Le Pão de Açúcar: du pain, du sucre et du monde

Le Pão de Açúcar, depuis la Praia do Flamingo

Le Pain de Sucre – le Pão de Açúcar,  en portugais (c’est aussi le nom d’une chaîne de magasins) – est un autre symbole de Rio de Janeiro. Le « Pain » est en fait une montagne de granite, culminant à 396 mètres d’altitude, située sur une péninsule à l’entrée de la baie de Guanabara. On accède à son sommet par un téléphérique. J’y suis allé le 7 septembre 2019.

Un bref historique

Le Morro da Urca et le Pão de Açúcar

Le téléphérique est en opération depuis 1912, il a été réalisé par l’ingénieur brésilien Augusto Ferreira Ramos et sa Société pour le Pain de Sucre. Le téléphérique est célèbre – entre autres – pour une fameuse scène de Moonraker (1979), le plus excessif des films de la franchise James Bond. La scène en question montre Bond et son ennemi Requin (Richard Kiel, qui a aussi eu un rôle bref mais marquant dans Happy Gilmore [1996], avec l’ineffable Adam Sandler) se livrant à de dangereuses et spectaculaires acrobaties entre des cabines.

Requin, tu es là?

Le téléphérique part d’une station située à la base du Morro da Babilônia; il effectue ensuite un arrêt au Morro da Urca, à 220 mètres d’altitude, puis il termine son parcours au sommet du Pain (je ne pensais pas écrire une telle phrase un jour).

Station du Morro da Urca

Entre le Morro da Urca et le sommet, le téléphérique parcourt 700 mètres.

Le sommet du Pão de Açúcar

En outre, les amateurs d’escalade peuvent pratiquer leur hobby sur 270 voies réparties sur le Pain de Sucre, le Morro da Babilônia et le Morro da Urca.

Inévitable logistique

Je suis arrivé sur le site vers 16 h 45; j’ai fait la file pendant environ 25 minutes pour acheter le billet et pendant 25 autres minutes pour embarquer dans une cabine. Je n’avais pas acheté mon billet à l’avance sur Internet, mais des guichets libre-service (accessibles en plusieurs langues, dont l’anglais) accommodent les gens comme moi; il faut toutefois utiliser une carte de crédit pour payer. Plusieurs forfaits sont disponibles. Pour les détails, visitez le site du Pão de Açúcar.

Départ imminent depuis le Morro da Babilônia

Le rythme est efficace, avec des départs aux 20 minutes (capacité maximale d’une cabine: 65 personnes). Les gens se ruent vers l’avant pour jouir d’une vue sans obstacle et prendre des photos et vidéos. J’ai fait de même. Tant pis pour les enfants qui voulaient vivre un moment inoubliable avec leurs parents. Chaque segment prend environ 2 minutes, peu importe la direction. Détail important: vous devez conserver votre billet pour chaque étape du trajet; il doit être scanné pour vous permettre de prendre la cabine suivante.

Station du Morro da Urca… bis.

Une fois là-haut, les visiteurs peuvent profiter du Wi-Fi gratuit pour partager cette expérience avec leurs proches ou leurs millions de followers Instagram achetés en secret. Des restaurants, boutiques de souvenirs et expositions sont aussi aménagés sur le site (de même que sur le Morro da Urca). Je n’ai pas profité de ces installations, car je ne voulais pas manquer le coucher de soleil. Je suis d’ailleurs arrivé au sommet juste à temps pour le « spectacle », vers 18 h. Un des couchers de soleil les plus mémorables de ma vie.

Ça vaut la peine de jouer du coude…

À mesure que la nuit tombait, la ville s’illuminait à mes pieds. C’était splendide de voir toutes ces lumières dans le noir. Je suis parti vers 18 h 45, alors que la foule commençait à s’amincir. Je suis sorti de la station du Morro da Babilônia vers 19 h et des poussières.

Rio, la nuit

Impressions générales

Sans surprise, une fois au sommet, je me suis buté à une foule compacte. Une bande d’Argentines (je présume) buvaient du maté sur la plateforme, bloquant ainsi l’accès à la barrière. J’enviai leur je-m’en-foutisme, tout en le condamnant.

Le savoir-vivre, une compétence qui échappe à bien des personnes

Même sans elles, je dus jouer du coude pour m’immiscer dans les meilleurs spots à photos. Une certaine tension régnait. Un geste malhabile et une engueulade aurait pu éclater. Mais je sentais aussi des efforts de la part des visiteurs pour rester calme devant la situation.

La plateforme se déploie sur 360 degrés, alors on peut admirer Rio et sa région sous différents angles. On remarque aussi l’importante présence de l’eau et on peut présumer à quel point elle a influencé le développement de la ville.

Angle #1

Angle #2

Angle #3

Angle #4

Ai-je mentionné que le coucher de soleil fut grandiose?

Des prix variés

J’ai payé 104 reais (environ 33,56 $ CAN), grâce à un rabais d’origine inconnu; sinon, j’aurais payé 116 reais (environ 37,43 $ CAN), en temps normal. Il existe différents types de billets  correspondant à différents forfaits. Ainsi, on peut rajouter des visites d’expositions à son expérience. Pour ma part, je ne voulais que le minimum: le coucher de soleil.

Différents prix pour différentes expériences

Les billets peuvent être achetés sur Internet ou sur place; dans ce dernier cas, ils doivent être payés au moyen d’une carte de crédit, dans un guichet libre-service. Ils sont valides pour quatre jours.

Transports au choix

Pour se rendre là-bas, diverses options sont possibles; un taxi ou un Uber me semble la plus simple. Sinon, des bus circulent dans le quartier. Pour ma part, j’y ai été en métro et à pied. Je me suis d’abord rendu à la station Botafogo, puis j’ai marché vers le Pain, en empruntant des rues un peu au hasard, je dois l’avouer. Je m’orientais en regardant la montagne et en suivant les panneaux indiquant le chemin.

Le pain m’attend…

Ce n’est donc pas trop compliqué d’y accéder. Il faut prévoir une bonne vingtaine de minutes de marche entre la station Botafogo et l’entrée du Pain, à moins d’être marcheur olympique ou de suivre scrupuleusement un itinéraire optimal.

Entrée de la station du Morro da Babilônia

Par ailleurs, une aire d’attente pour les Uber a été aménagée à l’extérieur de la station du Morro da Babilônia. C’est dire la place prépondérante que la controversée entreprise de covoiturage occupe à Rio.

Station du Morro da Babilônia, depuis une cabine

Impressions finales

J’ai aimé mon expérience au Pão de Açúcar. Oui, il y avait du monde, mais c’était prévisible. Accepter ce fait facilite l’appréciation d’une visite là-bas. Ce serait d’ailleurs dommage de se priver d’y aller; ce genre d’endroit devrait impressionner même le voyageur blasé qui, du haut de sa suffisance, n’est d’ordinaire ébloui que par des expériences au potentiel élevé de « name-dropping », susceptibles d’épater la galerie lors de rencontres entre bourlingueurs. Après tout, un coucher de soleil comme ça…

Prochain billet: dans une favela… par accident.

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