérience, une simple promenade devrait combler les visiteurs (sauf les agoraphobes).

Le Mercado principal

– La Calle 59 constitue le coeur de la vie nocturne dans le centre historique. Une rue dédiée aux restaurants, aux bars et aux commerces destinés aux touristes. Mais pour une rue de ce type, je l’ai trouvée tranquille. On y est loin des excès et de la débauche d’autres rues semblables en Amérique latine, comme la Calle La Calzada, à Granada, au Nicaragua.

La Calle 59

– Une microbrasserie dont le nom rend hommage au célèbre personnage des Simpsons? Ça m’intéresse. Au moment de notre passage, la Taberna Homero, sur la Calle 59, comptait trois bières en production: une blonde, une rousse et une IPA. Les brasseurs effectuent une rotation des types de bière selon les cycles de productions. En plus, de délicieux snacks de type pub sont offerts. Quand on y a été, un spectacle punk/rock devait être présenté… mais quand on est partis, il n’était toujours pas commencé. De vrais punks, je vous le dis.

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Carte des bières à la Taberna Homero

– Le café Montañes 59, sur la Calle 59, propose de bons déjeuners à des prix corrects. Un endroit sympathique pour débuter la journée. 

– Si jamais vous ressentez une rage de poulet frit, je vous recommande le restaurant Yackary Crunchycken, sur la calle 14 (entre les Calles 59 et 61). En entrant dans ce restaurant, on sait exactement ce que l’on y découvrira. Et c’est parfait ainsi.

– Le restaurant El Hidalguense vend de succulents tacos. Exemples de prix: 5 tacos pour 62 pesos (environ 4,12 $ CAN) ou 13 pesos chacun (environ 0,86 $ CAN) pour les classiques « al pastor », chorizo et chuleta. Un menu simple, mais efficace. 

– Enfin, on a mangé une poutine à Campeche. Dans le top 3 de mes meilleures poutines cuisinées en voyage, grâce à la sauce en poudre et au fromage Oaxaca.

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Poutine de Campeche. Le fromage Oaxaca est un excellent substitut au fromage en grains.

Hébergement

On a dormi dans un appartement, le Hospedaje 59, sur la calle 16 (coin Calle 59).On avait accès à deux chambres, chacune avec sa salle de bain, un salon/cuisine avec four micro-ondes et le nécessaire pour faire du café et un balcon au deuxième étage pour 550 pesos (environ 36,53 $ CAN) la nuit, plus 300 pesos (environ 19,92 $ CAN) pour les frais de ménage par séjour et 22 pesos de taxe de séjour (2 %, soit environ 1,46 $ CAN). On a adoré, tant pour l’appartement lui-même que pour son emplacement idéal: près de tout, mais loin du bruit des rues plus achalandées comme la Calle 59 ou l’Avenida Centro Baluartes. La serrure s’ouvre à l’aide d’une combinaison qui sera envoyée par courriel au moment opportun, mais des clés sont aussi disponibles, pour les distrait-es à la mémoire courte. Une option parfaite pour les groupes de trois ou quatre personnes.

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Salon du Hospedaje 59

Prochaine destination: le site maya d’Edzná

 

 

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