Toronto à l’improviste

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Un chat torontois

Donc j’avais une journée à passer à Toronto. Contre mauvaise fortune, bon coeur, j’avais décidé d’en profiter pour explorer davantage la ville. J’y avais été trois fois, au cours des dernières années, pour des séjours de longueurs variées, souvent entre deux destinations. Cette fois, Toronto était devenue LA destination, par la force des choses.

Enfin de l’action

J’ai enfin quitté l’aéroport et je me suis rendu à la station Union. De là, j’ai marché jusqu’à mon auberge, dans le quartier Kensington Market. Une quarantaine de minutes sous un soleil déterminé. J’ai sué. Mais ça m’a permis de découvrir des secteurs de la ville que je ne connaissais pas.

Yo Toronto

J’ai toutefois remarqué l’absence de gros parcs de quartier, comme à Montréal. Peut-être que la ville compte en fait plusieurs de ces parcs, mais que je n’étais simplement pas dans les bonnes zones pour les noter.

Kensington Market

J’avais donc choisi un quartier que je ne connaissais pas, Kensington Market. J’avais lu quelque part qu’il avait une réputation de quartier bohème/cool, alors je me suis dit que je devrais apprécier. J’ai un faible pour les lieux ayant un côté trash, je trouve que ça apporte un cachet à ceux-ci. Quand c’est trop, disons, propre, je trouve que ça manque de vie. Je sais que bien des gens pensent le contraire, que, pour eux, Singapour est le nec plus ultra de l’urbanité propre et accueillante, mais je ne fais pas partie de ce groupe.

Kensington Market

Maintenant, la question ici était: est-ce que ce « bohème/cool » était sincère ou préfabriqué? Mon verdict: il y a encore assez de sincérité dans le coin pour mériter un détour, mais on sent que la gentrification s’installe. Un restaurant de « Urban Indian cuisine »? Ou une fusion de cuisines jamaïcaine et italienne? On s’approche du territoire bobo. Mais il y a aussi des commerces qui ont l’air captifs de 1992, alors le charme opère encore.

Un jaune digne de 1992.

Aussi, les oeuvres d’art de rue étaient sympathiques. Pour moi, l’art de rue est une expression importante de la culture locale, il exprime autant les préoccupations des citoyens que leur créativité.

Il s’en passe des choses, sur les murs.

Le Bellevue Square Park comptait son lot de personnages pittoresques et de chiens enthousiastes. Sans doute une bonne place pour descendre quelques canettes de bière en jasant de musique avec les punks du coin.

Le Bellevue Square Park

Le quartier bourdonnait d’activités, même si on était un mardi soir. Par contre, j’étais fatigué, après ma désatreuse nuit à l’aéroport, alors je suis rentré tôt à mon auberge. Je ne sais donc pas à quoi ressemble la scène des bars du quartier.

Jolies maisons de Kensington Market

Une promenade dans la Ville reine

Le lendemain, j’ai quitté l’auberge juste avant le checkout. Heureusement, je n’avais qu’un sac à dos et un porte-document, donc j’étais mobile, malgré mes bagages. J’ai pris un tramway pour le quartier HarbourFront. Il faisait chaud et humide. Je me serais baigné dans le lac Ontario, mais ce n’était pas possible. Des gens faisaient du jogging. Des masos, sans doute. D’autres prenaient un bain de soleil, ce qui me semblait plus agréable.

Harbourfront

J’aurais cependant aimé que la promenade soit uniforme, au lieu d’être interrompu par des quais. Une promenade continue rend la marche plus agréable. Quelques ponts piétonniers auraient rendu l’expérience plus satisfaisante, mais bon, je ne suis pas urbaniste, je ne suis qu’un tourisse.

Une oeuvre intrigante sur la promenade

J’ai donc marché. Et marché. Et marché. Je n’ai pas fait autre chose. Mais ce fut intéressant, j’ai une meilleure carte mentale de la ville, maintenant. J’ai terminé ma promenade à la tour du CN. Je suis resté à côté de la tour pendant un bon moment; j’ai failli y entrer, mais je n’ai pas osé. La file était impressionnante et je n’avais pas envie de me retrouver dans une foule avec mes sacs, si petits soient-ils. J’ai préféré y aller à un autre moment de l’année, quand il devrait y avoir moins de touristes. J’ai ensuite été à la station Union, pour me rendre à l’aéroport.

C’est haut en sacrament.

Je n’ai pas d’adresse à recommander. Une prochaine fois, peut-être.

Samesun Hostel

Après une rapide recherche d’hébergements dans Kensington Market, j’ai choisi l’auberge Samesun Hostel. J’ai payé 84,32 (!) $ pour une nuit, dans un dortoir de six lits, déjeuner inclus. Oui, c’est très cher, mais je m’en foutais. Je ne voulais surtout pas rester une autre nuit à Pearson et je voulais sortir de la zone aéroportuaire. J’espérais aussi rencontrer des gens intéressants, mais, au final, ça n’a cliqué avec personne. C’est correct, ça arrive.

Samesun Hostel

L’auberge compte une super cuisine, en tout cas. Spacieuse et amanchée pour veiller tard. J’aurais aimé y cuisiner une poutine. Une autre fois, peut-être. En tout cas, le déjeuner fut généreux. J’en ai profité pour boire plusieurs cafés en observant l’agitation typique des matins d’auberge. Cette énergie m’avait manqué. Par ailleurs, j’ai apprécié le distributeur d’eau filtrée accessible aux voyageurs, dans une des salles communes. J’ai pu remplir gratuitement ma bouteille d’eau à quelques reprises.

J’ai déjà perdu un journal de voyage et ça fait CHIER.

L’auberge est divisée en plusieurs sections et de nombreuses portes viennent sceller chacune d’elle. Les portes s’ouvrent grâce à une carte magnétique. L’aspect sécurité est donc solide, si c’est un critère important pour vous. Samesun Hostel compte aussi de nombreuses salles communes et une terrasse donnant sur l’avenue Augusta. Il y avait un certain nombre de voyageuses et voyageurs, lors de mon passage, mais je n’ai pas senti que les gens souhaitaient se mêler aux autres.

Busted, fashionisto.

Le dortoir était acceptable, mais tout de même un peu coincé avec ses six lits. En outre, le balcon donnait sur une cour arrière qui devait être terrifiante en pleine nuit. On aurait dit un genre de terrain vague caché, porteur de terribles secrets. Enfin. Chaque lit avait une prise pour recharger les précieux appareils électroniques, un petit ventilateur, d’épais rideaux et un grand casier attitré, ce qui est toujours apprécié. Il manquait de toilettes sur l’étage, par contre.

Si je creusais ici… que trouverais-je?

Je dirais que, globalement, j’ai été satisfait de mon bref passage à Samesun Hostel.

Au revoir, Toronto… j’imagine

Je ne sais trop quoi penser de Toronto, après ces quelques visites; je ne déteste pas la ville, mais je ne peux dire qu’elle m’a charmé non plus. C’est un endroit décent, je dirais. Certaines villes sont comme ça, elles séduisent lentement – ou pas du tout -, alors que d’autres provoquent des coups de foudre. Je n’ai pas aimé Bangkok, lors de mes premiers séjours, puis, j’ai appris à l’apprécier. Istanbul? Amour instantané. Et tout ça est bien personnel: le coup de foudre de l’un peut être le cauchemar de l’autre. Alors qui sait, peut-être que mes prochaines visites à Toronto finiront par m’ensorceler.

Une ville avec des chats ne peut être complètement mauvaise.

Le lendemain, donc, en milieu d’après-midi, je me suis rendu à l’aéroport. J’étais beaucoup trop en avance pour mon vol, mais je n’avais pas envie de m’éterniser à Toronto, avec mes sacs. À l’aéroport, j’ai retrouvé ma bande de compagnons d’infortune. Tout le monde était de meilleure humeur. L’espoir était revenu. Espoir qui fut un peu abîmé lors de l’annonce d’un premier retard, puis d’un autre. Au moins, cette fois, le vol était direct, alors c’était beaucoup moins stressant. Au final, avec trois heures de retard, j’ai enfin, enfin pu prendre mon vol vers Lisbonne.