Faux départ… la suite.

Pas mon premier choix.

On était donc à l’aéroport international Pearson, à Toronto, mais notre vol pour Lisbonne était parti, lui. Ma voisine de siège pleurait de rage. Elle était avec sa mère – visiblement – et cette dernière démontrait une attitude plus zen face à l’adversité. L’expérience de vie, sans doute. On se retrouva donc les trois à tout de même tenter de rejoindre la porte d’embarquement de notre vol. Comme de fait, elle était située à l’opposé de la porte par laquelle on était arrivés.

Fatalité

Une fois là-bas, on ne put que constater l’évidence: notre avion était parti sans nous attendre. On l’avait manqué de 21 minutes. La jeune femme interpella une employée de l’aéroport pour savoir où était le comptoir d’Air Transat. Cette dernière nous y conduisit dans le genre de voiturette au klaxon si agaçant; une première pour moi, mais je n’étais pas d’humeur à apprécier l’expérience.

Un vol vers le Portugal, c’était tout ce que je demandais.

On parvint au comptoir… où il y avait déjà un groupe de passagers en train de discuter ferme avec des employés. Ceux-ci nous envoyèrent vers le personnel de Porter Airlines, qui voulait lui nous renvoyer vers celui d’Air Transat. Et ainsi de suite. Une employée de Porter finit par nous avouer qu’elle avait reçu un message qui disait de ne pas faire décoller l’avion de Montréal. Ce qui n’apaisa pas notre frustration, au contraire.

Une nuit 

Bref, après environ deux heures d’échanges corsés, on nous abandonna, comme ça, sans réponses, sans promesses et sans compensations dignes de ce nom. J’obtins tout de même deux coupons-rabais pour des repas – dans des restaurants spécifiques de l’aéroport – d’une valeur… de 12 $ et 15 $, respectivement. La grande classe.

Mon “lit” à l’aéroport international Suvarnabhumi de Bangkok, en 2011.

Vu l’heure tardive et vu que je ne voulais pas dépenser des centaines de dollars pour une chambre d’hôtel, je décidai de passer la nuit à l’aéroport. La section où je me trouvais n’offrait que bien peu d’endroits où dormir, mais je réussis à trouver un banc en bois appartenant à un restaurant. D’autres voyageurs avaient pris les autres bancs disponibles. Ce fut une nuit misérable, il va sans dire. Ça faisait longtemps que je n’avais pas dormi dans un aéroport. Ça ne m’avait pas manqué.

La lumière au bout du long tunnel

Je me levai dès l’ouverture des premiers commerces. Je déjeunai, je bus plusieurs cafés et je me pointai au comptoir de Porter dès 9 h, soit le moment où les premiers membres du personnel arrivèrent. D’autres camarades d’infortune arrivèrent à peu près en même temps. Et les discussions intenses reprirent. Pendant des heures. Et des heures. Un employé de Porter finit par nous donner des informations plus claires. Il confirma que le « rebooking » était en cours, ce qui fit descendre la tension. Un peu.

Si près, mais si loin…

Le tout se régla vers 12 h 30, soit plus de 15 heures après notre arrivée à Toronto. Résultat? Vol direct pour Lisbonne depuis Toronto… le lendemain soir. On ragea, car on perdait ainsi du précieux temps de nos vacances. Deux jours, en tout. Tout ça pour 21 minutes de retard. Ce fut, de loin, le pire service à la clientèle de compagnie aérienne auquel j’ai été confronté durant mes 25 années de voyage.

À moi Toronto…

Mais bon, je savais maintenant à quoi m’en tenir, au moins. Je recherchai donc des auberges à Toronto. Je voulais une auberge que je ne connaissais pas, dans un quartier que je n’avais jamais visité. Je choisis donc l’auberge Samesun, dans Kensington Market. Je quittai alors l’aéroport – enfin – pour une virée impromptue à Toronto.