Cabo da Roca, une impression de bout du monde

Cabo da Roca, le point le plus occidental de l’Europe continentale.

Qu’est-ce qui attire les gens à Cabo da Roca? Eh bien, Cabo da Roca est le point le plus à l’ouest de l’Europe continentale (coordonnées: 38° 46′ 50″ nord, 9° 30′ 01″ ouest) et il n’est situé qu’à 42 kilomètres à l’ouest de Lisbonne. C’est donc un endroit géographiquement intéressant, en particulier pour celles et ceux qui, comme moi, aimaient regarder des atlas au cours de leur enfance.

En route vers le bout du monde

Après ma visite du palais de Pena, le 31 juillet 2023, j’ai pris un bus vers Cabo da Roca depuis Sintra, mais on peut facilement s’y rendre depuis Cascais, aussi. Le trajet depuis Sintra a pris une quarantaine de minutes, si je me souviens bien. Le bus a effectué plusieurs arrêts et il a fini par être bien rempli. J’avais un siège côté fenêtre, alors j’ai pu apprécier les vues parfois spectaculaires sur la région.

Vue de Sintra depuis la route vers Cabo da Roca.

L’entrée sur le site de Cabo da Roca était gratuite. En fait, il n’y avait pas tant de choses que ça là-bas: un monument avec les coordonnées du site, un phare (qui existerait depuis 1772), un restaurant/boutique de souvenirs, un kiosque d’informations touristiques. Un arrêt de bus. Des sentiers. L’intérêt de l’endroit réside surtout dans sa location géographique particulière.

L’entrée du site.

Les paysages étaient grandioses. L’eau, dont les tons de bleu changent à mesure qu’elle s’approchait de la rive, dégageait un pouvoir hypnotisant. La puissance des vagues qui s’échouaient sur les rochers inspirait le respect envers cette force de la nature.

Du bleu comme on l’aime.

Des sentiers longaient les falaises – qui mesureraient 140 mètres de haut, en moyenne. Je ne connais pas leur étendue totale, mais j’ai eu l’impression qu’on pouvait y marcher pendant un bon moment, tant vers le nord que vers le sud. Il y aurait ainsi un belvédère au sud et des plages au nord (ex. Praia da Aroeira) et au sud (ex. Praia do Louriçal). Les sentiers étaient inégaux, alors je recommande des souliers de marche appropriés, sauf si se fouler une cheville en voyage constitue une de vos activités préférées. Enfin, si vous n’êtes pas pressé-e-s et si vous êtes capables de supporter un vent constant et puissant, vous aurez beaucoup de plaisir à arpenter la côte. 

Le monument aux coordonnées de Cabo da Roca.

Le vent, attraction principale

Donc, comme je le mentionnais plus tôt, le vent soufflait avec une force colossale. Certaines bourrasques menaçaient même l’équilibre des touristes et je n’ai pas échappé à cette menace. Il fallait toujours rester sur ses gardes, afin de contrer les sautes d’humeur du vent. Je ne recommande pas de porter un chapeau ici, à moins qu’il ne soit bien vissé sur votre tête. Pour ce qui est des cheveux, à moins de vous raser la tête avant votre visite, je crains que vous ne deviez accepter le fait que vous serez solidement dépeigné-e-s.

Le monument avec une plaque indiquant les coordonnées constituait l’attraction principale. Tout le monde voulait se faire poser devant lui. J’ai aidé plusieurs personnes à immortaliser ce moment. Certaines d’entre elles ont eu de la difficulté à rester droit le temps de la photo, à cause du vent. C’était comique.

Le vent, acteur invisible de nombreuses photos.

Lors de mon passage, certaines sections du site étaient fermées au public, en raison de la présence de zones au sol instable. Mais ça n’a pas empêché des personnes téméraires – ou idiotes, c’est selon – de s’y aventurer. Je n’ai jamais compris les gens qui méprisent les consignes élémentaires de sécurité.

Un vrai rebelle.

Le terrain environnant était sans surprise dépourvu d’arbres: la force du vent devait être impitoyable pour de nombreuses espèces végétales. La plante dominante des lieux était la Carpobrotus edulis, une espèce de plante grasse de la famille des Aizoaceae. En français, elle est appelée Croc de sorcière, Griffe de sorcière, Doigt de sorcière, Doigt de fée, Ficoïde comestible ou Figuier des Hottentots. Voilà pour le volet botanique de ce billet.

Une région « chauve », d’aucuns diraient.

En toute franchise, j’ai réalisé qu’on faisait rapidement le tour des principaux lieux, mais comme c’est une activité gratuite, c’est difficile de se plaindre. On peut cependant étirer sa visite en se promenant dans les sentiers ou en se gavant au restaurant (que je n’ai pas essayé, soit dit en passant).

Un sentier vers le sud.

J’ai trouvé cet endroit émouvant, au final. L’océan était majestueux. L’impression d’être « au bout du monde » prenait tout son sens, ici. Une impression que les gens, à une certaine époque, devaient réellement éprouver.

L’infini. Tout comme.

Retour vers Cascais

Pour le retour, j’ai d’abord pris un bus vers Cascais. L’arrêt était situé juste à l’extérieur de la boutique/kiosque. Fait amusant: un groupe de jeunes participantes aux Journées mondiales de la jeunesse attendait avec moi. Les jeunes et leur responsable provenaient du Venezuela. On a pu discuter du Venezuela pendant quelques instants, la responsable et moi, en utilisant quelques mots de slang national bien sentis. Ce fut le genre de rencontre impromptue qui s’évapore dans la trame du voyage, mais qui laisse tout de même une trace en filigrane.

Un phare toujours fièrement debout.

De l’arrêt, on voyait les bus arriver de loin. On ne pouvait toutefois connaître leur destination finale que lorsqu’ils arrivaient à quelques mètres de nous. Une fois dans le bus, je me sentais apaisé. Comme bien des gens, visiblement, car j’en ai surpris plusieurs à somnoler durant le trajet.

Y a un bus qui s’en vient quelque part là-dedans.

Une fois à Cascais, je regardais les lieux défiler, car je ne savais pas exactement où le bus allait finir son trajet. Or il s’est arrêté dans un terminus, tout près de la gare. Je suis donc sorti du terminus et j’ai marché jusqu’à la gare. J’ai embarqué dans un train vers Lisbonne. Un train avec beaucoup d’ambiance: des participant-e-s des Journées mondiales de la jeunesse manifestaient leur enthousiasme, ils chantaient, ils dansaient. On en voyait à chaque arrêt, aussi. Certain-e-s montaient, d’autres descendaient. Et c’est dans cette délirante atmosphère que j’ai débarqué à Lisbonne.

La jeunesse en folie à Estoril.

Prochain billet: un « walking tour » mémorable dans Lisbonne.