13 ans de La page à Pageau: maintenant un ado, « pinch » mou en moins.

Votre humble serviteur, dans la région de San Rafael del Páramo de Mucuchíes, au Venezuela

Aujourd’hui marque le treizième anniversaire de mon blogue. Ce qui n’était au départ qu’une façon moins envahissante de donner des nouvelles à mes proches lors d’un voyage au Venezuela est devenue un projet d’une certaine envergure: 924 billets publiés – incluant celui-ci – en 13 ans ou 4749 jours. Une moyenne d’un billet par 5,13 jours. Bien sûr, la qualité varie énormément d’un texte à l’autre, comme en témoigne mon tout premier billet:

Proust serait jaloux.

Certes, mon blogue est pas mal plus tranquille depuis quelques mois, en raison des impacts de la COVID-19 sur l’univers des voyages. Mon voyage en Afrique du Sud, prévu pour la fin d’août, a ainsi dû être annulé. Mais bon, ce n’est pas la fin du monde, je ne me plains pas, j’ai un toit, j’ai de la nourriture, j’ai un emploi, bref, je ne manque de rien. Je profite donc de cette pause pour bonifier ma culture générale de diverses manières. Et cuisiner. Je cuisine comme jamais, ces temps-ci.

Les temps changent… et moi aussi.

En treize ans, j’ai eu le privilège de voir la blogosphère se transformer. Je ne ferai pas un billet sur ces changements, je l’ai déjà fait ici et mon opinion n’a pas évolué beaucoup depuis. Non, je vais plutôt me concentrer sur ce que ce blogue représente pour moi: un exutoire créatif. Je n’en ferai pas un métier. C’est une décision que j’avais prise il y a plusieurs années et je suis toujours en paix avec celle-ci. Non, j’ai un blogue, parce que j’aime écrire. C’est tout. Et ça me suffit. Je préfère compartimenter certains aspects de ma vie, afin de les rendre étanches à des forces potentiellement nuisibles, comme les pressions extérieures, le stress, etc. Ici, je peux m’amuser. Jouer avec les mots. Explorer ma créativité. Fignoler mon style. Je n’ai pas beaucoup d’autres occasions de le faire, alors j’apprécie encore plus cette liberté offerte par mon blogue.

Un paysage comme celui entourant la Laguna Negra, au Venezuela, sait inspirer le style .

En outre, certains thèmes reviennent de façon régulière: les poutines, les singes, le métal, la lutte professionnelle, les Segways. C’est voulu. Ils ajoutent de la personnalité à l’écriture. J’essaie aussi d’aborder des  sujets moins populaires, je n’hésite pas à parler d’aspects plus sombres des lieux visités. Je crois que c’est important de brosser un tableau aussi réaliste que possible de ceux-ci, dans la mesure où l’on peut comprendre ce que l’on voit, ce que l’on vit.

Caracas a ses côtés sombres.

Ma perception du voyage a changé, par contre. Je me rends compte que je ne suis plus celui qui parle à tout le monde, dans une auberge. Je suis plus dans ma bulle. J’écoute plus, je parle moins. Aussi, je ne bois plus, alors je ne fréquente plus autant les bars. J’assume entièrement le fait de manquer plein de choses, d’en faire moins. De ne rien faire même, quand ça me tente. Les petits moments du quotidien, comme aller acheter un pain et discuter avec le boulanger, me sont maintenant aussi précieux que les grandes fêtes flamboyantes réunissant des milliers de personnes. J’ai pris goût à la magie du quotidien, à la beauté de la banalité, car c’est ça, la « vraie vie ». C’est ce que je peux partager avec les autres, c’est à travers ces petits gestes que peuvent se construire de véritables liens. De sincères moments d’humanité partagée.

L’avenir

Un avenir radieux… comme le soleil de Chuao, au Venezuela?

Pour l’avenir… je ne sais pas ce qu’il réserve. Encore moins que d’habitude. Il y aura des voyages, d’une façon ou d’une autre. Il y aura ce blogue, plus ou moins actif, selon les ressacs de l’actualité. Mais je vais le continuer, ne serait-ce que pour le plaisir d’écrire. Il est trop nécessaire à ma vie pour que je le laisse tomber. Merci à tout le monde qui a suivi mon blogue de près ou de loin au cours des treize dernières années. Au plaisir de compter sur votre loyauté encore longtemps…