Avant mon départ pour le Portugal, des ami-e-s m’avaient conseillé la visite de Sintra et de sa région. Sintra est une ville, mais aussi une « município » (une municipalité), donc elle s’étend sur une appréciable superficie dans la région. Une région bien garnie en palais, d’ailleurs. Le palais de Pena (Palácio Nacional da Pena) est sans doute le plus connu d’entre eux. Après une première collecte d’informations, j’ai décidé que j’irais faire un tour là-bas. C’est une visite très populaire depuis Lisbonne. De nombreuses agences vont proposer l’excursion d’une journée, mais c’est facile d’y aller par soi-même. Et c’est ce que j’ai fait.
Un départ chaotique
Je me suis rendu de bon matin à la gare du Rossio, où j’ai essayé d’acheter un billet de train pour Sintra auprès d’un des guichetiers les plus bêtes de l’Histoire. Sérieux, il était à peine 8 h 18, le mec venait de commencer sa journée – je présume – et il affichait déjà une mauvaise humeur de calibre olympique. Mon portugais n’était pas si mal, pourtant, pour un sale tourisse. Enfin, je suppose qu’il n’avait pas eu le temps de boire les six cafés dont il avait quotidiennement besoin pour affronter l’humanité. J’ai préféré le laisser croupir dans sa négativité et j’ai cherché une autre option.
J’ai ainsi trouvé un bureau d’informations touristiques où trois charmantes dames ont répondu à mes questions. J’ai finalement acheté le précieux billet dans une distributrice. Il m’a coûté autour de 2 euros, si je me souviens bien (environ 2,93 $ CAN).
Le train pour Sintra
Billet en poche, je me suis dirigé vers le quai approprié. Or il était déjà bondé. Je me suis néanmoins faufilé à travers la cohue et, quand le train est arrivé, j’ai réussi à poser mon cul sur un siège côté fenêtre. Le trajet a duré environ 40 minutes, avec plusieurs arrêts. J’aime beaucoup ce genre de train, car il permet de voir les villes traversées d’un angle différent.
Une fois à Sintra, les visiteurs ont débarqué à la gare (duh). À la sortie de la gare, la majorité d’entre eux – moi inclus – a migré vers l’Avenida Dr. Miguel Bombarda, une rue commerciale, à la droite de ladite sortie. On a alors été accueillis par des vendeuses et vendeurs de billets de bus de type « hop-on/hop-off ». Lors de mon passage, le 31 juillet, un billet coûtait 12 euros (environ 17,53 $ CAN), payable par carte ou téléphone sur des terminaux portatifs. Il permettait ensuite d’utiliser autant de fois qu’on le souhaitait, pendant 24 heures, les bus des circuits réunissant plusieurs palais et attractions (les bus 434 et 435, selon mes informations), comme le Palácio de Pena, le Castelo dos Mouros, la Quinta da Regaleira et le Palácio de Monserrate. Maintenant, est-ce que ce billet vaut la peine? Je dirais que ça va dépendre de vos plans. Si vous souhaitez voir un maximum de choses, il peut être intéressant. Si vous souhaitez plutôt prendre votre temps et profiter de chaque lieu visité, vous devriez peut-être considérer d’autres options.
Un parc plaisant
J’ai donc pris le bus rempli vers le palais de Pena. J’ai passé le trajet debout et je me suis senti comme dans un manège, en raison de la route sinueuse. Une fois à l’entrée du palais, j’ai acheté mon billet via un guichet automatique. On peut y déterminer notre heure de visite du palais, parmi les plages horaires disponibles, et on peut choisir de ne visiter que le parc (pour 7,50 euros, soit environ 10,95 $ CAN) ou le parc et le palais (pour 14 euros, soit environ 20,44 $ CAN). Ces prix sont pour les adultes. J’ai bien sûr choisi le combo parc/palais.
Comme ma visite n’avait lieu qu’à 13 h 30 et qu’il était environ 11 h, j’ai décidé de me promener dans le parc. J’ai ainsi passé environ deux heures à me promener, sans me presser et ç’a passé vite.
Or des nuages couvraient la région au début de ma promenade et j’espérais que le ciel finirait par s’éclaircir. Petit à petit, mon voeu a été exaucé. Le soleil devenait de moins en moins timide et il a commencé à perçer la végétation.
Ceci dit, il régnait un certain degré d’humidité dans le parc. Je suggère donc d’apporter des vêtements en prévision de différents scénarios météorologiques, comme un t-shirt qui « respire », un léger imperméable et un chapeau.
Le parc de 200 hectares a été aménagé sur des collines, de sorte que les sentiers montent, descendent, tournent au gré du terrain. Certains semblent même mener nulle part.
Les sentiers sont bien entretenus, mais une bonne paire de souliers – et non des sandales, de grâce – rendra l’expérience plus agréable. Les indications sont par ailleurs fréquentes et claires.
En plus des nombreuses merveilles naturelles, le parc comprend diverses constructions. Ainsi, on y trouve, entre autres, une chapelle (Capila Manuelina)…
… et un abreuvoir au style impressionnant pour les oiseaux (Fonte dos Passarinhos).
Parfois, les lieux sont disposés de manière à créer des agencements ravissants.
L’un de mes endroits préférés fut toutefois la Cruz Alta. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une croix située au sommet d’une colline. Le sentier pour s’y rendre est certes plus abrupt que ceux d’autres sections, mais l’effort en vaut la peine.
Sans surprise, les vues sur la région y sont superbes. On peut même voir l’océan Atlantique, au loin.
Par contre, il vente très fort, là-haut, alors il faut s’assurer de bien préserver son équilibre quand vient le temps de sauter d’un rocher à l’autre ou de simplement prendre des photos.
Le parc compte plusieurs secteurs, comme le Jardim das Camélias, la Feteira da Reinha, le Lago da Concha et la Vale dos Lagos. Cette dernière compte effectivement deux « lacs », mais ils ressemblent davantage à deux étangs, en termes de taille. Je veux dire, quand tu as connu un lac comme le Memphrémagog ou même un « petit » lac comme le Lovering, ta définition de lac est biaisée. Enfin. Les étangs sont jolis, aucun doute là-dessus.
Le contraste entre les ambiances des différentes zones est saisissant. C’est ce qui fait le charme du parc. J’ai adoré ma promenade.
Un populaire palais
J’ai ensuite été faire la file pour être dans les premiers de ma « cohorte » de tourisses. Tel que mentionné plus tôt, la visite du palais s’effectue à une heure précise, déterminée à l’achat du billet. Les visites commencent aux 30 minutes, afin de laisser un certain jeu dans la circulation des tourisses. Des corridors sont installés à l’extérieur du palais et ils sont gérés étroitement par du personnel zélé. Certaines parties de ces corridors sont toutefois exposées au soleil, alors je recommande fortement d’apporter un chapeau ou une ombrelle pour vous protéger des impitoyables rayons.
Quand ce fut mon tour, je me suis précipité dans le passage d’entrée et j’ai enfin mis les pieds dans la cour du Palais. Il y avait pas mal de monde, déjà, mais c’était endurable.
Le palais séduit dès le premier regard, avec ses couleurs éclatantes et son architecture éclectique. Elle combine des éléments mauresques, baroques, gothiques, Renaissance et manuélins. Le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha avait mandaté l’architecte Ludwig von Eschwege pour la construction du palais. Il a ainsi été construit dès le milieu du XIXe siècle, dans les ruines d’un monastère du XVe siècle. La construction s’est terminée en 1885. En 1910, le palais est devenu la propriété de l’État.
Une fois le premier contact établi, je me suis dirigé vers la cour intérieure, où il ventait très fort.
J’ai alors pris des tas de photos, car les vues sur la région sont spectaculaires.
Une chapelle tout en rouge se trouve dans la cour intérieure. Elle est cependant petite, de sorte qu’il peut être pénible d’y circuler quand l’achalandage augmente.
Je suis ensuite entré dans le palais. J’ai aussitôt constaté qu’il fallait suivre la file. Autrement dit, on n’a que peu de temps pour apprécier chaque pièce. On peut bien essayer d’étirer l’expérience en prenant des photos sous tous les angles imaginables, mais cette méthode finit juste par créer le chaos dans le bon déroulement de la visite.
Le luxe s’étale ici sans vergogne. C’est un palais, après tout.
On peut facilement imaginer un film d’époque somptueux dans un tel environnement.
En outre, un restaurant occupe une section du palais, mais je n’y ai pas été. Enfin, certaines zones ont été conçues pour accommoder les personnes en fauteuil roulant.
La suite des choses
Je n’ai pas visité d’autres lieux du circuit, puisque je ne voulais pas courir d’un endroit à l’autre. À 3-4 h de visite par palais, j’aurais été incapable de voir en une journée tout ce que la région avait à offrir. J’ai alors pris le bus pour la ville de Sintra. J’ai débarqué dans le centre historique, puis j’ai marché jusqu’à la gare. J’ai regardé l’heure et j’ai réalisé que j’avais encore du temps pour faire une activité peu chronophage. Après quelques instants de réflexion, j’ai effectué un choix. Et du centre de Sintra, je me suis rendu à Cabo da Roca.
Prochain billet: Cabo da Roca.